Un citoyen de Dieppe se porte à la défense d’arbres centenaires

C'est certainement quelque chose qui est triste. Je crois que dans un milieu urbain qui prend de l'expansion comme à Dieppe, on se doit aussi de préserver les arbres qu'on a, qui sont très matures justement, estime Mathieu Bourque, qui vit à Dieppe depuis 20 ans.

Lorsqu'il a appris que des promoteurs veulent construire des immeubles d’habitation le long de la rue Amirault, près du cimetière Notre-Dame-du-Calvaire, il a envoyé une lettre au conseil municipal.

C'est d'intérêt public quand même d'avoir des arbres dans nos villes pour contrer les effets du réchauffement climatique. Puis ce n'est pas juste quelque chose qui se passe dans les grandes villes comme Toronto ou Montréal; ça se passe ici aussi, affirme M. Bourque.

De très vieux arbres

Mathieu Bourque souligne dans sa lettre que 44 arbres matures se dressent sur ce terrain, que la moitié d’entre eux sont âgés de 100 à 182 ans et même que l’un d’eux, situé tout près de la rue, aurait plus de 250 ans. Il précise que ces 44 arbres sont des ormes, des érables, des pins, un chêne et un pommier.

Le Dieppois Mathieu Bourque craint que des arbres matures soient coupés.

Photo : Radio-Canada

Plusieurs raisons ont poussé Mathieu Bourque à prendre la parole sur ce projet, qui verra le jour là où se trouvaient d'anciens locaux de l'archidiocèse de Moncton. Il croit que le terrain peut être mis en valeur sans qu'on abatte les arbres qui s'y trouvent.

Mais peut-être à plus petite échelle, peut-être quelque chose qui marie les arbres qui sont là avec un projet... Donc, ce n'est pas nécessairement l'immobilier résidentiel, mais peut-être qu’il y a d'autres solutions qu'on peut entrevoir, fait entendre M. Bourque.

Selon Mathieu Bourque, le projet de l’entreprise South Willow Developments n'est pas un cas isolé à Dieppe : d'autres promoteurs immobiliers ont abattu des arbres pour construire des logements.

Je pense que c'est plutôt une tendance réelle et qu’il y a lieu, peut-être, de revoir comment on procède avec des développements, souligne M. Bourque.

Radio-Canada a contacté l'un des promoteurs des futurs immeubles de la rue Amirault. Il n'a pas voulu accorder d'entrevue, mais il a expliqué que des modifications seront apportées au projet et qu'un nouveau plan sera proposé à une date ultérieure.

La construction n’est pas encore approuvée

Selon Annie Duguay, directrice du service des communications de Dieppe, la Municipalité n’a pas encore approuvé le projet.

Le promoteur a demandé que l’audience publique sur son projet soit annulée. Un nouveau processus sera entamé lorsqu’il déposera une nouvelle demande, explique Mme Duguay.

Le conseil municipal n’a pas encore discuté du sort des arbres en question puisque l’audience publique n’a pas eu lieu, ajoute-t-elle.

D’après un reportage de Mathilde Pineault et avec des renseignements de Pierre Philippe LeBlanc