Québec veut quadrupler la capacité éolienne de la province d’ici 2040

Près de 200 éoliennes supplémentaires pourraient être construites chaque année au Québec d'ici 2040, affirme Gabriel Durany, de l'AQPER. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
Le ministre Pierre Fitzgibbon a déclaré que l'appel d'offres en vue d'augmenter la capacité éolienne de la province « sera lancé très prochainement ».
Au colloque de l’Association québécoise de la production d’énergie renouvelable (AQPER) qui s'est terminé mercredi à Québec, le ministre a affirmé qu'avec la hausse anticipée de la demande, les mégawatts (MW)et les térawattheures (TWH) seront plus rares
.
Dans la perspective de transition énergétique et de la volonté de Québec d'atteindre la carboneutralité d'ici 2050, l'éolien devient une source d'énergie que ne peut plus ignorer le gouvernement Legault.
« Au Québec, c'est la fin des surplus. »
Selon le président-directeur général de l'AQPERaugmenter nos capacités de production d'énergie renouvelable considérablement. On va essayer d'éliminer le pétrole et le gaz de nos vies. C'est 60 % de nos approvisionnements énergétiques.
Le défi sera énorme. L’AQPER
estime que pour atteindre cet objectif, il faudrait construire environ 200 nouvelles éoliennes chaque année.Les gens de l'industrie devront collaborer et s'unir. Il n'y a pas un seul acteur autour de la table qui a les ressources humaines et l'argent nécessaire pour tout accomplir, personne, ni le gouvernement, ni Hydro-Québec, ni Énergir, ni les producteurs privés, ni les municipalités, ni les groupes autochtones
, insiste Gabriel Durany.
Toutefois, le Québec est en position de leadership, constate M. Durany. Cependant, pour préserver ce leadership, d'autres défis seront aussi à l'ordre du jour. Il faut absolument parler d’interconnexion et de congestion sur notre réseau de transport d’énergie
, ajoute-t-il.
La nouvelle est aussi bien accueillie en Gaspésie, notamment par la Régie intermunicipale de l'énergie qui a investi dans des projets éoliens au cours des dernières années. L'industrie en général est très enthousiaste par rapport à ce qui se passe sur le plan de la transition énergétique au Québec. Mais les prochains mois et les prochaines années seront déterminants
, affirme le président, Simon Deschênes.
À l’Alliance de l’énergie de l’Est, le président, Michel Lagacé se dit aussi très enthousiaste. M. Lagacé souligne cependant l'importance d'associer rapidement les communautés au projet de développement d'énergie renouvelable.
Des annonces attendues
L’attention des acteurs de l'industrie est maintenant tournée vers les appels d’offres qu’Hydro-Québec devrait annoncer les résultats d’ici la fin mars. La société d’État a reporté cette annonce à trois reprises depuis la mi-décembre 2022.
Le report répété des appels d'offres retarde la réalisation des projets, avec tout ce que cela implique de conséquences sur les chaînes d’approvisionnement, les délais de construction et les coûts, rappelle Simon Deschênes, qui est aussi vice-président de l’Alliance de l’énergie de l’Est.
Par ailleurs, le président de l’Alliance de l’énergie de l’Est, Michel Lagacé, qui siège également au conseil d’administration de l’AQPER
, se réjouit du nombre de participants au colloque. Avec 350 personnes inscrites, il qualifie cette participation d'exceptionnelle. C'était 200 l’an dernier, selon lui.