Retour à l’école Mont-Bleu : le nouvel échéancier fait grincer des dents

Les travaux de rénovation à l’école secondaire Mont-Bleu accusent un nouveau retard. L'entrepreneur a informé le Centre de services scolaire des Portages de l'Outaouais qu'ils n’auraient pas accès à l’école avant la mi-juillet, bien peu de temps avant la rentrée scolaire.
Photo : Radio-Canada / Fiona Collienne
Un nouvel échéancier pour les travaux et le déménagement à l’École secondaire Mont-Bleu, présenté lundi, fait vivement réagir le président du conseil d’établissement, Alain Gauthier.
Dans un message du directeur de l’école, François Bélanger, transmis lundi au personnel et dont Radio-Canada a obtenu une copie, on apprend que, selon le nouvel échéancier fourni par l’entrepreneur, la fin de la mise en marche des équipements et des corrections de déficiences au rez-de-chaussée est désormais fixée au 20 juillet. Une date qui sera aussi celle de la démobilisation de l’entrepreneur, et ce, alors que la rentrée scolaire est prévue pour la fin de l’été.
Il y a des travaux supplémentaires [à faire] au premier plancher. [...] Dès le début mai, on va pouvoir commencer à faire notre déménagement. Mais l’ensemble des travaux sera fini le 20 juillet
, a expliqué le directeur général adjoint du Centre de services scolaire des Portages-de-l'Outaouais (CSSPO), Stéphane Lacasse. Il y a eu beaucoup de travaux au-delà du sinistre, il y a eu beaucoup d'amélioration du bâtiment. Ça aussi, ça a amené des délais qui ont été supplémentaires dans les cinq dernières années.
En entrevue à l’émission Les matins d’ici, mardi matin, M. Gauthier a déploré la situation et rappelé que la prise de possession des lieux avait été annoncée depuis plusieurs mois pour le mois d’avril.

Alain Gauthier est le président du conseil d'établissement de l'École secondaire Mont-Bleu à Gatineau. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Fiona Collienne
Le problème, dit-il, c’est qu’une prise de possession aussi tardive comporte un grand risque si les tests de sécurité qui seront faits à l’issue des travaux ne s’avèrent pas concluants.
Advenant qu’il n’y ait aucune faille, tout est beau. Mais si un morceau d'équipement ne fonctionne pas, s'il n'y a pas de circulation d'air dans l'édifice, s'il y a quelque chose de défectueux, elle est où la marge de manœuvre? Les deux semaines suivantes, c'est l'arrêt complet de tous les chantiers au Québec, et il reste deux semaines et demie après le retour des vacances de la construction avant que les enseignants regagnent les salles de classe.
Un seul autre pépin, et littéralement la rentrée est compromise. Et c'est un dossier qui a eu des pépins, par-dessus pépin, par-dessus pépin.
Même son de cloche du côté du Syndicat des enseignants de l'Outaouais (SEO), qui déplore le fait que le nouvel échéancier ne laisse pas de marge de manœuvre au personnel enseignant.
Ça devient une source de stress énorme pour le personnel enseignant et tout le reste du personnel. [Mais aussi] pour les parents et les élèves. Parce qu’il y a eu plusieurs reports. Là, on est à minuit moins une. On n'a plus de plan B. On n'a plus de contrats avec le centre Asticou. Qu’est-ce qui se passe si jamais il y a un autre report et on ne peut pas entrer en septembre? C’est sûr qu’il y a de l’inquiétude qui va s’installer
, a commenté au micro de l'émission Sur le vif, Nathalie Gauthier, présidente du Syndicat des enseignants de l’Outaouais.

Nathalie Gauthier, présidente du Syndicat des enseignants de l’Outaouais.
Photo : Radio-Canada
M. Lacasse tente toutefois de se faire rassurant.
La date du 20 juillet, on est dans la démobilisation. [...] On a fait tous les correctifs. [...] Il y a des choses qui peuvent se poursuivre après [...] mais qui n’auront pas d’impact au niveau de la rentrée pour les élèves. On le vit dans d’autres types de bâtiments qu’on a construits, où il y a des correctifs qui ont été faits bien après la rentrée des élèves.
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.
Nous commençons à apercevoir la lumière au bout du tunnel
, écrit-il.
Des visites de chantier devraient être organisées en sous-groupes de 10 à 20 personnes au début du mois de mai après les heures de classe, et une assemblée générale au mois de mars devrait permettre de répondre aux éventuelles questions du personnel, écrit M. Bélanger.

Le directeur général adjoint du Centre de services scolaire des Portages-de-l'Outaouais, Stéphane Lacasse
Photo : Radio-Canada / Fiona Collienne
En attendant, la rentrée des classes, à la fin de l’été 2023, n’est pas compromise, assure le directeur général adjoint du CSSPO.
Pour nous, l’enjeu, c’est vraiment l’entrée des élèves. C’est notre échéancier sur lequel on ne veut pas être flexible.
M. Gauthier est moins confiant et demande au gouvernement du Québec, au ministère de l’Éducation et au CSSPO de mettre davantage de pression sur l’entrepreneur afin de faire avancer le dossier.
Moi et les parents du conseil d'établissement, on ne lâchera pas le morceau, et là, on n'est plus dans un monde zen. On est au point qu'il nous reste un nerf et on est en train de piler dessus sérieusement.
Rappelons que les travaux menés à l’École secondaire Mont-Bleu ont été rendus nécessaires par la tornade qui avait provoqué un incendie dans l’établissement, en 2018.
Avec les informations de Fiona Collienne