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Les employés en radio-oncologie de l’Outaouais recevront une prime

Un panneau d'affichage du Centre de cancérologie.

La radio-oncologie permet de traiter des tumeurs, qu’elles soient bénignes ou malignes, grâce à des radiations ionisantes thérapeutiques. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Camille Kasisi-Monet

Radio-Canada

Les employés en radio-oncologie qui travaillent en Outaouais recevront une prime de Québec, a appris Radio-Canada. La province espère ainsi attirer et retenir du personnel supplémentaire, alors qu'une pénurie touche la région.

Une entente de principe avec le gouvernement provincial a été signée par l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), mercredi.

Celle-ci prévoit que le personnel en radio-oncologie de la région recevra une prime spécifique, progressive, qui représente environ de 3000 dollars à 9000 dollars par année, selon le titre d'emploi.

C'est une démarche initiée par le gouvernement de mettre en place une prime de fidélisation pour la radio-oncologie qui va toucher cinq types d'emplois, détaille la représentante nationale pour l'APTS en Outaouais, Christine Prégent. C'est une prime qui se doit incitative à demeurer en poste et on parle de 7 % la première année, 3 % la deuxième année et un autre 3 % la troisième année.

Christine Prégent dehors en hiver.

Christine Prégent, représentante nationale pour l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux en Outaouais

Photo : Radio-Canada / Fiona Collienne

Il s’agit d’un projet-pilote d’une durée de trois ans. Les sommes fournies pour financer cette prime proviendront de l'enveloppe budgétaire prévue pour répondre au statut particulier de l’Outaouais, selon l'APTS.

La prime sera effective lorsque tous les acteurs signataires auront apposé leur marque. À l'heure actuelle, seule la partie syndicale a approuvé officiellement l'entente. La partie patronale devrait cependant suivre rapidement, explique la représentante de l'APTS, étant donné que la proposition émane du gouvernement.

Répondre à la pénurie

Cette prime vise à attirer et garder du personnel en radio-oncologie dans la région, alors que l’Outaouais fait face à la concurrence de l’Ontario. L’Outaouais souffre actuellement d’un manque criant de technologues en radio-oncologie.

À l'heure actuelle, il y a 52 postes de technologues en radio-oncologie, dont 11 vacants en Outaouais, selon les données du syndicat.

Toute ressource additionnelle est la bienvenue, on ne peut pas cracher dessus. Est-ce que ce sera suffisant pour garder [le personnel en radio-oncologie] ici plutôt que de le faire traverser la rivière? C'est la question qu'on se pose, s'interroge toutefois le président d'Action santé Outaouais, Denis Marcheterre.

Une précédente version de ce texte comprenait des citations de Denis Marcheterre d'Action santé Outaouais où l'on parlait de radio-oncologues. Il fallait toutefois lire personnel en radio-oncologie, puisque la prime mentionnée dans ce texte est prévue pour les technologues en radio-oncologie et d'autres titres d'emplois représentés par l'APTS.

La représentante de l'APTS reproche quant à elle le manque d'ambition dans cette prime, celle-ci visant uniquement la rétention de personnel et non le recrutement de nouveaux professionnels.

La pénurie de main-d'œuvre est partout. Une prime comme celle-ci, elle vise la fidélisation, [...] actuellement dans cette prime-là, il n'y a rien qui vise l'attraction, on n'est pas en train d'offrir des avantages pour faire venir des gens ici , déplore-t-elle.

« On n'adresse pas nécessairement le problème de la pénurie de main-d'œuvre, on essaie de retenir et de réprimer l'exode du personnel. »

— Une citation de  Christine Prégent, représentante nationale pour l'APTS en Outaouais

Mme Prégent redoute par ailleurs que la sélectivité de la prime n'instaure un climat de travail toxique, compte tenu du fait que certains travailleurs pourront en bénéficier alors que ce ne sera pas le cas pour d'autres.

Une prime insuffisante, dit le syndicat

Selon la représentante de l'APTS, le montant de la prime s'avère, de plus, insuffisant pour que les établissements québécois soient compétitifs avec ceux de l'Ontario. Actuellement, la prime ne rejoint pas l'écart, c'est ce qui fait qu'on est loin de la coupe aux lèvres.

On parle d'un 13 % à la finalité du trois ans, avec un maximum d'atteinte autour de 9000 dollars, alors que l'écart au premier échelon avec [l'Ontario], on parle d'un 25 000 dollars d'écart, ajoute cette dernière, déduisant l'insuffisance de la prime pour contrer la concurrence provinciale.

Selon M. Marcheterre, l'aspect financier n'est peut-être d'ailleurs pas l'unique raison des départs des employés en radio-oncologie en Ontario. Quand on travaille dans un environnement super [hiérarchisé] et super bureaucratisé comme ici, c'est invitant d'aller voir ailleurs, d'aller respirer ailleurs.

Denis Marcheterre pose pour une photo.

Denis Marcheterre, président d'Action Santé Outaouais

Photo : Radio-Canada / Hugo Belanger

Adopter une vision d'ensemble serait ainsi nécessaire, selon le président de l'organisme, afin de ne pas réparer à la pièce. S'il salue la volonté du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l'Outaouais de tenter de régler ses enjeux de ressources humaines, il y aurait, selon lui, une nécessité de régler en premier lieu les défis du secteur de la santé au niveau provincial.

En août dernier, le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l'Outaouais avait dû diminuer son offre de traitement en radio-oncologie aux patients atteints d'un cancer, et ce, pour une durée indéterminée, en redirigeant les patients de l’extérieur de la région, comme ceux de l’Abitibi-Témiscamingue, vers le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) à Montréal.

En septembre, des médecins en radio-oncologie de l’Outaouais avaient dénoncé un bris de service partiel dans la région, en raison du manque de technologues en radio-oncologie.

Avec les informations de Laurie Trudel et Fiona Collienne

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