Biométhanisation : « c’est comme ça qu’on se prépare au pire », dit le maire Marchand

Les matières organiques sont triées mécaniquement au centre de biométhanisation de Québec.
Photo : Ville de Québec
Bruno Marchand défend le plan de contingence d'un million de dollars prévu pour rediriger les matières organiques vers la MRC de Rivière-du-Loup.
Le plan de contingence, on l'aurait eu même si on n'avait pas eu l'enjeu des cuves
, a expliqué le maire de Québec mardi soir lors de la séance du conseil municipal. Les élus ont donné leur accord à un contrat d'une valeur de 985 000 $ pour permettre à la Ville de Québec de revaloriser à l'extérieur de son territoire les matières organiques qu'elle collecte depuis novembre dernier.
Il y a quelques jours, l'administration Marchand a confirmé que l'entrée en fonction de sa nouvelle usine de biométhanisation était retardée à la suite de la découverte d'un problème d'étanchéité des réservoirs. Les résidus alimentaires sont donc détournés depuis le début à l'usine de biométhanisation de Cacouna. À ce jour, ce sont 725 tonnes de matières compostables qui ont été transportées jusqu'au Bas-Saint-Laurent.
L'entente est d'une durée de trois ans. On va payer si on l'utilise
, souligne la conseillère responsable de l'environnement, Marie-Josée Asselin. Elle fait valoir que la Ville doit avoir un plan b
, comme il existe un plan de contingence pour l'incinérateur. Lors d'un bris ou encore d'une panne d'électricité, comme en décembre dernier, la Ville doit pouvoir trouver une façon de se débarrasser des matières pour éviter qu'elles ne s'accumulent. Dans le cas de l'incinérateur, la Ville a des ententes avec des sites d'enfouissement. C'est comme cela qu'on se prépare au pire
, estime le maire de Québec.
Méthane brûlé
Bruno Marchand reconnaît que l'usine de biométhanisation de Cacouna ne revalorise qu'une partie des matières organiques envoyées. Le biogaz produit est brûlé, faute d'installations adéquates pour liquéfier le méthane.
C'est mieux cela que de l'envoyer à l'incinérateur!
insiste le maire de Québec. Il explique que les résidus alimentaires sont souvent gorgés d'eau et que ça nuit au bon fonctionnement de l'incinérateur. Ça refroidit nos fours et ça impose plus de chaleur.
Mais il y a plus. Dans un échange de courriels, la Ville explique qu'il en coûterait plus cher la tonne pour transporter les matières organiques à l'incinérateur plutôt qu'à Cacouna. L’entente avec Rivière-du-Loup prévoit des coûts de transport et de traitement de la biopulpe de 120 $ la tonne
, écrit-on. En comparaison, les coûts pour l’incinération à Québec sont de 140 $ la tonne.
Il faut également ajouter une redevance à l'élimination de 30 $ la tonne.
Actuellement, on en a besoin [de Cacouna ] parce que l'usine est en démarrage. Quand l'usine va être à pleine capacité, on n'en aura pas besoin de façon régulière
, promet Marie-Josée Asselin. La conseillère rappelle qu'en échange, l'usine de Cacouna va fournir de l'inoculum, des bactéries qui serviront à redémarrer l'usine de Québec plus rapidement.
Retouches
Par ailleurs, la Ville poursuit ses travaux sur les réservoirs de son usine.
Le maire de Québec a bon espoir que le problème détecté sera réglé d'ici quelques semaines.
Il faudra cependant quelques mois pour que l'usine soit pleinement opérationnelle.