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Début de l’enquête publique sur les décès de Romy, Norah et Martin Carpentier

Romy, Martin et Norah Carpentier.

Romy, Norah et Martin Carpentier

Photo : Radio-Canada

Une cinquantaine de témoins seront entendus lors de l’enquête publique sur les décès de Romy et Norah Carpentier, tuées par leur père Martin Carpentier en juillet 2020. Le coroner en chef adjoint, Luc Malouin, devra faire la lumière sur les causes et les circonstances de leur décès lors des audiences qui débutent lundi au Palais de justice de Québec.

Au cours de l’enquête qui doit durer quatre semaines, des policiers qui ont participé aux recherches, des enquêteurs, des experts et des membres de la famille seront notamment entendus, y compris la mère des deux petites victimes, Amélie Lemieux, lors du premier jour des procédures.

Une femme en pleurs est consolée par des proches.

Amélie Lemieux va témoigner lors de l'enquête publique sur la mort de ses filles. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Normalement, on devrait avoir une chronologie complète de tous les événements qui se sont passés, des différentes interventions, des décisions qui ont été prises ou pas prises et les conséquences qu’elles ont eues. [...] Des experts vont aussi analyser si tout a fonctionné de façon optimale pour trouver les victimes, explique Denis Boudrias, maintenant à la retraite, qui a exercé la profession de coroner pendant 25 ans.

L'émission Enquête avait révélé en mars 2022 les ratés de l’opération de recherche du père et de ses deux filles à la suite d’un mystérieux accident survenu sur l’autoroute 20 le 8 juillet 2020.

Au cœur du problème : la désorganisation des équipes de recherche à la suite d’une restructuration qui a mené à l’abolition des unités d’urgence permanentes basées à Mascouche, à Saint-Hubert et à Québec.

Les policiers avaient notamment découvert des traces de pas, une piste qui avait été abandonnée au profit d'une autre. L’offre de soutien du Service de police de la Ville de Québec avait également été refusée.

Geneviève Guilbault, alors ministre de la Sécurité publique, avait ordonné, deux semaines après la diffusion du reportage, la tenue de cette enquête publique réclamée par Amélie Lemieux.

Amélie Lemieux aura d'ailleurs le statut de partie intéressée lors de l'enquête publique. Elle pourra poser des questions aux témoins par l'intermédiaire de son avocat. La Sûreté du Québec (SQ) et le ministère de la Sécurité publique auront également la permission de poser des questions durant ces quatre semaines.

Geneviève Guilbault était ministre de la Sécurité publique en mars 2022.

En mars 2022, la ministre Geneviève Guilbault avait ordonné la tenue d'une enquête publique sur les décès de Romy, Norah et Martin Carpentier. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

Les témoins entendus lundi

  • Gilles Mailhot : sergent-détective et enquêteur au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM)
  • Amélie Lemieux : mère des défuntes
  • Alexandre Pelletier : ex-conjoint d’Amélie Lemieux
  • Keven Lemieux : ami de Martin Carpentier
  • Conjointe de Martin Carpentier (ordonnance de non-publication de son identité)

Répondre aux questions

Selon Denis Boudrias, l’enquête publique va permettre à la famille d’avoir l’heure juste.

On a un coroner compétent qui est habitué à travailler avec les corps de police, qui va au fond des choses. Il va retourner chaque pierre, dit-il.

Une telle enquête peut toutefois rouvrir des blessures qui vont probablement devenir encore plus douloureuses, prévient la directrice générale de Deuil-Jeunesse, Josée Masson.

Cependant, cette procédure permettra certainement à la maman de clore un dur chapitre de sa vie, assure-t-elle.

Josée Masson est directrice-générale de Deuil-Jeunesse.

Josée Masson est directrice générale de l'organisme Deuil-Jeunesse. C'est elle qui a célébré les funérailles de Romy et Norah Carpentier.

Photo : Radio-Canada / Steve Breton

Un deuil où il y a trop de questions, c'est un deuil beaucoup plus complexe.

Une citation de Josée Masson, directrice-générale de Deuil-Jeunesse

C'était quelque chose qui me manquait beaucoup beaucoup pour me permettre d'avancer à travers le deuil de ma vie, avait d’ailleurs affirmé Amélie Lemieux le jour où Geneviève Guilbault avait annoncé l'ouverture de l’enquête publique.

Recommandations prises au sérieux

Denis Boudrias croit qu’il faudra au moins un an avant d’obtenir le rapport du coroner compte tenu de l’ampleur de la preuve qui sera entendue.

Dans son rapport, Luc Malouin émettra des recommandations. De plus en plus, les recommandations d’une enquête publique sont prises très au sérieux, affirme M. Boudrias.

Après l’enquête, la coroner en chef doit faire un suivi serré auprès des personnes et des organismes visés par les recommandations pour vérifier si elles ont bien été suivies.

Dans un cas comme celui-ci, on peut penser qu’il y aura un important "post-mortem" par les institutions concernées, ajoute-t-il, puisque, selon lui, une enquête publique oblige les institutions concernées à rendre davantage de comptes.

Les audiences auront lieu du 13 février au 1er mars 2023 et du 13 au 24 mars 2023.

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