Une nouvelle zone de protection marine en voie d’être créée au large de l’île de Vancouver

Selon Ottawa, la zone abrite des espèces d’eau profonde uniques.
Photo : getty images/istockphoto / Damocean
Le gouvernement fédéral et des Premières Nations de la Colombie-Britannique annoncent avoir signé un protocole d’entente qui servira de feuille de route pour la gestion conjointe d'une nouvelle zone de protection marine au large de l'île de Vancouver.
Elle portera le nom de Tang.ɢwan – ḥačxwiqak – Tsigis pour refléter les valeurs communes des Premières Nations partenaires et leur lien profond avec l'environnement marin
, a annoncé la ministre fédérale des Pêches et des Océans, Joyce Murray, lors du cinquième Congrès international sur les aires marines protégées (IMPAC5), à Vancouver.
Les Premières Nations participantes sont les Nations Haïda, Nuu‑chah‑nulth, Pacheedaht, et Quatsino.
La zone couvre plus de 133 000 kilomètres carrés dans l’océan Pacifique, à environ 150 kilomètres de la côte ouest de l’île de Vancouver.
Selon Ottawa, la zone recèle un plancher océanique aux caractéristiques extraordinaires
, avec plus de 46 monts sous-marins, et toutes les cheminées hydrothermales connues au Canada. Il s’agit, précise le gouvernement fédéral, de "points chauds" biologiques des fonds marins rares à l’échelle mondiale, qui abritent des espèces d’eau profonde uniques à cette zone
.
La désignation de zone marine protégée renforcera la protection de la région, avec des mesures de gestion des pêches et des interdictions élargies, notamment d’activités pétrolières et gazières et d’exploitation minière en haute mer, indique Joyce Murray.
« En travaillant ensemble, nous créons une zone marine protégée au large des côtes qui, une fois désignée, deviendra la plus grande aire marine protégée jamais désignée en vertu de la Loi sur les océans dans l'océan Pacifique. »
Elle ajoute que le projet fera l’objet d’une de consultations publiques dès le 18 février 2023, pour une période de 30 jours.
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Une étape significative, disent les Premières Nations
Le gouvernement du Canada et les quatre Premières Nations travaillent depuis 2017 pour promouvoir la protection de cette zone marine. Les représentants autochtones présents lors de l’annonce, mardi, ont salué les progrès accomplis dans le dossier et le nouveau nom que portera la zone.
De nombreuses voix ont affirmé que le protocole d’entente représente un pas de plus vers la réconciliation et la protection de l’océan.
Le peuple Pacheedaht est un peuple de l'océan
, a affirmé le chef de la Première Nation Pacheedaht, Jeff Jones. Nous avons des relations avec tous les êtres vivants de notre territoire marin et cela remonte à des milliers d'années. Notre culture, nos modes de vie sont interconnectés avec le territoire maritime.
L’organisme de conservation des océans Oceana Canada applaudit lui aussi l’accord entre le gouvernement fédéral et les Premières Nations.
Oceana Canada célèbre l'engagement de Pêches et Océans Canada à publier un projet de règlement pour protéger une zone [...] où se trouvent des cheminées hydrothermales et 93 % des montagnes sous-marines connues au Canada
, écrit-il dans un communiqué.
Selon l’organisme, la zone au large de l’île de Vancouver est appelée à devenir la plus récente et la deuxième plus grande zone de protection marine du Canada. La plus grande se trouve au large des côtes de Terre-Neuve.