Les finances d’Énergie NB se détériorent rapidement selon un expert

Énergie NB demande à la Commission de l’énergie et des services publics l’autorisation d’augmenter de 8,9 % les tarifs d’électricité de ses clients résidentiels et commerciaux dès le 1er avril 2023.
Photo : Radio-Canada / Guy R. Leblanc
Un expert américain qui sonne l’alarme au sujet des finances de la société Énergie NB depuis des années dit qu’il a eu du mal à comprendre à quel point elles se sont détériorées cette année.
Énergie NB demande à la Commission de l’énergie et des services publics l’autorisation d’augmenter de 8,9 % les tarifs d’électricité de ses clients résidentiels et commerciaux dès le 1er avril. Des audiences publiques à ce sujet se déroulent ces jours-ci.
Robert Knecht, expert-conseil principal de la firme Industrial Economics, du Massachusetts, a été appelé à participer à l’audience mardi après-midi. Énergie NB a auparavant fait état d’une détérioration considérable de ses finances depuis septembre 2022.

L'expert-conseil américain Robert Knecht, embauché par l'intervenant public du Nouveau-Brunswick aux audiences de la Commission de l’énergie et des services publics sur les tarifs d'Énergie NB, recommande à cette dernière d'autoriser la hausse proposée de 8,9 %.
Photo : Radio-Canada / Ed Hunter
Le déclin est si prononcé que M. Knecht a déclaré qu’il avait tout d’abord du mal à y croire. En faisant rapidement des calculs sur place, il a estimé à plus d’un quart de 1 milliard de dollars le manque à gagner d’Énergie NB, en raison de la hausse du prix des combustibles et des pannes survenues aux centrales de Bayside et de Point Lepreau.
Je vois une variation négative de 260 millions de dollars comparativement au budget, si je comprends bien
, a souligné l’expert-conseil.
Des préoccupations de longue date
Robert Knecht a participé à plusieurs audiences publiques sur les tarifs d’Énergie NB ces dernières années. Il a souvent estimé avec raison que la société présentait des prévisions trop optimistes.
Dès 2017, il avait exprimé des doutes sur la capacité d’Énergie NB à réduire sa dette de 1 milliard de dollars en augmentant les tarifs de 2 % par année. Il avait dit croire que la société s’attendait à trop de bonnes choses, par exemple un fonctionnement sans problème de la centrale nucléaire de Point Lepreau, et qu’elle ne prévoyait pas assez de difficultés, par exemple des dégâts causés par des tempêtes.
La dette d’Énergie NB n’a pas diminué à 4,5 milliards de dollars comme elle le prévoyait en 2017, elle a plutôt augmenté à plus de 5 milliards comme le craignait M. Knecht.
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C’est l’intervenant public intérimaire, Rick Williams, qui a retenu les services de Robert Knecht pour qu’il examine la demande de hausse des tarifs. Selon M. Knecht, la société sous-estime encore ce qu’elle doit faire pour stabiliser ses finances.
L’expert-conseil a noté qu’Énergie NB prévoit encore dans son budget que Point Lepreau fonctionnera sans problème l’année prochaine. C’est une planification trop optimiste, selon lui.

La salle était pleine lorsque les audiences sur la demande d’augmentation des tarifs d’Énergie NB ont commencé. Elles doivent se terminer le 24 février.
Photo : Radio-Canada / Ed Hunter
Robert Knecht a dit croire qu’Énergie NB peut réduire ses dépenses, mais qu’elle a tout de même besoin de revenus supplémentaires de la part de ses abonnés en raison de sa dette élevée et de ses récentes difficultés financières.
Je recommande que la Commission accepte la hausse proposée des tarifs de 8,9 %
, a conclu Robert Knecht.
D’après un reportage de Robert Jones, de CBC