Contexte économique : l’Ontario est assez résilient, selon le ministre des Finances

L'économie de l'Ontario peut résister à une éventuelle récession, a déclaré mercredi Peter Bethlenfalvy.

Le ministre des Finances de la province a déclaré que la situation financière de l'Ontario s'est améliorée de plusieurs milliards de dollars, bien qu'elle soit toujours déficitaire pour l'exercice financier actuel.

L'Ontario est suffisamment résilient pour pouvoir surmonter tout ce que l'économie nous envoie, a assuré M. Bethlenfalvy mercredi dans une mise à jour financière du troisième trimestre.

La province fait état d'un déficit de 6,5 milliards de dollars pour l'exercice 2022-2023, soit une amélioration de 6,4 milliards de dollars par rapport à son énoncé économique de l'automne.

Selon M. Bethlenfalvy, cette amélioration est due à une augmentation des recettes de l'impôt sur les sociétés et des recettes de la taxe de vente.

Le PIB réel a augmenté de 3,7 % en 2022, a-t-il ajouté.

On prévoit maintenant que les recettes seront supérieures de 9,6 milliards de dollars aux prévisions de l'énoncé économique de l'automne, au mois de novembre dernier.

Les dépenses globales de la province devraient atteindre 188,6 milliards de dollars, soit 3,4 milliards de dollars de plus que prévu, a indiqué M. Bethlenfalvy.

Selon lui, la province, comme le reste du monde, continue de subir les pressions d'une inflation élevée, d'une hausse des taux d'intérêt, de problèmes géopolitiques et de perturbations de la chaîne d'approvisionnement.

Après des investissements sans précédent pendant la pandémie, le ministre a déclaré qu'il était temps de changer de cap.

Le temps est venu pour les gouvernements de faire preuve de retenue, d'agir de manière prudente et responsable.

Cette analyse contraste avec celle du chien de garde fiscal de la province, publiée la semaine dernière. Le Bureau de la responsabilité financière (BRF) a prévu que le déficit – qu'il estime à 2,5 milliards de dollars pour l'exercice en cours – sera suivi de milliards de dollars de surplus au cours des trois années subséquentes.

Peter Bethlenfalvy a rétorqué que le directeur de la responsabilité financière examinait un point dans le temps.

Il ne dispose pas de toutes les informations, a-t-il dit.

Le NPD critique le sous-financement de secteurs essentiels

La prudence financière montrée par le ministre des Finances a fait bondir le Nouveau Parti démocratique (NPD).

Pour Catherine Fife, porte-parole de l'opposition en matière de finances, le gouvernement doit investir d'urgence dans les secteurs de la santé, de l'éducation et de la justice. Ils utilisent les déficits comme justification pour le sous-financement des secteurs essentiels, a-t-elle soutenu en conférence de presse.

Ouvrir en mode plein écran

Les 19,7 milliards de fonds de réserve que prévoit le BRF sur trois ans représentent ainsi une caisse noire, a-t-elle asséné, conçue pour cacher les plans du gouvernement à la fois aux députés et aux Ontariens, alors que des secteurs comme la santé et l'éducation font face à des milliards de manque à gagner avec des conséquences réelles.

Le directeur de la responsabilité financière, Peter Weltman, a de son côté fait part de sa préoccupation au sujet de ce fonds de réserve, en raison du manque de transparence.

M. Bethlenfalvy a déclaré qu'il était fondamentalement en désaccord avec M. Weltman.

Je ne ferais pas mon travail de ministre des Finances si je ne mettais pas en place des fonds de réserve, a déclaré M. Bethlenfalvy.

La province doit déposer son budget pour le prochain exercice financier d'ici le 31 mars.

Avec les informations de La Presse canadienne