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Québec permet le maintien de la prime de 14 % au Centre antipoison

Une étagère de produits toxiques.

Des produits toxiques. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / André-Pier Bérubé

Le ministère de la Santé autorisera finalement le maintien de la prime salariale de 14 % consentie aux infirmières du Centre antipoison du Québec.

Cette prime de soins critiques était versée par le CIUSSS de la Capitale-Nationale à la vingtaine d'infirmières spécialisées en toxicologie qui travaillent au Centre. Malgré qu'elle ne figurait pas aux conventions collectives, cette bonification était octroyée depuis une dizaine d'années.

En août dernier, le ministère de la Santé avait réclamé la fin de cette pratique, la prime étant jugée non conforme. La date butoir avait été fixée au 31 mars prochain. Il s'agissait de la deuxième tentative du gouvernement du Québec de retirer la prime, après une première fois il y a cinq ans.

Après deux sorties publiques de la directrice médicale du Centre antipoison du Québec, en janvier et cette semaine, Québec permet finalement au CIUSSS de verser la prime au personnel infirmier.

Le CIUSSS de la Capitale-Nationale confirme qu'à la suite des travaux menés avec le ministère de a Santé et des Services sociaux, une mesure administrative pourra être appliquée afin de permettre une pratique conforme et les primes qui s'y rattachent, peut-on lire dans une déclaration du CIUSSS de la Capitale-Nationale.

Un bâtiment allongé en hiver.

Le Centre antipoison du Québec a traité de plus de 50 000 appels en 2021.

Photo : Radio-Canada / Hans David Campbell

Caractère urgent

Le Centre antipoison du Québec sera placé dans une autre catégorie administrative dans laquelle la prime de soins critiques peut être versée par le CIUSSS. Cette prime est normalement réservée à des unités comme les soins intensifs et les urgences, ou encore à des services comme le programme d'évacuations médicales du Québec.

Selon nos informations, l'une des craintes de Québec, avec le Centre antipoison, était de créer un précédent et d'ainsi pousser d'autres sous-groupes du réseau à faire pression. Le gouvernement expliquait d'ailleurs le retrait de la prime par un souci d'équité à travers la profession infirmière.

La solution choisie, permanente, maintiendra la prime dans son intégralité tout en reconnaissant la contribution à la première ligne et le caractère urgent des interventions du Centre antipoison.

La façade de l'urgence d'un hôpital.

Les associations représentant les médecins et les infirmières d'urgence appuyaient le Centre antipoison dans ses démarches pour le maintien de la prime salariale.

Photo : Radio-Canada / Guillaume Croteau-Langevin

Le Centre antipoison du Québec, bien que sous la gouverne du CIUSSS de la Capitale-Nationale, est un service provincial. En 2021, pas moins de 50 945 dossiers y ont été acheminés, dont 90 % ont été traités par le personnel infirmier, dont 13 999 étaient en assistance aux milieux de soins.

Sur les quelque 36 000 appels provenant du public, moins de 4000 se sont soldés par une visite aux urgences dans la province.

Parmi ses critères de rendement, le Centre antipoison du Québec doit répondre à 80 % des appels en moins de 30 secondes.

Retenir les infirmières

La Dre Maude St-Onge, directrice médicale du Centre antipoison du Québec, craignait un exode de son personnel hautement spécialisé si la prime devait être perdue. Sur les 22 infirmières actuellement embauchées, au moins deux avaient annoncé leur départ et 18 avaient postulé à d'autres emplois dans le réseau.

Les infirmières du Centre sont formées à l'interne pendant près d'un an, faute d'une formation en toxicologie disponible au Canada. Les infirmières y reçoivent de précieuses informations sur divers médicaments, champignons, plantes et autres substances. En former de nouvelles tout en évitant les ruptures de services aurait été difficile à réaliser, selon la Dre St-Onge.

Le maintien de la prime va selon elle permettre de limiter les dégâts et de conserver davantage d'employés en poste. On a espoir de les récupérer. Certainement que le fait de reconnaître leur expertise particulière va remonter le moral des troupes, a réagi la Dre St-Onge mardi après-midi.

Une femme portant des lunettes se tient debout dans un espace de bureaux.

La Dre Maude St-Onge

Photo : Radio-Canada / Pierre-Alexandre Bolduc

Intervention du ministre

Interpellé par la Dre St-Onge directement dans une lettre envoyée lundi, le ministre de la Santé, Christian Dubé, s'est lui aussi réjoui du dénouement.

On l'a dit depuis le début, les infirmières du Centre antipoison font un travail exceptionnel et on veut garder cette expertise, a réagi son cabinet par écrit. C'est justement pour cette raison qu'on a demandé au ministère et au CIUSSS de trouver une solution pérenne pour y arriver.

Outre M. Dubé, la lettre de la Dre St-Onge était aussi adressée au premier ministre François Legault.

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