Aider les immigrants à mieux s’intégrer : le projet de deux étudiantes en médecine

Les deux étudiantes veulent faire leur part pour aider les nouveaux arrivants qui choisissent de venir s'installer en Mauricie.
Photo : Radio-Canada
Nadine Dababneh et Meriem Badri habitent à Trois-Rivières depuis un an. Elles ont déménagé dans la région pour poursuivre leurs études en médecine au campus de l’Université de Montréal en Mauricie.
En médecine, il y a beaucoup d'immigrants, il y a beaucoup de Québécois, il y a beaucoup de cultures différentes et on est très proche l'un des autres. On habite tous à côté et on jase beaucoup entre nous, on fait nos activités ensemble
, raconte Nadine Dababneh.
L’étudiante est née à Jérusalem, mais a déménagé très jeune à Montréal. C’est là qu’elle a passé toute sa vie, tout comme Meriem Badri qui, elle, est immigrante de deuxième génération. Si leur intégration en Mauricie s’est faite naturellement, elle constate que beaucoup de nouveaux arrivants n’ont pas cette chance.
« On est tous à côté ici, à côté de l'hôpital, à côté du campus et on a remarqué qu'il y a quand même beaucoup d'immigrants et même s'il y a beaucoup d'immigrants, les immigrants ne se connaissent pas entre eux. »
Les deux jeunes femmes ont aussi remarqué que de nombreux immigrants ne connaissaient pas les services qui leur sont offerts et que les organismes qui viennent en aide aux nouveaux arrivants sont souvent débordés.
Il y a quand même une plus grande demande que ce qui peut être fait et là on s'est dit pourquoi ne pas venir aider notre dans notre temps libre
, ajoute Meriem Badri. C’est de là qu’est née AIM : Aide à l'intégration en Mauricie. Les deux étudiantes ont conçu le projet de dix ateliers avec l’aide du Service d’aide aux nouveaux arrivants (SANA) de Trois-Rivières.
On ne voulait pas que ce soit juste des activités que nous on a décidées et qu'on vient leur donner. On voulait voir eux, nos voisins, nos immigrants, les gens qu'on côtoie tous les jours dans la rue, qu'est-ce qu’ils ont besoin, qu'est-ce qu’ils recherchent
, précise Nadine Dababneh.
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Les étudiantes remarquent de nombreux freins à l’intégration des nouveaux arrivants, notamment la langue. Pour un de leur atelier, une orthophoniste viendra discuter des difficultés langagières qui sont habituelles lorsqu’on apprend une nouvelle langue et donner quelques outils pour faciliter la tâche.
Le 6 mars, une activité de cuisine est prévue pour des familles. On y concoctera du pâté chinois et du pudding chômeur, deux mets typiquement québécois, mais aussi simple à reproduire et économique.
« Il y a aussi des choses plus systémiques. Ce sont des gens qui arrivent avec des diplômes, mais ils ne peuvent pas les utiliser donc ça peut être décourageant pour certains. »
Des ateliers d'introduction au marché du travail québécois, au système d'éducation ou encore au réseau de la santé seront notamment offerts. Mais plus que tout, les deux jeunes femmes constatent que les nouveaux arrivants vivent beaucoup d'isolement.
On a remarqué qu'ils ne sortent pas beaucoup, ils ne sont pas au courant des festivals qui existent dans la région, ils ne sont pas au courant des activités
, ajoute Nadine Dababneh. Des activités pour découvrir la région et ses attraits seront aussi au programme.
Étant toutes deux étudiantes en médecine, les jeunes femmes prévoient également mener des ateliers axés sur la santé.
On veut que ce soit plus un échange, exactement comment nous on l'a fait ici, exactement comme nous on a vécu notre expérience
, avance Nadine Dababneh. Les ateliers servent donc avant tout à donner des outils aux nouveaux arrivants pour qu’ils deviennent des acteurs principaux dans le changement de leur propre histoire
, comme le dit Meriem Badri.
« Ce sont vraiment des familles qui viennent ici avec un vécu très riche, une culture très riche aussi et on aimerait ça que ce soit un partage d'information , de culture, de valeurs. [...] À la fin de la journée, ce qui fait notre société, c'est vraiment la richesse des différences de chaque personne. »
Elles espèrent que les relations formées lors des ateliers, les conseils et l’information dévoilés pourront vivre et voyager en dehors du projet.