William Sandeson avait apporté un fusil pour intimider, pas pour tuer

William Sandeson est accusé du meurtre prémédité de Taylor Samson en 2015.
Photo : La Presse canadienne / Andrew Vaughan
L'ex-étudiant en médecine qui a tiré un coup de feu mortel sur un autre étudiant lors d'une transaction de drogue à Halifax, en 2015, nie qu'il avait prévu utiliser son arme pour tuer son interlocuteur et pour lui voler ses produits. William Sandeson plaide plutôt qu'il a agi en légitime défense.
Sandeson, qui était à l'époque étudiant en médecine et athlète de piste, a plaidé non coupable relativement au meurtre au premier degré de Taylor Samson, étudiant en physique à l'Université Dalhousie, le 15 août 2015. Le corps de la victime n'a jamais été retrouvé.
Contre-interrogé par la procureure de la Couronne Carla Ball lors de son procès, mardi, Sandeson a expliqué qu'il avait apporté un pistolet lors de la transaction seulement dans le but d'intimider Samson et non pas de le tuer.
Vous aviez prévu utiliser cette arme cette nuit-là pour tuer
, a suggéré Me Ball, ce que Sandeson a fermement nié. Non, je voulais me servir du pistolet pour l'intimider
, a répliqué l'accusé.
Lundi, Sandeson avait raconté sa propre version des faits devant le jury de la Cour suprême de la Nouvelle-Écosse. Il avait mentionné que lorsqu'il a sorti son arme, la victime a foncé sur lui. Une bagarre s'en est suivie. Le conflit a pris fin lorsque Sandeson a ouvert le feu puisqu'il était persuadé que Samson l'aurait tué s'il ne faisait rien.
La thèse de l'endettement
Mardi, Me Ball a soumis au jury un possible mobile pour expliquer le meurtre de Samson : Sandeson était déjà lourdement endetté, et il s'apprêtait à dépenser une petite fortune afin de payer ses frais de scolarité et acheter les livres nécessaires pour amorcer ses études à l'Université Dalhousie.
Elle a affirmé devant le tribunal que les études complètes de Sandeson pour obtenir son diplôme en médecine allaient lui coûter environ 112 000 $ sur quatre ans. Elle a également rappelé au jury que l'accusé avait 78 000 $ à rembourser sur une marge de crédit.
Vous étiez endetté, beaucoup
, a-t-elle affirmé devant Sandeson.
L'accusé a toutefois réfuté cette théorie, affirmant qu'il était en bonne situation financière. Il a expliqué que des gens lui devaient de l'argent en lien avec ses propres transactions liées aux drogues, qu'il avait droit à une bourse d'études et qu'il était possible que le coût de ses études soit couvert par le gouvernement provincial s'il choisissait d'aller ensuite travailler dans une communauté rurale.
Je n'étais soumis à presque aucune pression financière, a-t-il déclaré. J'avais un solde important à payer sur la marge de crédit, mais j'avais des actifs qui compensaient amplement ce que je devais.
L'accusé a souligné qu'en dehors de son trafic de drogue, qui lui rapportait environ 8000 $ par mois à l'été 2015, il occupait également trois emplois, dont des postes à temps partiel dans deux hôpitaux et dans un foyer pour personnes vivant avec un problème de santé mentale.
Par ailleurs, Me Ball a attiré l'attention sur le fait que Sandeson avait légalement acheté une arme de poing semi-automatique de 9 mm en juin 2015, soit deux mois avant le meurtre.
Vous aviez deux côtés dans votre vie : une couverture parfaite pour une activité criminelle
, a laissé tomber Me Ball.