•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

À la clinique SPOT, les dentistes offrent des soins de derniers recours

Une résidente en médecine dentaire et un dentiste prodiguent des soins à un patients.

Les soins dentaires de la clinique SPOT sont offerts par des dentistes bénévoles et des étudiants de la Faculté de médecine dentaire de l'Université Laval

Photo : Radio-Canada / Philippe Kirouac

EN MODE SOLUTIONS – 500 $, 1000 $ , 2000 $, parfois plus. Une visite chez le dentiste vient souvent avec une facture élevée, ce qui n’est pas sans poser problème à ceux et celles qui ne sont pas couverts par une assurance publique ou privée. Au Québec, c’est le cas d’environ 30 % de la population.

Pour remédier à ce problème, des organismes communautaires, des fondations privées et des facultés de médecine dentaire ont mis sur pied des programmes de soins gratuits ou à peu de frais.

C'est le cas de la clinique SPOT (Santé pour tous). Depuis 2014, les soins y sont gratuits. SPOT est une clinique de proximité et de première ligne qui offre aussi des services de médecine générale et de psychologie.

Des patients qui ne consultent pas en cabinet privé

Deux fois par semaine, des patients comme Dany Joncas, que nous avons rencontré lors de notre visite, se rendent dans les locaux d’un organisme communautaire du quartier Limoilou, à Québec. Ils sont accueillis par les dentistes bénévoles et des étudiants résidents en médecine dentaire de l’Université Laval.

Un patient sur une chaise de dentiste.

La douleur devenue trop intense a incité Dany Joncas à consulter les dentistes de la clinique SPOT.

Photo : Radio-Canada

Il n’y a pas que des sans-abri, des toxicomanes ou des personnes psychiatrisées qui visitent la clinique, nous dit le Dr Pierre Éric Landry, chirurgien maxillo-facial et bénévole à la clinique SPOT. Ce sont des gens qui, une fois le loyer et la nourriture payés [… ] n’ont plus rien, et surtout pas les sous qu’il faut pour entretenir une bouche, ajoute-t-il.

Deux dentistes traitent un patient.

Les patients de la clinque SPOT n'ont pas les moyens d'aller dans un cabinet privé pour obtenir des soins.

Photo : Radio-Canada

On y offre les mêmes services qu’en cabinet privé. Nettoyage, détartrage, obturations, extractions ou ajustements de prothèses et dentiers, mais la plupart du temps, les patients se présentent avec des douleurs et des infections. C’est surtout une médecine dentaire d’urgence, qui y est pratiquée.

« On voit des choses qu’on pense qui n’existent que dans le tiers-monde. [...] Le tiers-monde dentaire existe ici. »

— Une citation de  Dr Pierre Éric Landry, chirurgien maxillo-facial
Le dentiste Pierre Éric Landry.

Dr Pierre Éric Landry est bénévole à la clinique dentaire SPOT.

Photo : Radio-Canada / Philippe Kirouac

SPOT est un OBNL financé et appuyé par la Faculté de médecine dentaire, des bénévoles cliniciens et une assistante à la coordination des rendez-vous.

Le travail clinique de la Dre Aimée Dawson se fait majoritairement auprès d’une clientèle qui n’a pas accès aux soins dentaires gratuits.

Comme professionnels, nous avons l’obligation de veiller à la santé buccodentaire de toute la population [...] il n'y a pas un autre type de professionnel qui peut faire ce genre de travail, indique la professeure à la Faculté de médecine dentaire, bénévole et membre fondatrice de la clinique SPOT.

La Dre Aimée Dawson dans une clinique dentaire.

La Dre Aimée Dawson est une membre fondatrice de la clinique SPOT où elle prodigue des soins bénévolement.

Photo : Radio-Canada / Philippe Kirouac

Le Dr Landry, lui, va jusqu’à parler de devoir civique et déontologique. D’ailleurs, les stages à la clinique SPOT font maintenant partie du curriculum des étudiants et des étudiantes en médecine dentaire de l’Université Laval.

« C’est une occasion merveilleuse de les [exposer] à des réalités qu'ils ne peuvent pas voir à la faculté et à des réalités qu’ils vont certainement côtoyer quand ils vont être dans leur milieu de travail éventuel. »

— Une citation de  Dr Pierre Éric Landry, chirurgien maxillo-facial

C’est aussi une façon d'apprendre à soigner sans jugement et d'accepter le patient tel qu'il est. C’est un rapport thérapeutique pour accompagner le patient là où il est, selon la Dre Dawson. Si le patient est trop anxieux aujourd’hui de montrer ses dents pour faire un examen, on accepte, on va prendre le temps à la clinique SPOT.

Deux dentistes travaillent dans une clinique.

Les étudiantes et les étudiants de la Faculté de médecine dentaire de l'Université Laval doivent compléter un stage à la clinique SPOT.

Photo : Radio-Canada

Des soins dentaires non couverts

Au Québec, les enfants de moins de 10 ans et les prestataires d’aide sociale et de solidarité sociale sont couverts pour les principaux services par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ). Les résidents de CHSLD sont aussi partiellement couverts.

La prestation dentaire canadienne entrée en vigueur le premier décembre 2022 permet aux familles qui gagnent moins de 90 000 $ par année d'obtenir une aide financière allant de 260 $ à 650 $ par enfant.

À moins d’avoir une assurance privée par l’entremise de son employeur ou en y souscrivant soi-même, on doit tout payer. C'est le cas d’environ 30 % de la population. La médecine dentaire majoritairement privée au Québec et au Canada laisse en plan une clientèle fragile et désorganisée. SPOT ne comble qu’une infime partie des besoins.

« On bouche beaucoup de trous. […] Pour chaque personne que je traite, il y en a des centaines ou des milliers avec exactement les mêmes problèmes qui vont souffrir, qui vont consulter à l'urgence [...] en le faisant on lutte contre des inégalités [...] on mange tous, on parle tous, donc on doit avoir accès aux soins. »

— Une citation de  Dre Aimée Dawson, professeure à la Faculté de médecine dentaire de l’Université Laval
Une employée de la clinique SPOT discute avec le journaliste Claude Bernatchez.

La clinique SPOT offre des soins dentaires gratuits et des services de santé communautaire à Québec.

Photo : Radio-Canada / Philippe Kirouac

La clinique offre aussi des plans de traitement sur plusieurs mois comme des plombages et du nettoyage. Avec le temps et la participation de nouveaux partenaires, les dentistes de SPOT souhaitent augmenter les soins préventifs en espérant qu’une partie de leur clientèle évitera de se présenter dans la douleur pour des interventions d'urgence.

D’autres solutions à l’Université Laval

  • La clinique Accès: La Faculté de médecine de l’Université Laval reçoit des patients à faibles revenus qui n’ont pas de couverture dentaire. Les services sont offerts deux mois par année par des étudiants supervisés. Le programme est financé par le ministère de la Santé, la Fondation de l’Ordre des dentistes du Québec et des partenaires privés.
  • Les soins à la population: Les cliniques dentaires universitaires de l’Université Laval offrent des services à toute la population à moindre coût. Les soins sont offerts par des étudiants supervisés par leurs professeurs dans le cadre de leur programme de formation.

Vos commentaires

Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !

En cours de chargement...