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Travail la fin de semaine : malgré la grogne, le CIUSSS MCQ persiste et signe

Des infirmières marchent de dos dans le corridor d'un hôpital.

Le CIUSSS MCQ a annoncé plus tôt ce mois-ci qu'il obligera plus d'infirmières à travailler les samedis et dimanches. (Photo d'archives)

Photo : Getty Images

Pour la première fois après avoir annoncé que toutes les infirmières du territoire allaient devoir travailler une fin de semaine sur trois, la présidente-directrice générale du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) a tenu une conférence de presse pour justifier l’adoption de cette mesure. Les autorités régionales de la santé en ont aussi profité pour détailler le déploiement de ce changement.

La PDG de l’organisation, Nathalie Petitclerc, a tenu à rappeler mardi à quel point le problème de manque de main-d’œuvre est criant. Tout en reconnaissant que faire travailler toutes les infirmières la fin de semaine n’est pas une solution parfaite, elle affirme qu’il n’y a pas d’autre option. 

Nous demeurons convaincus que, face aux enjeux qui nous touchent présentement, ça va nous permettre d’éviter le recours systémique au temps supplémentaire et ça aura certainement un grand impact sur celles qui font du temps supplémentaire obligatoire [TSO].

La mesure a suscité beaucoup de mécontentement parmi les infirmières. Le CIUSSS MCQ dit en être conscient, mais garde le cap.

Nous sommes très sensibles aux réactions du personnel infirmier et nous avons pris le temps de lire plusieurs de leurs commentaires, en contrepartie, comme établissement de santé, nous devons garantir des soins et services pour répondre aux besoins de la population dans nos secteurs qui sont ouverts sept jours par semaine, à titre d’exemple, nos CHSLD, nos soins à domicile, nos urgences, nos unités dans nos centres hospitaliers, a expliqué Mme Petitclerc.

On fait appel à la solidarité et à l’équité. Nous avons du personnel qui est contraint et soumis au temps supplémentaire obligatoire et ce n’est pas une pression qui est équitable et répartie sur l’ensemble de nos troupes à l’intérieur de l’organisation.

Une citation de Natalie Petitclerc, présidente-directrice générale du CIUSSS MCQ

La PDG a déclaré que le statu quo n’est plus possible, autant lorsqu’on pense au personnel de ces secteurs qu’à l’offre de services pour la population. Actuellement, le CIUSSS MCQ estime que 80 % de son personnel infirmier effectue déjà du travail la fin de semaine.

De la formation promise

Des employés du réseau de la santé ainsi que l'Ordre des infirmiers et infirmières du Québec trouvaient préoccupant d’obliger ses membres à effectuer des tâches avec lesquelles ils ne sont pas à l’aise.

Les autorités régionales de la santé se sont voulues rassurantes à cet égard lors du point de presse. La PDG affirme que les infirmières seront affectées aux secteurs les plus proches de leurs connaissances et expériences.

Il est important de retenir que nos infirmières des autres secteurs seront accompagnées et formées, elles seront soutenues par l’équipe de la direction des soins infirmiers pour faire cette transition, a déclaré Mme Petitclerc.

Déploiement graduel de la mesure

Date d'entrée en vigueurPersonnel visé
À partir du 26 février 2023Personnel infirmier de Drummondville qui travaille dans un centre d’activités ouvert 7 jours sur 7
À partir du 26 mars et au plus tard du 21 mai 2023Personnel infirmier de l’ensemble du territoire qui travaille dans un centre d’activités ouvert 7 jours sur 7
En prévision de la période estivale (pas de date donnée)Tout le personnel infirmier du territoire, peu importe leur centre d’activités

Source : CIUSSS MCQ

À court terme, seules les infirmières qui travaillent déjà dans un centre d’activités qui est actuellement ouvert 7 jours [sur 7] verront leur horaire modifié. Par exemple, les infirmières du soutien à domicile feront une fin de semaine sur trois dans leur secteur d’activités, selon les activités qu’elles connaissent et selon leur quart de travail habituel, indique la présidente-directrice adjointe.

Graves problèmes à Drummondville

La façade de l'hôpital.

L'hôpital Sainte-Croix de Drummondville est aux prises avec d'importants problèmes de main-d'oeuvre. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Jean-François Dumas

La situation est particulièrement préoccupante à l’hôpital Sainte-Croix, à Drummondville, selon les autorités régionales de la santé. C’est d’ailleurs dans ce secteur que la mesure sera d’abord déployée.

Pour tout le mois de février, 310 quarts de travail dans le secteur infirmier étaient non comblés les fins de semaine, ce qui représente, à Drummondville, un manque à gagner de 44 personnes chaque samedi et dimanche dans les secteurs 24/7, a déclaré la présidente-directrice générale adjointe du CIUSSS MCQ, Nathalie Boisvert.

La situation a atteint un niveau encore plus inquiétant récemment, un soir de février. Le taux de temps supplémentaire a atteint 80 %, ce qui signifie que huit des dix personnes qui occupaient le quart de travail de soir étaient en temps supplémentaire. La fin de semaine, le taux de temps supplémentaire moyen est de 40 % à cet hôpital.

Vendredi, la direction ira à la rencontre des infirmières concernées par la mesure dans le secteur de Drummondville.

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