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Qu’est-ce qui a causé l'odeur nauséabonde à Sherbrooke?

Sherbrooke en hiver.

L'odeur pouvait être sentie un peu partout en ville (photo d'archives).

Photo : Radio-Canada / Bertrand Galipeau

Radio-Canada

Une forte odeur nauséabonde a frappé Sherbrooke lundi soir, entraînant un déluge d'appels aux services d'urgence de la part de citoyens inquiets d'une fuite de gaz. Aucune fuite n'a cependant été détectée et la source exacte reste encore inconnue, selon la Ville.

C'était une odeur de chou, c'était bizarre, décrit Marceau, un citoyen de Sherbrooke. Ça sentait pas très bon dans Sherbrooke. J'habite à côté du Mont-Bellevue, mais même à l'université, on la sentait.

La météo pourrait avoir contribué à causer cette odeur qui a flotté jusqu'en avant-midi, mardi.

Ce qui peut s'être produit tôt ce matin, ce n'était pas détectable à la station, mais ce matin, on avait des températures très basses, explique le météorologue d'Environnement Canada, André Cantin. La nuit dernière, on a eu un ciel dégagé, des vents calmes. Il y a eu formation d'une inversion de température à très bas niveau. Cette inversion-là fait que les polluants à bas niveau sont captés dans la très basse atmosphère, près du sol. C'est ce qui peut expliquer ce que les gens ont rapporté.

Mais était-ce des polluants industriels? Des particules de fumée provenant de feux de cheminée? Des gaz des tuyaux d'échappement? Difficile à dire, selon André Cantin.

« Ça peut être toutes sources de polluants. Le chauffage au bois est le polluant le plus important en hiver [...] les voitures également. »

— Une citation de  André Cantin, météorologue à Environnement Canada

L'entreprise Domtar admet qu'elle procède ces jours-ci à l'entretien de son équipement d'épuration de gaz, ce qui peut occasionner des épisodes d'odeurs de soufre. Cependant, impossible de montrer du doigt l'entreprise puisque les odeurs pourraient également provenir d'autres industries ou même des égouts.

André Cantin soutient cependant qu'il s'agit d'un phénomène qui se produit très fréquemment. Il y a moins de brassage. Les particules sont maintenues tout près du sol. Dès que le soleil se montre, la température s'élève, les vents se mettent de la partie, il y a un brassage.

Le relief de Sherbrooke pourrait également avoir contribué à ce que les polluants se soient concentrés à certains endroits. Il y a une capture plus importante dans les fonds de vallées, ajoute-t-il.

Le directeur adjoint aux opérations du Service de protection contre les incendies de Sherbrooke (SPICS), Stéphane Brochu, affirme également que les centrales d'urgence reçoivent plus d'appels pour des odeurs suspectes lors de certaines conditions météorologiques.

En fonction de la température, c'est le type d'appels qu'on va recevoir, affirme-t-il. Pour des odeurs pour lesquelles on n'a pas nécessairement l'origine et il faut faire des vérifications. On va dépêcher nos équipes avec nos instruments de mesure pour s'assurer que ce ne sont pas des fuites de gaz propane ou de gaz naturel.

Un appel à cesser... d'appeler

D'ailleurs, les services d'urgence ont été bien occupés pour répondre à la multitude d'appels. On va dépêcher nos équipes avec nos instruments de mesure pour s'assurer que ce ne sont pas des fuites de gaz propane ou de gaz naturel, explique le directeur adjoint aux opérations du Service de protection contre les incendies de Sherbrooke (SPICS), Stéphane Brochu. On élimine hypothèse par hypothèse. On veut s'assurer que c'est sécuritaire pour la population et on veut répondre aux inquiétudes des gens.

La Ville a même fait une publication, lundi soir, pour demander aux citoyens de cesser d'appeler pour cette raison, une stratégie suggérée par les communications pour aider à désengorger le 9-1-1.C'est nouveau [ce type de communication], soutient Stéphane Brochu.

Des inquiétudes à avoir?

Puisque l'air pur n'a pas d'odeur, les odeurs indiquent habituellement une pollution atmosphérique, soutient le cardiologue d'intervention au CHUM, le Dr François Reeves. S'il admet que cela ne veut pas dire automatiquement qu'il y a un risque pour la santé, la vigilance reste tout de même de mise.

« On sait qu'il y a déjà eu des histoires de contamination aérienne par des feux de pneus, des accidents industriels. Il faut se fier à son nez quand on trouve quelque chose d'anormal, et on a le droit, comme citoyen, de se poser des questions. »

— Une citation de  François Reeves, cardiologue d'intervention au CHUM 

Le président de l'Association de lutte contre la pollution atmosphérique, André Bélisle, croit pour sa part que cet épisode devrait inciter la population à passer à l’action pour réduire cette pollution, d’autant plus que les épisodes d’inversion de température pourraient augmenter en raison des changements climatiques.

Peut-être qu'aujourd'hui, c'est déjà réglé. Mais ça va revenir. Et ça revient tout le temps et ça revient de plus en souvent. Et les problèmes sont de plus en plus sérieux. Quand on a des épisodes de smog, ils sont toujours plus sévères. On peut nous dire que cela n'arrive que 10 fois par année, mais pendant ces épisodes-là, il y a des gens qui meurent et se retrouvent à l'hôpital, rappelle-t-il.

Avec les informations de Thomas Deshaies

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