Belle-Baie revoit sa politique linguistique à la suite de plaintes

À Belle-Baie, la question linguistique crée des remous dans la communauté.
Photo : Radio-Canada / Mario Mercier
La nouvelle municipalité de Belle-Baie, dans la région Chaleur au Nouveau-Brunswick, annonce qu'elle va réévaluer sa politique linguistique après que plusieurs résidents se sont plaints de messages diffusés uniquement en français sur la page Facebook de la mairie.
La ville, créée de la fusion de Beresford, Nigadoo, Petit-Rocher et Pointe-Verte au début janvier, est francophone à 92 %. Si Belle-Baie n'a pas l'obligation légale de diffuser tous ces messages dans les deux langues, certaines des anciennes localités qui forment la nouvelle entité avaient pour habitude de toujours les traduire.
Ce passage à des avis publiés uniquement en français a agacé des résidents tant anglophones que francophones depuis la création de la page Facebook de la ville de Belle-Baie, il y a quelques semaines.
Ces personnes n'ont pas manqué de faire part de leur mécontentement.
Le maire de Belle-Baie, Daniel Guitard, est au courant des doléances des internautes.
« C’est un processus normal et ça fait partie de notre système démocratique. Les gens doivent pouvoir s'exprimer. Moi, je le prends comme quoi les gens m’ont avisé que quelque chose les agace. Donc, on agit. »
Il explique que le conseil municipal va se pencher sur la question linguistique. On va consulter les gens. On va consulter les experts dans le domaine. On va consulter nos conseillers juridiques
, promet Daniel Guitard.
Mercredi après-midi, la mairie a partagé un message dans les deux langues demandant de regrouper les doléances concernant la question linguistique sur une seule publication, précisant qu'aucun commentaire au sujet de la question de la langue ne sera toléré sur les autres publications
.
Avoir accès à l'information
Anthony Gérard Doucet, originaire du secteur de Nigadoo, est l’un de ceux que l’unilinguisme des messages agace. C’est la question que tout le monde doit avoir accès à l’information
, explique-t-il.
Il n’y a personne qui a été demandé dans la population de savoir ce qu’on pense de ça, si on fait ça comme ça. C’est vraiment tout arrivé dans le dos de la population. Le maire et le conseil n’ont pas vraiment fait d’annonce
, dit-il.
Le maire de Belle-Baie, Daniel Guitard, assure que son conseil n’a pas manqué de transparence, mais qu’il a suivi certaines recommandations.
La question a été abordée au conseil. À l’heure actuelle, ce sera le statu quo par respect pour le comité de transition qui a pris une décision. Il s’est basé sur certaines informations. Il y a eu une décision officielle autour de la table de négociation à l’époque. On va respecter ça jusqu’à nouvel ordre
, a-t-il expliqué.
À Belle-Baie de décider
L’ancienne mairesse du village de Petit-Rocher, Rachel Boudreau, a siégé au comité destiné à adoucir les effets de la réforme de la gouvernance locale regroupant la ville de Beresford, les villages de Nigadoo, de Pointe-Verte et de Petit-Rocher ainsi que les DSL avoisinants.
Elle affirme que ce groupe n’a pas pris de décision au niveau linguistique.
Si la ville de Belle-Baie et son conseil veulent mettre leurs messages francophones et en anglais sur la page Facebook, ça reste à eux. Ce n’est pas une question de logistique. Ce n’est pas une question de loi. C'est une question du conseil municipal présentement. On n'a pas attaché les mains de personne. On a simplement choisi que ça n’allait pas être une cité, mais une ville francophone
, dit-elle.
Le maire de Belle-Baie explique qu'il va laisser le temps au conseil municipal de décider et qu'une décision pourrait sur la question pourrait prendre plusieurs mois.
À lire aussi :
D’après les informations de Mario Mercier