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Montréal préconise un train à grande vitesse pour relier Québec à Toronto

Un train à grande vitesse entre en gare.

Le gouvernement du Canada prépare la construction d'une voie ferroviaire de 1000 kilomètres pour relier les centres-villes de Québec, Trois-Rivières, Montréal, Peterborough et Toronto d'ici le début des années 2030. (Photo d'archives)

Photo : AFP / JEFF PACHOUD

Radio-Canada

Le Conseil municipal de Montréal a adopté lundi soir à l'unanimité une motion pour réclamer un train à grande vitesse (TGV) dans le corridor Québec-Toronto. La métropole se place ainsi aux côtés de Québec et de Laval, qui se sont déjà positionnées en faveur d'un tel projet.

Donnons-nous un train rapide, civilisé, afin de pouvoir unir les familles, les amis, faire du développement économique et culturel et sauver la planète, a soutenu le conseiller indépendant Craig Sauvé, auteur de la motion.

Le gouvernement fédéral planche actuellement sur un projet de train à grande fréquence (TGF), circulant à 200 km/h, pour relier Toronto à Québec, en passant notamment par Ottawa, Montréal et Trois-Rivières. Il serait moins rapide, mais aussi moins cher que le TGV recommandé par les villes québécoises, qui atteindrait 300 km/h.

Les choses de qualité coûtent de l’argent, c’est vrai, note M. Sauvé, qui estime qu’Ottawa a les fonds nécessaires pour développer une offre de transport ferroviaire ambitieuse dans l’axe le plus peuplé du Canada.

« Dans un contexte où [...] il faut réduire nos émissions de gaz à effet de serre, il faut que les alternatives qu'on propose soient compétitives, soient intéressantes, puis soient même un gain pour les citoyens et citoyennes par rapport à ce qui existe déjà. »

— Une citation de  Sophie Mauzerolle, responsable du transport et de la mobilité, comité exécutif de la Ville de Montréal

La ministre des Transports du Québec, Geneviève Guilbault, veut un TGV elle aussi. Un TGV, c'est quoi? C'est plus de 300 km/h. En France et au Japon : des trains atteignent 600 km/h! Il n'y en a pas en Amérique du Nord, et la Californie est en train d'en construire un. Ottawa propose un train beaucoup moins cher, un TGF, qui peut aller jusqu'à environ 200 km/h. Que devrait-on construire? TGV ou TGF? Un reportage d'Olivier Bachand.

Un TGV pour abandonner la voiture

Montréal estime qu’un TGF ne réduira pas de manière significative le trajet entre les grandes villes situées dans le corridor. Le TGV, aux yeux de la métropole, est la seule véritable option pour convaincre les citoyens de prendre le train plutôt que la voiture ou l’avion.

Par exemple, avec le service actuel de VIA Rail, un trajet entre Montréal et Québec s’effectue en moyenne en 3 h 24. Les usagers pourraient gagner environ 35 minutes sur leur temps de déplacement avec un TGF. Avec l’option d’un TGV, ils pourraient arriver près de 2 h plus tôt à destination, en moins d’une heure et demie.

Dans l’option de TGF retenue par Ottawa, les trains pourraient néanmoins circuler à des vitesses supérieures à 200 km/h dans certains tronçons. La performance du réseau sera aussi améliorée grâce à des voies ferrées réservées aux voyageurs. À l’heure actuelle, VIA Rail partage des voies avec les trains de marchandises.

Dynamiser le centre-ville de Montréal

Le coût du projet est le nerf de la guerre. Il faudrait débourser environ 15 milliards de dollars pour un TGF, alors que la facture se situerait autour de 25 milliards de dollars pour le TGV, estime Pierre Barrieau, chargé de cours en planification des transports à l'UQAM et à l'Université de Montréal.

Pour aller d'un TGF à un TGV, le matériel roulant coûte quand même plus cher. [...] La voie ferrée doit être de meilleure qualité, on doit retirer tous les passages à niveau.

De plus, l’enveloppe pourrait atteindre près de 60 milliards de dollars pour la construction de tunnels permettant des arrêts dans les centres-villes de Montréal et de Toronto. Cette option n’est cependant pas envisagée dans le projet de TGF.

Dans la motion adoptée lundi, le Conseil municipal de Montréal estime pourtant qu’un TGV au centre-ville permettrait de stimuler l’achalandage au centre-ville.

« [Cette infrastructure] contribuerait hautement à la relance du centre-ville de Montréal, à son rayonnement ainsi qu'à sa résilience à long terme. »

— Une citation de  Extrait de la motion pour un TGV dans le Corridor Québec-Toronto

Le nouveau réseau ferroviaire, quelle que soit sa forme, devrait être inauguré dans une dizaine d'années.

Avec les informations d'Olivier Bachand et Benoît Chapdelaine.

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