Transferts en santé : les premiers ministres de l’Atlantique restent sur leur faim
Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, lors d'une rencontre sur les transferts en santé à Ottawa le 7 février 2023
Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick
Le gouvernement fédéral offre 196 milliards de dollars sur 10 ans aux provinces dans le cadre des négociations pour augmenter les transferts en santé, dont 46,2 milliards en nouveau financement. Les premiers ministres de l’Atlantique souhaitaient une enveloppe plus substantielle, mais ils estiment que cela permettra tout de même d’améliorer l’offre de soins.
Le premier ministre Justin Trudeau a présenté la proposition de son gouvernement pour le financement des soins de santé durant sa rencontre très attendue avec ses vis-à-vis provinciaux, mardi à Ottawa.
Cette offre est bien loin de ce que réclamaient les provinces, mais les premiers ministres provinciaux ont tout de même souligné que cela représente une amélioration par rapport à la situation actuelle.
Le gouvernement fédéral a aussi mis en avant diverses priorités, notamment le partage de données entre les provinces, un meilleur accès aux médecins de famille, le financement de la santé mentale et des soins à domicile, sans toutefois imposer de conditions fermes ni d'exigences de résultats aux provinces et aux territoires.
Lors d’un point de presse avec les premiers ministres des provinces et des territoires en fin de journée, le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Tim Houston, a indiqué qu’il reconnaissait
que des fonds supplémentaires avaient été offerts, mais sans plus.
« Il y a de l’argent supplémentaire. Il y a des besoins significatifs dans notre système de santé, donc nous serons en mesure de dépenser cet argent. Est-ce que nous en voulons davantage? Évidemment. »
Le premier ministre du Nouveau-Brunswick n’a pas pris la parole lors de ce point de presse. Dans une déclaration écrite envoyée un peu plus tard, Blaine Higgs a affirmé que le modèle de financement est inférieur à ce qui était prévu
.
Nous ne pouvons pas continuer à fournir des soins de santé comme nous le faisons et nous attendre à des résultats différents. Nous devons nous rencontrer et déterminer quelles seront nos prochaines étapes
, a affirmé Blaine Higgs.
Aux côtés de ses homologues à la suite de la rencontre, le premier ministre de l’Île-du-Prince-Édouard, Dennis King, a fait preuve de plus d’optimisme.
Nous sommes arrivés ici avec un certain optimisme : nous espérions recevoir plus d’argent afin de résoudre les problèmes du système de santé dans notre province. Cela signifie donc du nouvel argent qui n’était pas dans notre budget cette année. Ce n’est pas négligeable
, a-t-il dit.
L’argent ne réglera pas tout
Le premier ministre de l’Île-du-Prince-Édouard appelle toutefois à une conversation plus englobante.
Ce qui ne fait pas partie de cette conversation, c’est que nous n’avons pas seulement besoin d’argent. Nous avons besoin d'innovation et de changements dans la manière dont nous offrons les soins de santé. Je sais que nous avons fait croire aux Canadiens que l’argent allait tout régler, mais ce n’est pas vrai
, a précisé Dennis King.
Andrew Furey, premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, en a rajouté en affirmant qu’il fallait moderniser un système de santé coincé dans les années 1960
.
Certaines conversations que nous avons eues aujourd’hui permettent d’aller dans cette direction
, a-t-il dit avec optimisme. Il y a une transformation dans l’approche du gouvernement fédéral : on constate qu'il tient compte de la complexité des problèmes en ce qui a trait à la démographie ou à la géographie plutôt que de s'en tenir à la formule par habitant, donc c’est une victoire pour nous.