Semaine des enseignants : « Cette semaine-là, c’est une petite tape dans le dos »

« On veut travailler avec le ministre et le ministère, car on a besoin de valoriser la profession », affirme la présidente de la FSE-CSQ. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
La Semaine des enseignantes et des enseignants, qui se déroule du 5 au 11 février, se veut l'occasion de souligner le travail du personnel scolaire à travers la province. Pour l'enseignante Isabelle Maltais, « c'est une petite tape dans le dos » et un moment spécial afin de valoriser cette profession essentielle.
Dans les journaux ces temps-ci, on parle beaucoup du milieu de l’éducation et des problèmes, mais il y a aussi des beaux projets dans les écoles et des professeurs qui sont passionnés
, souligne Isabelle Maltais, enseignante de français à l'école Serge Bouchard, à Baie-Comeau, depuis maintenant 22 ans.
Celle qui enseigne aujourd’hui à des élèves de 2e et 3e secondaires semble d’ailleurs faire partie de ces professeures passionnées.
Avant, je me souciais moins du français, mais avec sa façon d’enseigner, ça a fait une différence sur le fait que je me force plus
, fait valoir l’une de ses élèves.
Pour Isabelle Maltais, la Semaine des enseignantes et des enseignants permet de souligner l'importance de la profession enseignante et de la portée qu'elle a au sein de la collectivité.
La présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ), Josée Scalabrini, estime que la journée doit servir à redonner à la profession les lettres de noblesse qu’elle n’aurait jamais dû perdre à travers les années.
Une reconnaissance qui pourrait améliorer les conditions de travail des enseignants, comme le soutient la directrice générale du Centre de services scolaires (CSS) de l'Estuaire, Nadine Desrosiers.
« C'est vraiment la société de demain qu'on bâtit. »
Valoriser la profession enseignante, ce n'est pas juste pendant la semaine des enseignants, c'est tout au long de l'année, par les messages d'un parent, d'un grand-parent, de l'enfant lui-même
, insiste Nadine Desrosiers.
Défis et solutions
Sans surprise, Isabelle Maltais et Josée Scalabrini reconnaissent les défis de la profession.
L’enseignante Isabelle Maltais ajoute que la composition de la classe et la rareté du personnel de soutien, comme les éducateurs, psychologues et orthopédagogues, sont des facteurs qui rendent le métier d'enseignant plus difficile.
Malgré ces obstacles, les deux femmes demeurent engagées à faire la promotion de l’enseignement au Québec.
« Il faut donner la piqûre aux gens pour rester avec nous! »
Comment? En retravaillant la composition des classes entre les élèves réguliers, en difficulté et les plus performants. À ces yeux, la composition de la classe a amené beaucoup de lourdeur pour les professeurs, ce qui a accéléré les départs ou l’épuisement professionnel.
De plus, comme le précisait le ministre Bernard Drainville lors de la présentation de ses priorités en matière d’éducation, il y a un important manque de données au sujet du nombre de départ dans le secteur de l’éducation.
Même s’il est donc impossible de connaître le nombre exact de départs au cours des dernières années, Josée Scalabrini estime qu’il se situe à environ 2700 départs. Selon elle, cette situation est aussi le résultat des années de coupes dans le secteur de l’éducation publique au Québec.
En ce sens, la semaine dernière, l’ex-ministre des Finances sous le gouvernement libéral de Philippe Couillard, Carlos Leitao, a admis avoir des regrets quant au rythme de la consolidation budgétaire dans le secteur de l’éducation.
La présidente de la FSEprojet pilote d’aide à la classe, lancé en mai dernier, qui consiste à ajouter un adulte en appui à l’enseignant en classe.
-CSQ insiste néanmoins sur le caractère novateur d'unEnfin, Josée Scalabrini dit vouloir travailler de pair avec le ministère de l’Éducation de manière à créer les meilleures conditions possibles pour les enseignants et enseignantes du Québec.
Avec les informations de Camille Lacroix