Le projet Riopelle en répétition au Diamant

Luc Picard en répétition dans le rôle de Jean Paul Riopelle dans la nouvelle création d'Ex Machina pour le centenaire du peintre.
Photo : François Latulippe
64 jours, 6 heures, 35 minutes et 12 secondes. C’est le temps qu’il restait avant la première au Théâtre Jean-Duceppe à Montréal du projet Riopelle lorsque l’équipe a rencontré les médias. À quelques minutes près, les billets pour les représentations d’automne à Québec étaient mis en vente.
Un décompte est affiché dans le local connexe à la salle de répétition du Diamant où s'activent toujours les comédiens et le metteur en scène. On ne sait pas encore si le spectacle va durer 3 h ou 3 h 30 ou 4 h…
, avoue en rigolant le concepteur Robert Lepage.
La nouvelle création d’Ex Machina commémore la vie du peintre Jean Paul Riopelle.
Le comédien Luc Picard se glissera à nouveau dans la peau d’un grand personnage québécois. C’est un peu complexe parce qu’il était gaucher et moi je suis droitier. Même quand il tient sa cigarette, c’est pas donné quand t’es droitier
, raconte celui qui incarne pour la première fois un artiste visuel.
L’acteur d’expérience aime particulièrement le côté insaisissable de Riopelle. Je trouve ça sympathique qu’il n’aime pas beaucoup parler de peinture.
Pour représenter le peintre avant 1960, Luc Picard cède sa place à Gabriel Lemire.
Joan Mitchell, autre personnage important de la pièce, sera aussi jouée en alternance par les comédiennes Anne-Marie Cadieux et Noémie O’Farrell, selon les époques.
Raconter 50 ans de vie créative
L'œuvre majeure Hommage à Rosa Luxemburg fait office de trame de fond à la production théâtrale. Comme la toile, la pièce est divisée en trois actes. Le spectacle navigue à travers le début de la carrière de Riopelle, sa transition vers la France, ses amitiés, sa relation avec Joan Mitchell et ses dernières années à L’Isle-aux-Grues.
Un décor articulé et des projections issues de l'ingénierie d’Ex Machina transporteront autant les comédiens que les spectateurs au fil des périples du peintre.
Robert Lepage a reçu la commande de la Fondation Riopelle pour cette œuvre il y a un peu plus de trois ans. L’arrêt imposé par la pandémie lui aura donné le temps nécessaire pour faire la recherche colossale que ce projet lui a demandé.
L’auteur et metteur en scène a fait la promesse à la Fondation de faire dire aux personnages des choses qu’ils ont vraiment dites.
« On ne veut pas faire un biopic. On veut être extrêmement pertinent, extrêmement juste. »
Ex Machina a mis la main sur une tonne d’archives, d’entrevues et de lettres manuscrites. On a réussi à coller ensemble et recréer des dialogues qui sont très proches de ce qui a été dit à l’époque
, explique Robert Lepage qui précise aussi qu’il n’est pas nécessaire de bien connaître l’artiste ou la peinture pour aimer le spectacle. C’est un être humain qui vit des choses universelles.
Le Projet Riopelle sera joué dans un premier temps à Montréal du 25 avril au 8 juin et reprendra l’affiche plus tard dans l’année du centenaire du peintre à Québec. Le Diamant accueillera la pièce du 19 octobre au 19 novembre.
Avec les informations de Valérie Cloutier