Dépassements des coûts : le dossier sera étudié par la commission des finances

Dans sa proposition, le conseiller Paul Gingues faisait notamment allusion au projet du pont des Grandes-Fourches, qui a été touché par d'importants dépassements de coûts. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Thomas Deshaies
La question d’imposer un moratoire aux nouveaux chantiers sherbrookois pour éviter les dépassements de coûts majeurs, le temps de revoir le processus d’évaluation des projets, a trouvé un dénouement mardi soir à la séance du conseil municipal.
Cette proposition avait été avancée par le conseiller du district de l’Université, Paul Gingues, il y a un peu plus de deux semaines. Mardi, il a officiellement proposé de décréter un moratoire de six semaines sur tout nouveau projet majeur (non débuté et non urgent) pour réévaluer en profondeur le processus d’évaluation
.
La conseillère dans Hôtel-Dieu, Laure Letarte-Lavoie, a proposé d’amender cette proposition pour renvoyer le dossier à la commission des finances et de l'administration afin d'être étudié.
Je pense qu’on ne réglera pas cette question-là en quelques semaines, puis on ne réussira pas non plus en six semaines à former un groupe de travail, à déposer un rapport sur un enjeu qui ratisse très large. [...] Je pense que ça serait tout avisé de l'envoyer à la commission des finances et de l'administration [...], un comité déjà formé
, a-t-elle avancé.
Paul Gingues a initialement exprimé sa dissidence quant à cette suggestion d’amendement. Moi, là, il y a urgence d'agir. Les coûts explosent. On a eu des surprises, c'est le temps que ça s'arrête là. [...] Si c'est pour prendre un an, je ne suis pas là.
Maintenant, si on veut aller en commission des finances, il faudrait que ce soit en priorité, a-t-il ajouté. Pour moi, c'est une priorité indéniable.
La conseillère Nancy Robichaud a d’ailleurs demandé d’amender la proposition de Laure Letarte-Lavoie afin que le dossier soit analysé par la commission cette année
.
Finalement, 10 élus ont voté pour ajouter la notion de cette année
à la proposition de Laure Letarte-Lavoie.
La mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin, a par ailleurs souligné que la Ville avait déjà des projets qui pourraient répondre aux problèmes soulevés par Paul Gingues dans sa ligne de mire.
Ce qu'on avait discuté, c'était justement qu'à la Commission du mois de mars, on se pencherait sur l'orientation que voudrait donner le conseil municipal à [une] éventuelle politique de gestion de risques. [...] Je pense que ça répondrait aux besoins, puis ça va y répondre très bientôt. [...] C'est pour ça d'ailleurs que je me suis ralliée finalement, parce qu’au mois de mars, on va déjà répondre à la question de quelle orientation on veut donner à la politique de gestion de risque et [...] on peut très bien couvrir les questions de risques de dépassements de coûts
, a-t-elle avancé.
Paul Gingues et Hélène Dauphinais se sont ensuite ralliés à la majorité.
« Moi, ce qui compte, c’est le résultat. Pourvu qu’on puisse attaquer ça le plus tôt possible [...], c’est le but de l’exercice. »
Vers une révision des procédures?
Après la séance publique, Évelyne Beaudin a souligné l’importance de consulter le greffe et les services municipaux appropriés dans la rédaction de propositions pour le conseil.
C'est ce qui a fait que les discussions sont parties un peu dans toutes les directions, parce que ça [la proposition de moratoire] ne venait pas des services. C'est pour ça qu'on veut adopter un nouveau processus, où on va s'assurer que les élus puissent formuler des propositions, mais que des services puissent les analyser, les rédiger dans un langage légal correct, puis éviter finalement de passer 1 h avec des propositions dilatoires, des amendements, des sous-amendements.
Au fil des discussions, on s'est rendu compte qu'en réalité, la préoccupation de monsieur Gingues était déjà couverte par une action de sa commission où il siège. [...] Finalement, tout ça a été un peu…on ne sait plus trop ce que ça a donné, parce que c'était déjà là, mais ça a fait beaucoup de bruit médiatique. Au final, tout le monde est content, mais il faut comprendre que quelque chose comme ça, ça a fait travailler énormément de monde qui sont quand même payés à des bons salaires et qui ont d'autres choses à faire aussi. Il faut essayer de s'assurer de prendre des bons canaux à travers tout ça
, a-t-elle ajouté.