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Le plastique à valeur ajoutée du Cégep de Thetford

Le programme de techniques de génie du plastique est le seul au Québec et le seul en français au pays.

Deux hommes avec un chandail bleu se tiennent debout de chaque côté d'un imprimante 3D.

Andro Vachon et Yann Giroux sont enseignants du programme de Techniques du plastique au Cégep de Thetford, un programme unique au Québec pour pallier la pénurie de main-d'oeuvre dans un domaine en croissance.

Photo : Radio-Canada / Philippe Grenier

Le plastique est devenu au fil des ans l'un des plus importants pollueurs de la planète, mais à l'inverse il est aussi un élément clé dans la production d'objets à forte valeur ajoutée présents dans notre quotidien. Les entreprises spécialisées en plasturgie ont besoin de travailleurs, mais seul le Cégep de Thetford offre un programme de technique en génie du plastique au Québec pour tenter de répondre à la demande croissante.

Les plastiques à usage unique, c'est la pointe de l'iceberg, c'est un infime pourcentage de ce qui va être produit. Dans son laboratoire du Cégep de Thetford, Yann Giroux, enseignant en techniques de génie du plastique a en tête ce qui se cache sous la pointe de l’iceberg.

Un homme habillé en bleu tient une pièce d'équipement industriel et enseigne à trois autres hommes dans la jeune vingtaine habillés en beige.

Yann Giroux, enseignant dans le programme de techniques du plastique au Cégep de Thetford, explique aux étudiants le fonctionnement d'une machine qui produit des pièces à plus grande échelle.

Photo : Radio-Canada / Philippe Grenier

« On parle de produits [en plastique] à forte valeur ajoutée, donc très efficaces avec des durées de vie assez longues aussi. »

— Une citation de  Yann Giroux, enseignant en techniques de génie du plastique

Au Cégep de Thetford, on donne vie à cette valeur ajoutée dans le programme de technique de génie du plastique. Le seul programme du genre au Québec.

Un homme pointe l'écran d'un ordinateur où se trouve un objet en 3 dimensions.

Un enseignant aide un étudiant dans la création de son dessin en trois dimensions.

Photo : Radio-Canada / Philippe Grenier

On part de la feuille blanche

Le programme en alternance travail-étude (ATE) combine théorie et pratique. En classe, les étudiants vont modéliser leur idée et la dessiner en trois dimensions. En laboratoire, ils vont faire un prototype avec les imprimantes 3D. Une fois les projets approuvés, les étudiants apprennent aussi à produire cette pièce à grande échelle, tout en contrôlant la qualité du produit jusqu’à la commercialisation.

« Les étudiants doivent être en mesure d’inventer de nouveaux produits. On va travailler la créativité. »

— Une citation de  Andro Vachon, enseignant en techniques de génie du plastique

Dans le laboratoire, les objets créés vont d’une simple main pour une pièce de théâtre à une prothèse pour le poignet et la main. On retrouve des pièces de plastiques dans des domaines tels que l’aéronautique, le médical, des verres de contact. C’est notre habillement, les appareils électroniques qu’on va utiliser, explique Yann Giroux.

Une main en plastique sur la plaque noire d'une imprimante 3D.

Une main en plastique pour le théâtre conçue et réalisée avec une imprimante 3D par les étudiants du Cégep de Thetford.

Photo : Radio-Canada / Philippe Grenier

Plusieurs de ces projets se font en collaboration avec des entreprises, note Andro Vachon, tenant dans ses mains en exemple un système d’attaches LinQ pour motoneige de Bombardier Produits Récréatifs (BRP). C’est une belle réussite de nos étudiants de troisième année [...] le design a été réalisé ici. Cinquante pour cent de la formation des étudiants se donne en entreprise.

Demande croissante, étudiants peu nombreux

Au Québec, il y a plus de 500 entreprises dans le domaine de la plasturgie. Un domaine en croissance à la recherche de main-d'œuvre qualifiée. Le programme compte en ce moment une quinzaine d’étudiants. Il y a une vingtaine d'années, ils étaient une cinquantaine. On cherche à avoir davantage d’étudiants au Québec, on cherche aussi à recruter à l'international. On ne veut pas qu’il y ait un déficit de main-d’œuvre, lance Robert Rousseau, directeur général du Cégep de Thetford.

« Ça fait en sorte que nos étudiants ont des conditions exceptionnelles actuellement, ils ont de nombreuses offres. »

— Une citation de  Robert Rousseau, directeur général du Cégep de Thetford

Étudiants en troisième année, Anthony Paré et Simon Bernier avaient l’embarras du choix. On peut rester opérateur comme on peut monter haut gradé très rapidement, note Anthony. Il y a beaucoup d’avancées disponibles dans les métiers, poursuit Simon.

Un homme au centre de la photo pointe une imprimante 3D à deux jeunes hommes de chaque côté qui sont attentifs.

50 % de la formation des étudiants du programme de techniques en génie du plastique se fait en entreprise en alternance travail-étude, un programme admissible à bon nombre de bourses.

Photo : Radio-Canada / Philippe Grenier

Le recyclage

La récupération et la revalorisation du plastique sont partie prenante du programme, dans lequel plusieurs cours sont axés sur cette question. On est loin des produits de type jetable, on est carrément ailleurs, indique Robert Rousseau. L’écoconception est utilisée de plus en plus aussi. Quand on va créer un nouveau produit, on va considérer le choix de matériaux, mais qu’est-ce qui va se passer en fin de vie, explique Yann Giroux.

Un homme dans la soixantaine habillé en bleu.

Robert Rousseau est directeur général du Cégep de Thetford. Pour lui, « le génie du plastique est un univers de création, les possibilités sont quasi infinies. »

Photo : Radio-Canada / Philippe Grenier

Les étudiants travaillent aussi étroitement avec le centre de recherche Coalia, qui collabore avec des entreprises sur des projets de récupération du plastique.

Les étudiants font des expériences de plasturgie, ils réalisent tout ce qui est extrusion et injection, indique Audrey Diouf-Lewis, chargée de projet chez Coalia. Dernièrement, ils ont pu récupérer des pellicules de plastique bleu agricoles pour leur donner une seconde vie.

On est loin de l’industrie du plastique des années 70, on n’est plus là au Québec. Robert Rousseau espère maintenant que ce programme unique fera le plein d’étudiants dans les prochaines années.

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