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Pour des Ukrainiennes à Winnipeg, l’avenir professionnel est à reconstruire

Yuliia Okhrimenko et son fils tiennent un drapeau de l'Ukraine.

Comme Yuliia Okhrimenko, beaucoup d'Ukrainiennes sont arrivées à Winnipeg seules avec leurs enfants.

Photo : Fourni par Yuliia Okhrimenko

Viktoriia, Yuliia et Polina sont trois Ukrainiennes arrivées à Winnipeg après avoir fui l’invasion de leur pays par les Russes. Toutes ont moins de 35 ans, certaines ont des enfants et chacune est contrainte d’adapter sa vie professionnelle à la réalité de sa vie au Manitoba.

Chez Viktoriia Maslovka, des crèmes faites à base de cire d’abeille et des fleurs en savon traînent sur la table du salon, témoins du savoir-faire de la réfugiée ukrainienne et de sa mère.

Toutes les deux ont la passion de l'artisanat, qu’elles pratiquaient déjà en Ukraine. Cependant, ce qui était autrefois un loisir est devenu une source de revenus nécessaire pour subvenir à leurs besoins.

 C’est toujours mieux quand ce n’est pas une obligation, quand il n’y a pas cette pression financière, dit Viktoriia. La jeune femme estime devoir vendre 300 pots de crème par mois pour vivre convenablement.  Cela n’arrive jamais, avoue-t-elle.

Viktoriia Maslovka assise dans sa cuisine.

Viktoriia Maslovka a deux enfants en bas âge et elle voudrait passer plus de temps avec eux, pour les voir grandir.

Photo : Radio-Canada / Victor Lhoest

Âgée de 30 ans, Viktoriia vit dans une maison du sud de Winnipeg avec six autres membres de sa famille. Elle n'imaginait pas d'avoir la responsabilité d'occuper un emploi avant sa venue au Canada et elle regrette de ne pas pouvoir passer plus de temps avec ses enfants.

«  En Ukraine, je pouvais prendre le temps de m’occuper de mes enfants. Ici, je dois travailler plutôt qu’être une mère. »

— Une citation de  Viktoriia Maslovka, réfugiée ukrainienne

En vue d’une future résidence permanente, Viktoriia doit occuper un emploi à temps plein pendant au moins six mois consécutifs. Consciente du défi, elle a déjà intensifié son apprentissage de l’anglais.

J’ai regardé Friends deux fois avec les sous-titres, ça m’a aidée, dit-elle en souriant. Elle est aussi impressionnée par ses enfants, qui apprennent cette nouvelle langue encore plus rapidement qu’elle.

Femme d’affaires

Yuliia Okhrimenko est une entrepreneure dans l’âme. En Ukraine, elle avait sa propre boutique de fleurs et un site web pour augmenter la visibilité de son commerce.

Tout s’est arrêté avec la guerre. Au début, j’ai beaucoup pleuré. Je cherchais un travail, une garderie pour mon fils et je ne savais pas comment organiser ma vie, confie-t-elle. Elle n’osait pas parler de ses difficultés avec sa famille, qui vivait déjà sous les bombardements russes.

Yuliia Okhrimenko devant des photos souvenirs.

Yuliia Okhrimenko a emporté quelques photos de sa vie en Ukraine jusqu'à Winnipeg.

Photo : Radio-Canada / Victor Lhoest

La jeune femme a finalement trouvé un emploi à temps partiel chez un fleuriste. Ce premier pied à l’étrier lui a donné l’énergie de créer un groupe d’artisans qui regroupent des femmes ukrainiennes à Winnipeg, dont Viktoriia.

«  Beaucoup de femmes sont seules ici avec leurs enfants et ont besoin d’argent . »

— Une citation de  Yuliia Okhrimenko, fleuriste ukrainienne

Elle crée et vend des objets brodés aux couleurs de l’Ukraine, un moyen de compléter ses revenus. Je n’ai pas assez pour vivre, mais j’ai espoir de travailler à temps plein en tant que fleuriste cet été.

Yuliia Okhrimenko montre une photo de mariage.

Yuliia Okhrimenko espère retrouver toute sa famille à Winnipeg.

Photo : Radio-Canada / Victor Lhoest

Yuliia a l’ambition de lancer sa propre entreprise à Winnipeg, comme elle l’a déjà fait en Ukraine.  Je dois être forte, je le fais aussi pour mon fils, dit-elle, pensive.

 Quand mon mari sera là, ce sera aussi plus simple, ajoute-t-elle, car elle garde l'espoir que toute sa famille sera réunie à Winnipeg plus tôt possible.

Entre deux passions

Chirurgienne de formation, Polina Temchenko a dû tirer un trait sur les tables d’opération lorsqu’elle a pris la décision de venir au Canada. Son diplôme ne lui permet pas d'exercer son métier au Manitoba.

 Honnêtement, ma carrière médicale me manque. J’ai quand même étudié 10 ans pour cela, admet-elle, après un moment de réflexion.

Cependant, elle ne regrette pas son choix. Les derniers mois n’ont pas miné ses ambitions, bien au contraire.

Polina Temchenko avec son chien et son frère.

Polina Temchenko avec son chien et son frère, en Ukraine.

Photo : Fourni par Polina Temchenko

Polina Temchenko est arrivée à Winnipeg au mois d’août. Elle a quitté l’Ukraine deux semaines avant le début de l’invasion russe pour travailler en tant que médecin en Slovaquie, pays voisin de l’Ukraine. La prise par les Russes de Lougansk, son lieu de résidence, l'a précipitée vers le Canada.

«  J’ai deux passions, la médecine et les voyages. Maintenant, je veux me consacrer à la deuxième et être capable de travailler depuis n’importe où.  »

— Une citation de  Polina Temchenko
Polina Temchenko en train de faire une chirurgie.

Polina Temchenko était chirurgienne en Ukraine.

Photo : Fourni par Polina Temchenko

Malgré la guerre, Polina prend la vie avec une certaine légèreté.  Je suis toujours jeune, et j’ai encore le temps de changer, affirme la femme de 27 ans.

À Winnipeg, elle travaille comme réceptionniste et vérificatrice dans un centre de dons de sang. Elle espère que ce statut sera temporaire, le temps de finir des études en gestion de projet.

Elle sait que sa famille est en sécurité et pense continuer sa vie au Canada.  Je suis sûre que ma vie est mieux ici.

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