Une nouvelle coopérative bien en selle pour relancer LA Renaissance des Îles

L'appel d'offres pour liquider les actifs de LA Renaissance sera publié en fin de semaine et restera en vigueur jusqu'au 23 mars, ce qui laisse peu de temps à un éventuel plan pour relancer la transformation du crabe des neiges. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Luc Manuel Soares
Le regroupement des pêcheurs madelinots qui souhaite acquérir les actifs de l'entreprise en faillite LA Renaissance est officiellement immatriculé en tant que coopérative depuis mardi. La nouvelle entité porte le nom de Coopérative des pêcheurs des îles de la Madeleine.
L’assemblée générale d’organisation se tiendra dans les prochains jours afin de compléter la constitution de la coopérative. Pas moins de 52 pêcheurs de homard et de crabe ont signifié leur intérêt à devenir membres de la coopérative.
Le directeur de la section Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine de la Coopérative de développement régional du Québec nous a dit que, à son avis, ç'a été la constitution la plus rapide de l’histoire, lance fièrement le président provisoire de la coopérative, le pêcheur de homard Olivier Renaud. C’est sûr qu’on se félicite de ça parce que ça témoigne de la mobilisation.
À l’instar d’autres entreprises, la Coopérative des pêcheurs des îles de la Madeleine souhaite mettre la main sur l’ensemble des installations LA Renaissance, dont la faillite a été déclarée le 9 février, et relancer la production dans les usines de transformation des produits marins de Grande-Entrée et de Gros-Cap.
Il n’y a rien qui serait plus satisfaisant pour nous les pêcheurs et notre communauté que de bâtir un modèle d’entreprise durable qui a fait ses preuves dans le passé et qui fait ses preuves encore aujourd’hui
, affirme Olivier Renaud.
Ce dernier cite en exemple la Coopérative des pêcheurs de Cap Dauphin, qui exploite une usine de transformation de homard à Grosse-Île.
« Il n’y a rien de plus résilient qu’une coopérative de pêcheurs dont les actionnaires maîtrisent l’accès à la ressource. »
Sans en dévoiler les détails, M. Renaud affirme que la coopérative a déjà ficelé en bonne partie son plan d'affaires.
Les six membres fondateurs de la coopérative ont déjà embauché une chargée de projet grâce à des fonds qu'ils ont personnellement investis, d'ici à ce que le système de quote-part des membres soit mis en place.
Olivier Renaud assure qu’une équipe formée de nombreux ex-employés de LA Renaissance est prête à se remettre au travail si la coopérative est choisie comme repreneur, autant pour la production dans les usines que pour la gestion administrative.
On a une base solide d’employés de LA Renaissance qui se mobilise pour nous, explique Olivier Renaud. Il y a une certaine proportion des employés qui ont dû se trouver un autre emploi, mais la grande majorité des travailleurs sont mobilisés. On veut tendre la main à ces travailleurs qui sont dans une situation de vulnérabilité, mais qui ont un rôle essentiel dans le succès de notre projet.
Des ministères québécois déjà rencontrés
La coopérative a rencontré lundi des représentants d’Investissement Québec, du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation ainsi que du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, dans le but de présenter son projet.
Il y avait beaucoup d’intervenants, ce qui montre l’intérêt que le gouvernement provincial porte au dossier
, affirme M. Renaud.
C'est toutefois un organisme fédéral, Financement agricole Canada (FAC), un créancier garanti de LA Renaissance, qui aura le dernier mot pour choisir l'éventuel repreneur. Le syndic mandaté par FAC
lancera l'appel d'offres en fin de semaine pour solliciter officiellement les acquéreurs intéressés.Parallèlement, la Coopérative des pêcheurs des îles de la Madeleine rencontre cette semaine différentes organisations madeliniennes afin de faire connaître son projet et de discuter de divers enjeux liés à la relance de LA Renaissance des Îles.