Des citoyens en région rurale veulent être dédommagés pour les pannes d’électricité
Ils accusent Nova Scotia Power d’être incapable de maintenir un réseau fiable.

Des clients de Nova Scotia Power au Cap-Breton disent subir des dommages matériels à cause des fréquentes pannes d'électricité.
Photo : iStock / photographer
Des résidents du Cap-Breton qui ont perdu l’électricité à répétition blâment le distributeur d’électricité en Nouvelle-Écosse et demandent qu’il ait un réseau électrique fiable, capable de supporter le froid et le vent.
Des gens du secteur de l’île Boularderie disent avoir subi d’importants dommages matériels lors de l’épisode de froid intense survenu le 4 février. De nombreux clients de Nova Scotia Power ont subi des pannes d’électricité.
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L’un d’entre eux, Parker Donham, a constaté que ses canalisations d’eau à la maison avaient été endommagées le 4 février lorsqu’il faisait environ -25 °C et qu’il avait perdu l’électricité.
Joella Foulds dit quant à elle que, pendant trois jours en février, des pannes intermittentes se sont produites, parfois toutes les deux minutes.
Cette défaillance du réseau électrique a complètement ruiné son réfrigérateur et son congélateur. Elle a dû débourser 2000 $ pour les remplacer. Elle a aussi perdu des centaines de dollars en nourriture.
Responsabilité
Joella et Jim Foulds demandent à Nova Scotia Power de les dédommager. L’entreprise leur a répondu qu’elle n’était pas légalement
tenue de le faire, mais leur a offert 200 $ comme preuve de sa bonne volonté
, dit Mme Foulds.
Cette dernière ne l’entend pas ainsi. Ils sont clairement responsables
, dit-elle.
Joella Foulds accuse Nova Scotia Power d’être incapable de garder son réseau à jour. Ce genre de température se produit partout au Canada, même si ça n’arrive pas tout le temps
, dit-elle. Manifestement, la compagnie n’était pas préparée à la demande accrue causée par le froid.
La citoyenne ajoute qu’elle a perdu l’électricité en décembre lors d’une tempête de vent ordinaire
. Les données météorologiques pour la journée de la panne indiquent que les vents étaient en effet autour de 40 km/h, ce qui n’est pas extrême pour cette région.

Une voisine de Joella Foulds a noté 60 interruptions de courant en moins de deux heures et demie dans l'après-midi du 4 février.
Photo : Gracieuseté/Joella Foulds
Parker Donham, quant à lui, a subi des pannes d’électricité à la mi-décembre et a dû être hébergé chez des amis.
Il dit que la communauté demande un réseau électrique plus résilient, capable de résister aux jours froids et venteux. Des voisins et lui ont rencontré deux vice-présidents de Nova Scotia Power lundi dernier.
Si rien n’est fait, les résidents menacent de demander à la Commission des services publics et d’examen de la Nouvelle-Écosse une enquête publique sur les défaillances répétées du réseau électrique de Nova Scotia Power.
Nova Scotia Power, une filiale d’Emera, a expliqué que le froid du 4 février avait causé la plus grande demande en électricité depuis 2004 dans la province et que les températures avaient surchargé les installations électriques
.

Le siège social de Nova Scotia Power, filiale d'Emera, à Halifax, le 7 mars 2022
Photo : Radio-Canada / Jonathan Villeneuve
Aucun vice-président n’était disponible pour discuter de la situation en entrevue, selon une porte-parole de Nova Scotia Power, Jaqueline Foster.
Dans un courriel, celle-ci a déclaré que la compagnie vérifiait les installations qui ont causé les pannes intermittentes au Cap-Breton et qu’elle allait les réparer ou les remplacer
.
Elle a indiqué que l’entreprise avait coupé des arbres et élargi les accès autour des lignes à haute tension qui alimentent le secteur de Boularderie, et ce, dans une zone de 45 kilomètres.
Elle affirme que l'entreprise a investi plus de 1 million de dollars depuis 2017 dans ce secteur et que le droit de passage
autour des installations sera bientôt élargi sur 5 kilomètres de plus.
Le 6 février, Nova Scotia Power avait parlé de conditions extrêmes
ayant battu des records
la fin de semaine précédente.
Sur l’île du Cap-Breton, le mercure est notamment descendu à -27,4 °C le 4 février à Port Hawkesbury.
Cependant, un météorologue d’Environnement Canada consulté ce vendredi a indiqué qu’il y avait eu depuis 1980 trois jours plus froids dans la première semaine de février au Cap-Breton : il a fait -25 °C le 6 février 1980; -30,5 °C le 7 février 1993; et -25 °C le 5 février 1994.
D'après La Presse canadienne