Sainte-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine devient propriétaire de sa piste d’atterrissage

La piste de Sainte-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine est non homologuée et utilisée comme piste de brousse; seuls de petits avions y atterrissent.
Photo : MUNICIPALITÉ DE SAINTE-MADELEINE-DE-LA-RIVIÈRE-MADELEINE
Après plusieurs années de négociations, la Municipalité de Sainte-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine est maintenant propriétaire de la piste d'atterrissage située sur son territoire.
Son maire, Joël Côté, désire se servir de cette piste pour développer des activités récréotouristiques et attirer des touristes.
Parmi les projets, l'élu mentionne entre autres le développement résidentiel, y compris la construction de plusieurs chalets touristiques dans le cadre du projet Domaine Air et Mer.
De plus, la prise en charge par la Sépaq du territoire de la l'ancienne seigneurie, l'été dernier, est aussi un facteur qui motivait le maire à prendre possession de cette piste d'atterrissage.
Joël Côté souhaitait aussi s'assurer que la piste demeure un bien public. On veut qu’elle soit une propriété collective appartenant à la population pour que le conseil municipal puisse gérer les différents projets qui gravitent [autour]
, mentionne le maire.
Le maire estime que plusieurs attraits du village méritent d'être mis en valeur. Quand on regarde l’ensemble de nos infrastructures, on peut se dire que nous sommes destinés à devenir une destination en soi et non seulement une halte routière
, se réjouit Joël Côté.
« Parfois je me dis que les gens vont penser que je suis fou, mais je pense qu’il faut être fou un peu pour concrétiser de grandes choses. »
La controverse autour de la piste d’atterrissage
L’acquisition de la piste n’a pas été un fleuve tranquille puisqu’elle appartenait depuis plusieurs décennies à la Corporation de développement de la rivière Madeleine, qui a été dissoute en 2006.
Au moment de cette dissolution, la Corporation aurait dû se départir de ses actifs dont faisait partie la piste d’atterrissage, soutient le maire.
Néanmoins, Joël Côté raconte que ce transfert n'aurait vraisemblablement pas eu lieu. Malgré tout, la Municipalité continuait depuis ce temps à entretenir la piste, à changer les balises et superviser les opérations du lot, ce qui revenait à environ 700 $ annuellement.
En apprenant que le conseil municipal entreprenait des démarches pour transformer la piste d’atterrissage en bien public, la Corporation de développement de la Rivière-Madeleine a repris vie, selon Joël Côté.
Les deux parties sont finalement parvenues à une entente en août dernier, après de nombreuses négociations longues et périlleuses
, raconte le maire.
La Municipalité a pu s'adresser au tribunal pour faire reconnaître ses droits de propriété en vertu d'une prescription acquisitive, sans aucune opposition de la part de la Corporation, ce qui a accéléré le processus, selon ce qu'explique Joël Côté.
La cour a finalement entériné la transaction dans un jugement rendu le 30 janvier dernier.
Une annonce conjointe avec les promoteurs du Domaine Air et Mer est à prévoir d’ici quelques semaines, indique le maire. Des terrains bornant la piste pour des propriétaires de petits avions seront au centre de l’annonce
, laisse-t-il tomber, sans en révéler davantage.