Pensionnat pour Autochtones : un contrat à un groupe néerlandais soulève des questions

Malaki Kennedy tient des affiches lors d’un pow-wow à Winnipeg, en septembre 2022. Le Centre national pour la vérité et la réconciliation s’inquiète de la décision d’Ottawa d’attribuer un contrat à un organisme de l’étranger, pour le conseiller en lien avec l’existence possible de cimetières d’enfants sur les sites d’anciens pensionnats pour Autochtones.
Photo : (Chelsea Kemp/CBC)
Le Centre national pour la vérité et la réconciliation, situé à Winnipeg, s’inquiète de l’attribution d’un contrat de 2 millions de dollars à un organisme situé à La Haye, aux Pays-Bas, pour conseiller le gouvernement fédéral au sujet des tombes d'enfants non marquées des anciens pensionnats pour Autochtones.
Le CNVR se dit vivement préoccupé
par le contrat accordé par le ministère des Affaires autochtones et du Nord Canada à la Commission internationale pour les personnes disparues.
Cette dernière aura pour mandat de mener un processus extrêmement sensible
sur des enjeux entourant la recherche de cimetières d’enfants disparus situés près des anciens pensionnats, rappelle le CNVR.
Le gouvernement fédéral a récemment annoncé avoir accordé ce contrat. La Commission aura pour mandat d’organiser une campagne de sensibilisation auprès des communautés autochtones souhaitant en apprendre davantage sur des techniques existantes permettant d’identifier et de rapatrier des restes humains, comme le recours à l’ADN.
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La semaine dernière, la Commission internationale pour les personnes disparues a publié sur son site Internet l’entente intervenue en janvier avec le gouvernement fédéral. Elle confirme qu'un rapport final est attendu d’ici à la mi-juin. Les fonctionnaires des Affaires autochtones et du Nord pourront commenter les versions préliminaires du rapport.
La directrice générale du Centre national pour la vérité et la réconciliation, Stephanie Scott, estime que cette entente soulève des questions.
Un participant au cercle des survivants du Centre, Eugene Arcand, ne comprend pas pourquoi Ottawa a choisi un organisme international qui selon lui manque de connaissances sur le système des pensionnats. À ses yeux, cet organisme n’a pas les compétences culturelles
requises pour mener à bien des démarches aussi sensibles.
Le CNVR indique qu'il a fait part de ses inquiétudes au ministre des Relations Couronne-Autochtone, Marc Miller, et qu'il prévoit de faire d'autres recommandations.
Le contrat stipule qu'il est possible d’y apporter des changements examinés conjointement
par les fonctionnaires fédéraux et la Commission internationale pour les personnes disparues.
L'entente indique aussi que des facilitateurs autochtones seront embauchés et qu’ils seront présents lors des rencontres et des discussions, afin notamment de permettre de répondre aux besoins spirituels et cérémoniels
des participants autochtones pendant toute la durée de la démarche.