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Le nouveau jeu vidéo de l’univers d’Harry Potter visé par des appels au boycottage

Une femme tient une baguette.

Le jeu « Hogwarts Legacy : l’héritage de Poudlard » est développé par Avalanche Software et édité par Warner Bros. Interactive Entertainment en collaboration avec Portkey Games.

Photo : Warner Bros. Interactive Entertainment

Radio-Canada

En attendant la sortie vendredi de Hogwarts Legacy : l’héritage de Poudlard, les appels à ne pas acheter ce jeu vidéo issu de l’univers d’Harry Potter se multiplient aux États-Unis et dans le monde, en raison des positions considérées transphobes de l’autrice J. K. Rowling.

Un ancien employé d’un studio de jeu vidéo a appelé sur les réseaux sociaux ses proches et ses collègues à ne pas soutenirHogwarts Legacy, que ce soit en l’achetant ou en publiant des contenus du jeu sur YouTube. Sa vidéo a été vue plus de deux millions de fois.

La raison pour laquelle j’ai fait une vidéo au départ, c’était pour dire : [les gens] qui ne le savent pas, voici un résumé [de la raison pour laquelle c’est une mauvaise idée de soutenir le jeu], explique Will Overgard à l’Agence France-Presse (AFP).

Rowling s’attire les foudres d’activistes

L’autrice J. K. Rowling est accusée d’être devenue ces dernières années l’une des opposantes les plus influentes au mouvement de reconnaissance des droits des personnes transgenres, elle qui y voit une atteinte aux droits des femmes.

La créatrice de la saga Harry Potter s’est notamment opposée l’an dernier à une loi du Parlement écossais visant à faciliter la reconnaissance légale du changement de genre, autorisée dès 16 ans.

Une femme en robe noire, souriante.

J. K. Rowling est l’autrice de la saga Harry Potter.

Photo : Getty Images / John Phillips

Ces dernières années, son image d’écrivaine adulée par des générations de lecteurs et lectrices a été entachée par ces accusations de transphobie.

Depuis que la campagne promotionnelle de Hogwarts Legacy bat son plein, des appels à ne pas contribuer à la fortune de l’autrice à travers le versement des redevances liées au jeu ont fleuri en ligne.

J. K. Rowling n’a pas participé à la conception de Hogwarts Legacy : l’héritage de Poudlard. Celui-ci a été développé par Portkey Games, une étiquette appartenant à Warner Bros. Interactive Entertainment.

Dans une tentative d’apaiser la controverse, le studio a annoncé récemment l’ajout d’un personnage transgenre dans le jeu.

Des débats dans la communauté LGBTQ+

Au sein des communautés de joueurs et joueuses LGBTQ+, il y a beaucoup de discussions sur le sujet, selon Cody Mejeur, professeur d’études des médias à l’Université de Buffalo.

Cela va des gens qui aiment toujours la franchise Harry Potter et qui en quelque sorte se bouchent les [oreilles] aux personnes transgenres qui se sont beaucoup impliquées dans ces appels au boycottage, observe ce spécialiste des questions LGBTQ+ dans les jeux vidéo.

Selon le professeur, les joueurs et les joueuses trans se divisent en deux camps : celui de ceux et celles qui boycottent purement et simplement le jeu, et celui des fans qui adoptent une position critique quant au jeu en favorisant les interactions et les discussions.

« Parfois, cela va se traduire par un achat du jeu d’occasion plus tard, de manière à ne pas contribuer directement [aux revenus de J. K. Rowling]. »

— Une citation de  Cody Mejeur

Des critiques refusent de couvrir le jeu

Une partie de la presse spécialisée a elle aussi été critique envers le jeu.

Le site TheGamer a annoncé fin janvier qu’il ne couvrirait pas la sortie du jeu sous quelque forme que ce soit. La décision a été facile à prendre, écrit Jade King, l’une des principales responsables éditoriales du site, étant donné que J. K. Rowling continue de s’affirmer en tant que transphobe la plus influente au monde.

En France, le site Gamekult a adopté une position similaire en annonçant sur Twitter qu’il refusait de donner un écho à une marque dont le poids économique et médiatique profite à une femme érigée en figure de proue d’un mouvement de haine.

Sollicitée par l’AFP, Warner Bros. Game, la maison mère du studio Avalanche ayant développé le jeu, n’a pas répondu dans l’immédiat.

Selon Will Overgard, les appels à ne pas acheter Hogwarts Legacy auront toutefois peu d’effets sur le succès du jeu qui, grâce à la prévente, est déjà le jeu le plus vendu actuellement sur la plateforme Steam.

Cela a surtout permis de soulever le débat autour [du sujet], affirme-t-il.

Une tradition vidéoludique

Plusieurs dizaines d’adaptations en jeu vidéo de l’univers d’Harry Potter ont été réalisées depuis 2001. Si certains titres ont connu la gloire, d’autres sont tombés dans l’oubli.

L’éditeur américain Electronic Arts avait développé le premier jeu issu de la saga avec, pour objectif, de coïncider avec la sortie du premier film au cinéma en décembre 2001.

Près de neuf millions de jeux se sont ainsi vendus en six mois. La version conçue pour la PlayStation 1 figure parmi les titres les plus vendus de la console de Sony.

Vingt ans plus tard, des instavidéastes très populaires relancent régulièrement le jeu par nostalgie, mais aussi pour se moquer gentiment de ses graphismes cubiques renvoyant aux débuts de la 3D.

Les jeux suivants, qui adapteront les films les uns après les autres, marqueront nettement moins les esprits. Plus on avance dans le temps et plus la qualité des jeux diminue. Et à la fin, ils étaient vraiment très mauvais, souligne Gaëtan Boulanger, auteur du livre Dans les coulisses des jeux vidéo Harry Potter.

L’un des plus récents échecs est signé par l’éditeur du jeu mobile Pokémon Go, Niantic, qui a tenté avec Wizards Unite de faire sortir apprentis sorciers et sorcières dans la rue pour leur faire capturer des créatures en réalité augmentée.

Après 18 mois d’exploitation, le jeu n’aura généré que quelques dizaines de millions de dollars, contre plus d’un milliard de dollars pour Pokémon Go rien que pour l’année 2020. Le jeu a été débranché au début de l’année 2022.

Avec les informations de Agence France-Presse

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