L’industrie de la construction s’oppose au moratoire proposé par Action Gatineau

Pour les associations de la construction, il n'y a pas de raison de remettre en cause le schéma d'aménagement de la Ville de Gatineau ni son plan d’urbanisme.
Photo : Radio-Canada / Antoine Trépanier
Deux jours après l’annonce de l’intention d’Action Gatineau de proposer un moratoire concernant la promotion immobilière à l’ouest de la ville, les associations de la construction qualifient la décision d'irréfléchie et d'irresponsable.
Présentes mardi en point de presse dans les locaux de la Ville de Gatineau, les directions générales de l’Association de la construction du Québec (ACQ) et de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) se sont vivement opposées à la proposition du parti politique municipal.
On sort d’une dizaine d’années de réflexion à la Ville de Gatineau, on est présentement en réflexion pour le PPU à Aylmer, on ne voit vraiment pas pourquoi il faudrait remettre en question le schéma d'aménagement et le plan d’urbanisme
, a déploré le directeur général de l’APCHQ, Nicolas Brisson.

Le directeur général de l'APCHQ, Nicolas Brisson
Photo : Radio-Canada
Pour la directrice générale de l’ACQ, Geneviève Latulippe, la solution aux problèmes que rencontre actuellement la Ville en matière de logement se trouve dans une promotion immobilière raisonnable.
Il faut régler la croissance avec la croissance. Pas à n’importe quel prix, pas n’importe comment, pas au détriment de nos normes environnementales, mais les outils de développement sont là.
Plusieurs arguments sont avancés par les associations de la construction dans cette opposition à l’avis de moratoire, parmi lesquels le faible taux d'inoccupation des logements et l’abordabilité.

La directrice générale de l'ACQ, Geneviève Latulippe
Photo : Radio-Canada
La directrice générale de l’ACQ explique que le taux d’inoccupation s’élève présentement à 0,8 % à Gatineau, alors que le taux indicateur se situe à 3 %. La pire décision serait donc, d’après elle, de freiner les complexes résidentiels.
Selon la Société canadienne d'hypothèques et de logement, d’ici 2030, on devrait doubler le rythme de mise en chantier pour atteindre un marché à l’équilibre et rétablir l’abordabilité. Avec cette proposition, on fait exactement l’inverse de ce qu’il faut faire
, a ajouté M. Brisson.
Pour le directeur de l’APCHQ, ralentir la promotion immobilière à l’ouest de Gatineau créerait une forte augmentation du coût des loyers, dans l’ouest et à Gatineau, et remettrait en question le principe de densification urbaine.
La plus grave des conséquences de la pénurie de logements avec la hausse des prix des loyers est l'étalement urbain. Depuis 2012, le nombre de mises en chantier en périphérie de Gatineau a doublé [...] et c’est souvent dans des milieux où il y a des forêts, où il y a des arbres
, a précisé M. Brisson.

Les associations de la construction souhaitent s'entretenir rapidement avec la présidence du conseil municipal de Gatineau.
Photo : Radio-Canada
Il existerait, selon les associations, de multiples mécanismes à mettre en place pour développer les infrastructures de la ville, sans pour autant ralentir la construction. Celles-ci se sont d'ailleurs dites prêtes à travailler en collaboration avec la Municipalité et le comité exécutif susceptible de traiter cette proposition afin de trouver des solutions.
Les deux associations ont finalement exprimé leur souhait de s'entretenir rapidement avec la future présidence du conseil municipal. C’est le temps d’avoir une bonne discussion avec le conseil de ville
, a conclu M. Brisson.
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Avec les informations de Nathalie Tremblay