Un détaillant de cannabis lance une campagne contre les pots-de-vin dans ce secteur

Les instigateurs de la campagne Cancel Kickbacks indiquent que les grandes chaînes de cannabis reçoivent des pots-de-vin afin de vendre certains produits à meilleur prix.
Photo : iStock / 400tmax
Une nouvelle campagne accuse les grandes chaînes de cannabis de recevoir des pots-de-vin et d'offrir ainsi des prix réduits à leur clientèle. Selon Owen Allerton, instigateur de cette campagne et propriétaire de la boutique Highland Cannabis à Kitchener, les grandes chaînes de cannabis concluent des ententes qui leur permettent d'offrir des « prix d'éviction ».
Les détaillants de cannabis en Ontario doivent obtenir leurs produits auprès d’un fournisseur du gouvernement. Les grosses chaînes, qui passent par le même processus d’acquisition auprès des mêmes grossistes, offrent des rabais d’environ 25 %, des prix impossibles à concurrencer, aux clients qui s'inscrivent à leurs programmes de fidélisation.
« Nous avons posé des questions sur les produits offerts par ces magasins : comment était-il possible de les vendre à des prix aussi bas? »
La campagne Cancel Kickbacks
, qui a été lancée à la fin de 2022, indique que la province a modifié ses règles afin que les magasins de cannabis puissent vendre leurs données aux producteurs. M. Allerton souligne que ces grandes chaînes vendent ainsi leurs données à des prix élevés et utilisent les fonds versés pour financer ce qu'il appelle des prix d’éviction.
De l’information privilégiée nous a permis de savoir que ces magasins concluent des ententes avec des producteurs. Ils promeuvent leurs produits auprès de leur clientèle en échange d'incitatifs financiers
, dit-il.
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Incitatif financier, une transaction interdite
Selon la Commission des alcools et des jeux de l’Ontario (CAJO), les détaillants de cannabis autorisés ne sont pas autorisés à accepter des incitatifs financiers de la part des producteurs afin de promouvoir leurs produits.
Cependant, depuis le 30 juin 2022, les détaillants peuvent vendre leurs données à des fins commerciales. Selon la CAJOla vente ou la communication de renseignements personnels sur les clients demeurent interdites
.
Dans un courriel envoyé à CBC, la CAJO
a souligné qu’elle enquête actuellement sur ces pratiques afin de déterminer s’il agit d’incitatifs financiers ou de transactions illégales.M. Allerton souligne qu’il a signalé ce problème à la CAJO
il y a plusieurs mois et qu'on lui a servi la même réponse.Jennawae Cavion, copropriétaire du magasin Calyx + Trichomes, a expliqué qu’elle a reçu des messages de la part de producteurs qui cherchent à promouvoir leurs produits par des motivations financières.
Ce n’est pas des offres discrètes, c’est très clair que c’est des pots-de-vin,
dit-elle.
On ne veut pas de changement
, explique M. Allerton, on veut tout simplement que les règles s’appliquent afin que nous puissions réussir dans cette industrie
.
Avec les informations de CBC News.