La fusion Microsoft-Activision risque de nuire aux adeptes de jeu vidéo, selon Londres

La fusion créerait le troisième plus gros acteur de l'industrie du jeu vidéo.
Photo : Getty Images / Patricia De Melo Moreira
Le rachat par le géant informatique américain Microsoft de l'éditeur américain de jeux vidéo Activision-Blizzard pourrait nuire aux consommateurs et consommatrices, d’après ce qu’estime le régulateur britannique de la concurrence (CMA) dans les résultats préliminaires d'une enquête publiés mercredi.
[La] CMA conclut de manière préliminaire que l'acquisition d'Activision proposée par Microsoft pourrait se traduire par des produits aux prix plus élevés, moins de choix et moins d'innovation pour les joueurs et les joueuses britanniques
, détaille l’organisme de régulation dans un communiqué, ce qui laisse entendre qu'il pourrait ultérieurement prendre des mesures pour contrer cette fusion.
Inquiète des conséquences de cette opération sur le marché britannique, la CMA avait révélé à la mi-septembre l'ouverture d'une enquête approfondie sur le rachat, annoncé au début de 2022, d'Activision-Blizzard par Microsoft.
Dans son communiqué publié mercredi, la CMA avance que le rachat renforcerait la position forte et réduirait de manière importante la concurrence en comparaison à celle que Microsoft affronterait sinon dans le marché des jeux dématérialisés au Royaume-Uni
.
Cela pourrait altérer l'avenir du secteur des jeux, et potentiellement nuire aux joueuses et joueurs britanniques, en particulier les personnes qui ne veulent pas acheter une console ou un ordinateur de jeux coûteux
, ajoute la CMA.
L’organisme de régulation britannique pourrait ultérieurement décider de mesures correctives, comme des cessions partielles d'actifs, voire opter pour une interdiction pure et simple de l'opération.
Un rachat d’envergure historique
Le rachat d'Activision-Blizzard, qui édite notamment les succès Call of Duty, World of Warcraft et Candy Crush, par Microsoft pour la somme record pour le secteur de 69 milliards de dollars américains (plus de 92 milliards de dollars canadiens), donnerait naissance au troisième plus gros acteur de l'industrie vidéoludique en matière de chiffre d'affaires, derrière le groupe chinois Tencent et le japonais Sony, fabricant de la PlayStation.
Outre le Royaume-Uni, les États-Unis et l'Union européenne (UE) s'inquiètent de cette mégafusion.
L'autorité américaine de la concurrence (FTC) a lancé en décembre des poursuites pour bloquer l'opération, et l'UE a ouvert une enquête pour savoir si cette acquisition rendrait les jeux d'Activision exclusifs à la Xbox, la console de jeux commercialisée par Microsoft.