Pierre Poilievre s’engage à respecter l’offre fédérale sur les transferts en santé
Le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre
Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick
Les conservateurs se sont engagés mercredi à accorder aux provinces les augmentations des transferts en santé que Justin Trudeau a promises mardi, s'ils forment le prochain gouvernement.
Nous allons les honorer, parce que les conservateurs ne permettent jamais de réduire les soins de santé
, a dit en mêlée de presse le chef conservateur Pierre Poilievre à son arrivée à la réunion du caucus national de son parti.
Le premier ministre Trudeau a offert mardi d'augmenter les transferts fédéraux pour les soins de santé de 17 milliards de dollars par rapport aux engagements précédents, et de 25 milliards par le biais d'accords bilatéraux avec chacune des provinces au cours de la prochaine décennie.
Le chef conservateur a fait écho aux critiques de certains premiers ministres des provinces, qui estiment que l'augmentation globale est bien en deçà de ce qu'ils espéraient obtenir. Les provinces soutiennent depuis des années qu'Ottawa ne paie pas sa juste part des coûts des soins de santé au pays.
M. Poilievre a cependant refusé de dire si les conservateurs estiment qu'Ottawa devait mettre plus d'argent pour soutenir les soins de santé et si un gouvernement conservateur serait prêt à répondre aux demandes des provinces. Malheureusement, il n'y a pas d'argent. Justin Trudeau a gaspillé l'argent
, a-t-il répondu.
Malgré leur déception clairement affichée mardi, de nombreux premiers ministres ont fait part de leur volonté d'accepter cette offre, alors que M. Trudeau a déclaré qu'il souhaitait entamer des négociations pour conclure des accords bilatéraux.
À son arrivée à la période des questions, le premier ministre fédéral a reproché aux conservateurs d'attaquer
ses propositions pour les familles qui souffrent dans nos systèmes de santé à travers le pays
.
Le Parti conservateur, encore une fois, n'offre que l'austérité, les coupures. Ce n'est pas ça qui va aider les familles qui en ont besoin!
a-t-il lancé.
Rallier les oppositions
Le Bloc québécois entend pour sa part miser sur le fait que le gouvernement libéral est minoritaire pour l'obliger
à améliorer son offre de façon importante
s'il veut que le budget fédéral soit adopté ce printemps.
Le gouvernement de Justin Trudeau, faudra-t-il le lui rappeler, surtout si le NPD assume sa responsabilité d'opposition, est un gouvernement minoritaire qui ne peut pas faire ce qu'il veut, qui a l'obligation de prendre acte d'abord de la possibilité de ne pas pouvoir faire adopter un budget s'il n'y a pas bonification
, a déclaré le chef bloquiste Yves-François Blanchet.
Lors d'une conférence de presse au Parlement, M. Blanchet s'est dit convaincu qu'aucun chef de parti d'opposition
ne considérera que la proposition d'Ottawa est suffisante. Il a décrit l'offre actuelle comme un pétard mouillé
revenant essentiellement à l'indexation du sous-financement
d'un système de santé qui souffre, craque, s'écrase
.
Présentant un graphique mettant l'accent sur l'important écart entre les demandes des provinces et la proposition d'Ottawa, le chef du Bloc a soutenu que ce qui est en rouge ici
correspond à des soins qui ne sont pas donnés et à des patients qui souffrent.
En vertu d'une entente de soutien et de confiance
que les libéraux ont conclue avec les néo-démocrates, en mars dernier, le Nouveau Parti démocratique (NPD) a accepté de soutenir le gouvernement minoritaire libéral lors de votes clés aux Communes jusqu'en 2025.
En point de presse dans le foyer de la Chambre des communes, le chef du NPDstrict minimum
et qui n'inclut pas de conditions concrètes pour régler la crise dans notre système de santé
– est de nature à conduire son parti à retirer son appui au gouvernement.
Ce n'est pas une décision qu'on va prendre aujourd'hui. On va voir le budget et puis décider
, a-t-il inlassablement répété de différentes façons, malgré l'insistance des reporters qui lui faisaient remarquer que l'offre aux provinces est publique.
Trudeau attaqué par le Bloc et le NPD
Lorsque le sujet a rebondi durant la période des questions aux Communes en après-midi, le premier ministre Trudeau a répondu au chef bloquiste que pendant qu'il parle de ce que les provinces veulent, nous, nous nous concentrons sur ce dont les Canadiens ont besoin, [soit] plus de médecins de famille, plus d'aide en santé mentale
.
Est-ce que le premier ministre pourrait oublier le monologue sans négociation d'hier et faire des virements bancaires aux provinces et au Québec?
lui a alors répliqué M. Blanchet.
Le chef du NPD
a ensuite reproché à M. Trudeau de ne pas avoir discuté de privatisation avec les premiers ministres des provinces, malgré le fait qu'il ait dénoncé cela lors de la dernière campagne électorale.Il a eu la chance, l'opportunité de défendre notre système de santé [public] et il s'est écrasé. Pourquoi cette volte-face majeure?
a demandé Jagmeet Singh.
Justin Trudeau lui a répondu que la première chose
qu'il a dite aux premiers ministres lors de leur rencontre de mardi est qu'il est nécessaire de respecter la Loi canadienne sur la santé, de continuer avec notre système public et universel
.