La N.-É. n’utilise qu’une fraction de son potentiel géothermique pour l’instant

Depuis la fin de l'époque de l'extraction du charbon, Springhill a connu des difficultés, mais l'énergie géothermique attire de nouvelles entreprises dans la région.
Photo : Radio-Canada / Anjuli Patil
Une nouvelle étude doit explorer comment élargir l'utilisation de l'énergie géothermique enfouie dans une mine du comté de Cumberland, dans le but tôt ou tard de puiser cette même énergie dans d'autres parties de la province.
L'ancienne mine de charbon de Springhill est un vaste complexe souterrain qui atteint des profondeurs de plus de quatre kilomètres.
La mine a fermé en 1958 après une série de catastrophes mortelles et s’est naturellement remplie d'eau, qui est chauffée par le noyau terrestre.
Depuis des décennies, cette source d'énergie géothermique est exploitée pour chauffer des entreprises, un aréna et une partie du campus du Collège communautaire de Springhill.
Sous cette communauté, il n'y a que des galeries de mines pendant des kilomètres, dit le maire de la municipalité du comté de Cumberland, Murray Scott. Tout est plein d'eau, donc le potentiel de cette ressource est illimité.
Utilisation de la géothermie
Quelques tuyaux gris épais apportent l’eau de la mine aux planchers du collège communautaire Nova Scotia (NSCC) et dans une salle mécanique se trouvant juste à côté de l'aréna.
Au collège, l'énergie est utilisée pour chauffer le laboratoire où le programme de réfrigération, de climatisation et de géothermie est établi, tandis qu’à l'aréna, des tuyaux posés dans le sol en ciment des tribunes entourant la patinoire aident à garder l'air un peu plus chaud pour les spectateurs.
Le collège a actuellement accès à une eau d'environ 20 mètres de profondeur, qui est autour de 10o C, mais la mine de Springhill va beaucoup plus profondément.
Plus l'eau est profonde, plus elle est chaude et plus elle devient efficace pour chauffer un bâtiment
, explique Darrin Embree, instructeur dans le programme géothermique du NSCC.
L'administration du collège espère qu'un jour, tout le campus sera chauffé à l'énergie géothermique.
Moment opportun
Il y a quelques années, une étude a été réalisée sur la possibilité de faire passer un tuyau sur la rue Principale, à Springhill, qui fournirait de la chaleur géothermique aux entreprises le long du tronçon, mais le projet a été jugé trop coûteux.
Cette fois-ci, Murray Scott a de grands espoirs pour l'étude de 80 000 $ financée par la province. Il espère que les recherches, qui devraient prendre environ un an, mèneront au développement d’un projet pilote avec un potentiel commercial, comme une serre.
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S'il y a bien un moment, c'est maintenant. C'est le moment idéal.
Murray Scott dit qu'avec la préoccupation mondiale concernant les empreintes carbone et l'attention portée aux énergies alternatives, le moment est venu d'approfondir le potentiel géothermique du comté de Cumberland.
Un potentiel partout dans la province
Le ministre des Ressources naturelles et des Énergies renouvelables, Tory Rushton, est impatient de voir où l'étude mènera, non seulement pour son comté de Cumberland, mais pour toute la province.
Si nous pouvons faire la recherche ici et l'étendre à toute la province, je pense que c'est un avantage pour nous tous
, dit-il.
La Nouvelle-Écosse est parsemée d'anciennes mines souterraines, dont beaucoup ont un potentiel géothermique. Il y a d’autres points chauds dans les régions du comté de Cumberland, de Stellarton, de l'ouest du Cap-Breton, de Sydney, d'Antigonish, de Shubenacadie et de Kennetcook.
Pour l’instant, la géothermie n’est qu'une infime fraction de l'approvisionnement énergétique de la Nouvelle-Écosse, mais le ministre croit que la géothermie pourrait être importante pour l'avenir.
Il y a toujours des objectifs à fixer après 2030, fait valoir le ministre. Il faut se fixer de nouveaux objectifs à mesure qu’on progresse et qu’on apprend.
Avec les informations de Frances Willick, de CBC