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Langues officielles : des voix acadiennes déplorent les blocages à la réforme

Ginette Petitpas Taylor.

La ministre des Langues officielles Ginette Petitpas Taylor doit faire face à une fronde de députés de son propre camp sur le projet de loi C-13. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Darren Calabrese

Radio-Canada

Élus et organismes acadiens souhaitent une adoption rapide du projet de loi sur les langues officielles. Ils déplorent notamment le retard que C-13 a pris en raison d'amendements déposés par des députés libéraux québécois.

En mars 2022, la ministre fédérale des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, avait présenté la nouvelle version du projet de loi C-13 pour moderniser la Loi sur les langues officielles, qui n’avait pas été modifiée depuis 30 ans. L’objectif de cette réforme consiste notamment à protéger le français, en déclin partout au pays.

Près d’un an plus tard, C-13 fait du surplace. Le caucus de Justin Trudeau se divise en ce moment au Parlement. Des députés libéraux de l’ouest de Montréal, majoritairement anglophone, ont ouvertement critiqué le projet de loi et déposé des amendements pour le faire modifier.

Urgence d'agir en milieu minoritaire

Ces coups d’arrêt inquiètent en Acadie. Pour le président de la Société de l’Acadie au Nouveau-Brunswick (SANB), ils pourraient même mettre en péril l’adoption de la réforme réclamée dans la région.

C’est très frustrant. Ça fait plus de cinq ans que la SANB, que les communautés acadienne et francophones en dehors du Québec travaillent d’arrache-pied pour ce dossier-là. Là, nous sentons bien que le premier ministre et son bureau sont en train de laisser tomber nos communautés, déplore Alexandre Cédric Doucet, qui réclame une adoption dans les plus brefs délais.

Une femme qui porte des lunettes est debout derrière un micro.

Niki Ashton, députée fédérale du NPD et membre du comité permanent des langues officielles

Photo : La Presse canadienne / Justin Tang

Pour la députée fédérale du NPD au Manitoba Niki Ashton, membre du comité permanent des langues officielles, la situation sur cette question est très préoccupante au Nouveau-Brunswick.

« La défense du français est une question clairement urgente et on a besoin que le gouvernement fédéral soutienne les communautés acadienne et francophones, pas seulement en tweets et en paroles mais en actions. »

— Une citation de  Niki Ashton, députée fédérale du NPD

Chris d’Entremont, député néo-écossais du Parti conservateur du Canada, ne comprend pas le retard accumulé. Pour les petites populations francophones qui ne sont pas au Québec, on a besoin d’une base pour l'épanouissement de nos communautés. C-13, ça démarrera quelque chose de nouveau.

Chris d’Entremont dans les corridors de Province House le 6 septembre 2018.

Chris d’Entremont, député conservateur de Nova-Ouest.

Photo : Radio-Canada / Peter Dawson

Niki Ashton déplore également le retard pris à cause du parti au pouvoir sur un projet de loi porté par le gouvernement. Sur les huit sessions au comité permanent des langues officielles, trois sont déjà terminées.

Les étapes clés sont maintenant au Parlement. [...] On a perdu du temps à entendre les arguments des libéraux de l’île de Montréal, des arguments qu’ils auraient dû avoir avec leur propre équipe. Ils ont plaidé avec l’opposition plutôt qu’avec le gouvernement pour s’assurer que leur opinion soit comprise par leur propre camp.

Une « chicane de dernière minute »

Elle dénonce des jeux politiques de certains libéraux aux dépens de la réforme. Chris d’Entremont, lui, ne comprend pas cette chicane de dernière minute et estime que les discussions auraient dû se faire à l'interne.

Pour le président de la SANB, ces divisions internes chez les libéraux donnent l’impression qu’il y a un gouvernail sans capitaine.

Si la ministre des Langues officielles reconnaît l'existence de débats musclés, Ginette Petitpas Taylor ne condamne pas les députés frondeurs de son propre camp.

Ginette Petitpas Taylor.

La ministre des Langues officielles, Ginette Petitpas-Taylor, se lève pendant la période de questions à Ottawa.

Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

Elle estime que les membres du caucus et du comité permanent des langues officielles font un travail qui est essentiel. C’est important de débattre du projet de loi et que les députés puissent partager leurs points de vue. [...] On ne dit pas à nos membres quoi dire.

La langue qui est fragile au Canada, c’est le français

Ce qui agace également en Acadie, c’est que le retard pris soit dû au Montréal anglophone, en situation de langue minoritaire.

La langue qui est fragile au Canada, c’est le français et non l’anglais, rappelle Alexandre Cédric Doucet, président de la SANB.

Alexandre Cédric Doucet en entrevue.

Le président de la Société de l'Acadie du Nouveau-Brunswick, Alexandre Cédric Doucet, déplore les retards pris par la Loi sur les langues officielles.

Photo : Radio-Canada

Ginette Petitpas Taylor, elle, reste politiquement correcte. Elle estime que le projet de loi permettra de s'attaquer au déclin du français au pays, y compris au Québec, tout en appuyant les communautés de langues officielles en situation minoritaire.

La ministre croit toujours dur comme fer à un projet de loi qui est fort, qui est efficace et qui va faire le travail nécessaire. Elle espère le mettre en œuvre le plus rapidement possible.

Avec des informations d'Alix Villeneuve

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