Les premiers ministres de l’Atlantique ouverts à l’accueil de réfugiés du chemin Roxham

Dans une lettre envoyée à Justin Trudeau, le premier ministre québécois a réclamé que tous les demandeurs d’asile arrivant au Canada par le chemin Roxham soient redirigés vers les autres provinces du pays.

Lundi, lors du conseil des premiers ministres de l’Atlantique à l'Île-du-Prince-Édouard, ils se sont tous prononcés en faveur de l’accueil de ces réfugiés.

Blaine Higgs participait lundi à une rencontre des premiers ministres de l'Atlantique à Charlottetown à l'Île-du-Prince-Édouard.

Photo : Radio-Canada

Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, a parlé de 150 à 200 demandeurs d’asile qui pourraient arriver dans la province. Il a expliqué ne pas avoir plus de détails que cela de la part du fédéral.

Nous apporterons notre contribution, comme nous l'avons fait il y a quelques années avec les Syriens. [...] C’est la meilleure chose à faire , a-t-il ajouté.

Des réserves sur le logement et le financement

Son homologue de l’Île-du-Prince-Édouard, Dennis King, dit vouloir être aussi accueillant que possible. Tout en soulevant, comme Blaine Higgs, les difficultés importantes que la province rencontre en ce qui concerne la pénurie de logements.

Andrew Furey, premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, s’est montré ouvert à l’accueil de réfugiés, mais il a d’ores et déjà soulevé la question du financement de cette prise en charge.

Le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador souhaite que sa province participe à l'accueil des réfugiés mais qu'Ottawa participe à financer leur prise en charge. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Il faut également que le gouvernement fédéral apporte son soutien pour que ces personnes ne soient pas simplement déplacées, mais qu'elles soient déplacées et prises en charge.

Le Nouveau-Brunswick « doit faire partie de la solution »

Pour Moncef Lakouas, le président du Conseil multiculturel du Nouveau-Brunswick, la province a les moyens et doit faire partie de la solution pour accueillir ces réfugiés comme cela a été fait par le passé avec les Syriens, Afghans et plus récemment les Ukrainiens.

Moncef Lakouas, président du Conseil multiculturel du Nouveau-Brunswick, en entrevue à Moncton le 13 janvier 2023.

Photo : Radio-Canada

À chaque fois, ça a été une expérience très réussie. Aujourd'hui, l'expérience ne sera pas différente pour ceux qui traversent par le chemin Roxham, estime Moncef Lakouas.

Il estime également que l'accueil de ces réfugiés est une opportunité pour la province. Ce ne sont pas de personnes illettrées, qui ne sont pas fonctionnelles et autonomes. Ce sont des personnes qui pour des raisons politiques ou autres ont choisi de fuir. Ils disposent d'un bagage incroyable qui peut être très utile pour la province du Nouveau-Brunswick.

Achalandage record au chemin Roxham

François Legault estime que la capacité d’accueil du Québec est largement dépassée . Il réclame qu’Ottawa prenne, de manière urgente et permanente, toutes les mesures nécessaires afin de répartir les demandeurs d'asile, dès leur arrivée à la frontière, vers d'autres provinces, et ce, sans égard au profil du demandeur .

L’année dernière, 40 000 personnes ont traversé la frontière avec les États-Unis depuis le chemin Roxham. Un achalandage historique et largement supérieur à ce qu’a connu le Québec en 2017 et 2018, avec la venue d’environ 19 000 personnes chaque année.

Le mois de décembre 2022 a été le plus achalandé. Plus de 150 personnes par jour sont passées par cette route en moyenne, pour un total de 4689.