L’ex-pensionnat pour Autochtones de Saint-Boniface au cœur d’une conférence à l’USB
Janelle Delorme a découvert que son arrière-grand-père a fréquenté le pensionnat pour Autochtones à Saint-Boniface dans les années 1900.
Photo : Radio-Canada / Carla Geib
Une conférence est prévue mercredi soir à l'Université de Saint-Boniface pour se souvenir de l'école industrielle de Saint-Boniface, un pensionnat pour Autochtones fermé depuis 1905, qui a « été presque oublié, un vide dans la mémoire collective », écrit l'USB dans son invitation.
L’objectif que visent les organisateurs est de faire connaître l’histoire de cet établissement.
L'événement sera coanimé par l'activiste franco-métisse de la Rivière-Rouge, Janelle Delorme, la directrice générale de la Société historique de Saint-Boniface, Janet La France et Karlee Sapoznik Evans, docteure en histoire de l'Université de Saint-Boniface.
Grâce au travail de recherche de Janet La France, Janelle Delorme a découvert que son arrière-grand-père, Fulgence, membre de la communauté métisse, avait fréquenté ce pensionnat qui avait ouvert ses portes en 1890. Il était situé près de l’intersection de la rue Des Meurons et de la place Cabana.
En effet, en 1901, les quatre enfants Delorme n'étaient pas à Saint-Laurent au Manitoba, mais ils étaient rendus à Saint-Boniface
, affirme Mme Delorme.
Ça blesse énormément, mais il y avait aussi ce sentiment de soulagement. On sait finalement au sujet de son enfance et pourquoi il est décédé comme jeune adulte. Il a probablement contracté la tuberculose au pensionnat pour Autochtones
, relate-t-elle.
Elle souhaite mettre en lumière l'histoire des Métis qui selon elle a été trop longtemps éclipsée
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Un devoir de mémoire qui fait partie du long chemin vers la réconciliation, alors que selon elle on entend souvent l'expérience des Premières Nations
, mais que l'expérience des Métis et des Inuit est souvent oubliée, déplore Mme Delorme.
L'école industrielle de Saint-Boniface était en activité de 1890 à1905.
Photo : Société historique de Saint-Boniface
Et grâce au passé qu'elle fait ressortir, elle veut faire connaître l’histoire des quelque trois cents enfants autochtones qui ont connu ce pensionnat.
Janette Delorme affirme que 87 enfants auraient péri en fréquentant l'établissement.
De son côté, Raymond Frogner est certain que les archives jouent un grand rôle dans le rétablissement de la vérité sur l'histoire autochtone et salue la tenue d'une telle conférence.
Dans la prochaine génération, on va voir le travail qu'on fait aujourd'hui pour la réconciliation. C'est un défi inconnu, construire des relations qui n'existent plus
, souligne-t-il.
La conférence se tient dans la salle Martial-Caron et est diffusée sur zoom. Une inscription est toutefois nécessaire.
Avec les informations de Carla Geib
