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Hausse du nombre de cas de violence envers le personnel de soutien scolaire en Outaouais

Des crayons de couleur dans un verre sur un bureau.

Le nombre de cas signalés de violence envers le personnel de soutien scolaire augmente en Outaouais (Photo d'archives)

Photo : CBC/David Donnelly

Radio-Canada

Selon un rapport publié vendredi dernier par le Syndicat du soutien scolaire de l’Outaouais (SSSO), plus de la moitié de ses membres sont exposés à des gestes violents au quotidien. Cette situation est d’autant plus préoccupante qu’elle se serait aggravée depuis le début de la rentrée scolaire de 2022.

Le SSSO représente notamment des techniciens en éducation spécialisée, en service de garde et en travail social pour le compte des centres de services scolaires des Portages-de-l’Outaouais (CSSPO) ainsi que des Draveurs (CSSD).

En seulement cinq mois, le Syndicat indique avoir recensé 299 rapports d’incidents violents, une situation problématique, commente Kim Lafleur-Lauriault, présidente du SSSO, dans une entrevue accordée à Radio-Canada.

En ce moment, le personnel de soutien est en détresse dans le milieu de l’éducation parce que le niveau de violence ne fait que s'accentuer, lance-t-elle.

D’après le rapport, huit membres du personnel de soutien sur dix désignent les élèves comme une source d’incidents, ce qui en fait la principale cause de violence en milieu scolaire.

Le personnel de soutien, justement, est en soutien aux enseignants dans les classes, donc c'est eux qui vivent les problématiques avec ce type d'étudiants, souligne Mme Lafleur-Lauriault.

Nature de la violence au Centre de services scolaire des Draveurs (CSSCD) :

70 % des répondants disent avoir été victimes de coups;

64 % des répondants disent avoir été victimes d’intimidation et de menaces;

62 % des répondants disent avoir été incommodés par des cris;

59 % des répondants disent avoir été la cible de propos injurieux;

56 % des répondants disent avoir reçu des objets.

Source : Syndicat du soutien scolaire de l’Outaouais

Nature de la violence au Centre de services scolaire des Portages-de-l’Outaouais (CSSPO) :

60 % des répondants disent avoir été victimes de coups;

56 % des répondants disent avoir été victimes d'intimidation et des menaces;

52 % des répondants disent avoir été injuriés;

35 % des répondants disent avoir été blessés par des égratignures et par des éraflures.

Source : Syndicat du soutien scolaire de l’Outaouais

« Cris d'alarme »

Pour Kim Lafleur-Lauriault, il est urgent d’agir. En effet, comme le souligne le rapport, la moitié du personnel de soutien scolaire déclare avoir été victime d’altercations physiques à au moins une reprise depuis 2018, tandis que les trois cinquièmes du personnel signalent des violences autres que physiques.

C'est un cri d'alarme. Nos gens nous disent qu'ils n'en peuvent plus. Là, ils ont besoin de solutions, [par exemple l'application de] la tolérance zéro, commente Mme Lafleur-Lauriault.

À gauche : Kim Lafleur-Lauriault, présidente du Syndicat du soutien scolaire de l’Outaouais. À droite : Pierre Provençal, premier vice-président du Syndicat du soutien scolaire de l’Outaouais.

À gauche : Kim Lafleur-Lauriault, présidente du Syndicat du soutien scolaire de l’Outaouais. À droite : Pierre Provençal, premier vice-président du Syndicat du soutien scolaire de l’Outaouais.

Photo : Radio-Canada / Simon Lasalle

De plus, selon Pierre Provençal, premier vice-président au SSSO, la pénurie de personnel qualifié n’aide pas à améliorer la situation.

Ça [la pénurie de main-d'œuvre] s’est aggravé avec la pandémie. Les gens veulent un salaire plus intéressant à cause de la situation économique. Ici en Outaouais, on voit les gens quitter pour le gouvernement fédéral ou même dans les écoles publiques de l’Ontario parce que le salaire est plus intéressant. [...] Il y a un roulement de personnel tellement grand dans les écoles, et ça, c'est une problématique, fait savoir M. Provençal.

Par conséquent, les solutions passent par la prévention de la violence et par la rétention du personnel, résume Pierre Provençal, qui est responsable du volet santé et sécurité au travail pour le syndicat.

« Le salaire ne règle pas tout, mais minimalement, si ça peut servir [d'argument de] rétention [pour] garder les gens qui sont formés, qui sont compétents... », ajoute M. Provençal.

Suzanne Tremblay préoccupée

Dans une déclaration écrite envoyée à Radio-Canada, la députée de Hull et adjointe gouvernementale au ministre de l'Éducation du Québec, Suzanne Tremblay, mentionne être préoccupée par cette situation.

Suzanne Tremblay porte des boucles d'oreilles et un collier.

Suzanne Tremblay, députée de Hull (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Jonathan Dupaul

Nous sommes également conscients que la pandémie a pu contribuer à détériorer le climat social dans certaines écoles. Je sais très bien à quel point le climat scolaire est une composante importante du bien-être à l’école. Nous allons continuer à maintenir nos investissements afin de soutenir les écoles pour la mise en place d’interventions efficaces en prévention de la violence et de l’intimidation et pour favoriser un climat scolaire sécuritaire, positif et bienveillant, écrit-elle.

Le Centre de services scolaire des Portages-de-l'Outaouais dit prendre au sérieux les préoccupations liées à la violence en milieu scolaire.

Le Centre de services scolaire des Draveurs, pour sa part, n'a pas souhaité commenter ce dossier.

Avec les informations de Rosalie Sinclair

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