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La Beauce séduit les réfugiés ukrainiens

Denys Terentiev, Marco Plante, Oleh lukianiuk et Valeri Shula.

Des réfugiés travaillent à l'usine de production de fromage d’Agropur à Beauceville.

Photo : Radio-Canada / Alexandra Duval

Alexandra Duval

Depuis que la guerre a éclaté en Ukraine, 75 réfugiés se sont installés dans le centre et le sud de la Beauce. Ils vivent à Saint-Georges, Saint-Joseph et Beauceville. Les adultes ont tous trouvé un emploi, au grand bonheur des entreprises aux prises avec un manque de main-d'œuvre. La région déploie d'ailleurs beaucoup d'efforts afin de bien les intégrer, dans l'espoir de les garder.

Quatre de ces réfugiés travaillent à l'usine de production de fromage d’Agropur à Beauceville.

Denys Terentiev et Bohdan Korytkin sont arrivés au Québec le 22 septembre, Oleh Lukianiuk et Valeri Shula, deux mois plus tard. Tous les quatre sont ravis de leur nouvelle vie.

Bohdan Korytkin raconte qu'il adore son travail d’opérateur. J'ai été très bien accueilli, mes collègues sont accueillants et bienveillants.

Bohdan Korytkin chez Agropur.

Bohdan Korytkin travaille chez Agropur.

Photo : Radio-Canada / Alexandra Duval

Les Ukrainiens et les Québécois sont égaux, il n'y a pas de racisme. Quand on arrive d’un autre pays, on se voit toujours plus bas que les gens des autres pays, explique Oleh Lukianiuk.

Un cadeau pour Agropur

Pour la direction de l'usine Agropur, leur arrivée ne pouvait pas mieux tomber. Les nouveaux arrivants commencent même déjà à gravir les échelons.

Ils prennent plus de responsabilités, ce sont des travailleurs très dévoués, très fidèles à l'organisation, ils sont toujours positifs, explique le directeur de l'usine Marco Plante.

Dans le contexte de la pénurie de main-d'œuvre et de départs à la retraite, le directeur qualifie leur présence de cadeau tombé du ciel.

« On est très content du cadeau qu'on a reçu et c'est pour ça, aussi, qu'on tend toujours la main, on souhaite en accueillir davantage. »

— Une citation de  Marco Plante, directeur de l'usine d'Agropur

Et ce sera le cas, car lundi prochain, l’usine accueillera deux nouveaux travailleurs de l'Ukraine.

Les employés beaucerons de l’usine ne tarissent pas d’éloges à l’égard de leurs nouveaux collègues. Ils sont toujours disponibles, ils viennent nous aider, ils sont allumés, c’est plaisant pour nous, on espère qu’ils vont rester, relate Jean-Luc Lessard, un employé de l’entreprise depuis 30 ans.

Ils sont heureux de venir travailler avec nous, ajoute Guylaine Chamberland, superviseure de production.

Une bénédiction pour la région

Le taux de chômage en Beauce est l'un des plus bas du Canada. Il s'établit à 1,8 %. La pénurie de main-d'œuvre sévit depuis plus de 10 ans.

Les entreprises se coordonnent pour intégrer les immigrants qui s'installent dans la région. Ils offrent des postes vacants.

La directrice générale du Conseil économique de Beauce, Hélène Latulippe, est fière des efforts déployés. La région s'est structurée ces dernières années avec des comités. Dans chaque municipalité de la Beauce où il y a des travailleurs étrangers, on organise des activités, des événements pour les accueillir. Je pense que la Beauce a déployé beaucoup d’efforts dans les dernières années. Il faut bien les accueillir si on veut qu'ils demeurent.

Le défi du français

Les quatre Ukrainiens rencontrés à l'usine Agropur suivent des cours de français. C'est un peu difficile, lance spontanément en français Denys Terentiev.

Ils connaissent déjà quelques phrases simples dans la langue de Molière pour mieux communiquer. Cet apprentissage est leur plus grand défi, parce qu'ils souhaitent demeurer en Beauce.

Ils espèrent obtenir leur statut de résident permanent et ensuite leur citoyenneté canadienne. Je remercie mes patrons et mes collègues qui comprennent la situation, ce qui se passe en Ukraine, ajoute Bohdan Korytkin.

L'aide précieuse d'Olga

Tout comme les autres réfugiés dans la région, ils ont reçu l'aide d'Olga Ulanova. Originaire de l'Ukraine, c'est l'amour qui l'a menée jusqu'en Beauce en 2009. J’étais seule pendant 13 ans, raconte-t-elle.

Une femme enseigne le français devant un groupe.

Une enseignante, Olga Ulanova, devant sa classe de francisation.

Photo : Radio-Canada / Guylaine Bussière

Lorsque la guerre a éclaté, elle s'est tout de suite donné la mission d'amasser des dons, des vêtements. Puis, au fil des mois, elle a aidé les réfugiés en collaboration avec la MRC Beauce-Centre à se trouver un logement et/ou un emploi à Saint-Georges, Saint-Joseph et Beauceville.

Elle leur enseigne aussi le français. Ils n'entrevoient pas d'avenir en Ukraine, dit-elle. Olga est en quelque sorte devenue leur marraine, comme le témoigne cette rencontre avec le bébé de l'année dans Beauce Centre à Beauceville.

Une famille d'Ukrainiens et leur traductrice prennent la pose pour une photo.

Vladyslav Makovskyi tient sa fille Nicole dans ses bras aux côtés de sa femme Olena (au centre), et de la traductrice Olga Ulanova (à droite). En avant-plan, les enfants jumeaux du couple : Zlata et Yegor.

Photo : Radio-Canada / Guylaine Bussière

Nicole est née le 1er janvier dernier, cinq semaines seulement après l'arrivée de sa famille. Sa maman, Olena Makovski, explique qu'elle veut, elle aussi, demeurer dans la région, parce que l'avenir de [ses] enfants, c'est la priorité.

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