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Des bourses qui s’envolent comme des petits pains chauds

Les étudiants admissibles aux bourses Perspective Québec auront finalement jusqu’au 31 mars pour réclamer leur premier versement. Ce programme récompense chaque session à temps plein réussie et cible des dizaines de programmes menant à des domaines qui connaissent une pénurie de main-d'œuvre.

Une travailleuse assise devant un ordinateur portable, un stylo à la main.

Le programme de bourses Perspective Québec coûtera 1,7 milliard de dollars sur cinq ans.

Photo : getty images/istockphoto / iBrave

Un an après son lancement et un démarrage quelque peu cahoteux, le nouveau programme de bourses Perspective Québec prend son envol. Le ministère de l’Enseignement supérieur (MES) confirme que plus de 65 000 demandes de bourses ont été reçues en date du 28 février. Cela représente plus de 80 % des étudiants inscrits aux programmes ciblés par ces bourses.

À l’Université de Montréal par exemple, 74 % des étudiants admissibles et ayant le statut de résident du Québec ont déposé leur demande à ce jour.

Si l’an dernier, au moment des inscriptions au cégep et à l’université, plusieurs avaient dénoncé le manque d’information concernant ces nouvelles bourses, la grande majorité des étudiants admissibles semblent maintenant être bien au fait de leur existence.

Les associations étudiantes et les étudiants contactés ont majoritairement indiqué que les établissements d’études supérieures avaient fait d’importants efforts pour les faire connaître.

En vertu de ce programme, un montant de 1500 $ au cégep et de 2500 $ à l’université est accordé après chaque session à temps plein réussie par les étudiants inscrits aux programmes ciblés par le gouvernement pour remédier à la rareté de la main-d'œuvre.

Des dizaines de programmes en enseignement, en éducation de la petite enfance, en génie, en technologies de l’information ainsi que dans certains domaines de la santé et des services sociaux sont inclus

Un processus de demande bien huilé

Albert Normandeau, qui a entamé son baccalauréat en enseignement du français au secondaire l’automne dernier, s’est empressé en janvier d’envoyer sa demande de bourse. « C’est quand même 2500 dollars, c’est une somme importante. J’ai fait ma demande dès le premier jour où c’était possible! », confie-t-il.

Albert a trouvé le processus simple, rapide et efficace. Moins de trois semaines après avoir rempli le formulaire en ligne, il recevait le montant promis. Il encourage d’ailleurs ceux qui n’ont pas encore soumis leur demande à le faire sans délai.

Le plus dur, c’était de réussir les cours! Faire la demande, c’est facile, ça m’a pris cinq minutes!

Une citation de Albert Normandeau, étudiant du baccalauréat en enseignement au secondaire à l'UQAM

Samy-Jane Tremblay, présidente de l’Union étudiante du Québec, abonde dans le même sens. « Même si nous avons certaines réserves envers ce programme de bourses, c’est de l’argent disponible pour la population étudiante afin de réduire leur précarité financière, rappelle-t-elle. C’est nécessaire par les temps d’inflation et de hausse du coût de la vie qui courent. Donc, profitez-en! »

Le ministère de l’Enseignement supérieur (MES) précise par ailleurs que les demandes et les commentaires reçus indiquent que « le processus pour soumettre une demande est accessible, rapide et que la bourse est versée rapidement aux étudiants ».

Un total de 117 millions de dollars a été versé en bourses Perspective Québec en date du 22 février, soit environ 57 000 bourses, selon le MES. Le délai pour recevoir l'argent par dépôt direct varie de 3 à 11 jours, précise-t-on.

Les étudiants admissibles avaient à l'origine jusqu'au 28 février pour déposer leur demande de bourse Perspective Québec. Toutefois, le ministère de l'Enseignement supérieur a décidé de prolonger exceptionnellement la période d'inscription jusqu'au 31 mars puisqu'il s'agit de la première fois où les étudiants peuvent déposer une demande dans le cadre de ce programme, nous indique-t-on par courriel.

Une automatisation du versement de la bourse réclamée

Des milliers d’étudiants n’ont toutefois pas encore réclamé l’argent auquel ils ont droit, souligne Samy-Jane Tremblay. Une situation qui aurait pu être évitée, selon elle, si le gouvernement, plutôt que d’opter pour une formule par adhésion volontaire, avait misé sur un versement automatique des bourses Perspective Québec.

La présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Maya Labrosse, formule la même demande. « On est très, très content de voir que les étudiants arrivent à faire leur demande et qu’il y ait eu une bonne publicité. Mais on espère qu’il y aura une automatisation du processus. »

Le gouvernement a bien prouvé dans les dernières années qu’il était assez simple d’envoyer un chèque à la population sans que personne ait à en faire la demande. Pourquoi ne pas le faire pour les bourses Perspective?

Une citation de Maya Labrosse, présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec

Le MES réplique qu’il est « de la responsabilité des étudiants de faire une demande » et que cette façon de faire « permet la vérification et la validation des critères d’admissibilité au programme de bourses ».

Une proportion « significative » d’étudiants influencés par les bourses

Un récent sondage publié par l’Université du Québec (UQ) révèle que l’existence des bourses Perspective Québec a influé sur la décision de plus d’un étudiant sur cinq lors de son inscription. 11 % ont indiqué s’être inscrits à temps plein plutôt qu’à temps partiel en raison de ces bourses. Et 11 % qu’ils ne se seraient pas inscrits à l’université en l’absence de celles-ci.

Le nouveau président de l’UQ, Alexandre Cloutier, estime qu’il s’agit là d’un premier coup de sonde qui permet de croire à l’efficacité des bourses quant à remplir leur objectif premier : diplômer rapidement des personnes qui pourront prêter main-forte dans des secteurs qui connaissent une pénurie de personnel.

« Pour une première cohorte, en connaissant l’enjeu pour en faire la promotion, c’est quand même significatif », souligne-t-il.

De constater que des étudiants, qui envisageaient d’abord le temps partiel, s’inscrivent à temps plein, c’est une bonne nouvelle. On peut penser que ça aura un impact positif sur le taux de diplomation.

Une citation de Alexandre Cloutier, président de l’Université du Québec

Parmi les commentaires recueillis auprès de 2250 étudiants admissibles à ces bourses, Alexandre Cloutier souligne de nombreux commentaires positifs.

Beaucoup d’étudiants ont dit : "Moi, ça me permet de souffler plus, ça me permet de ne pas travailler en même temps, ça me permet de me concentrer sur mes études, ça me permet d’être moins stressé". Et ces commentaires-là, évidemment, c’est positif, ça indique des étudiants qui se dirigent probablement plus facilement vers une réussite de leur formation universitaire.

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