Hausse de 815 % du nombre de signalements de leurre d’enfants à des fins sexuelles

« Toutes les plateformes utilisées par les enfants, notamment Instagram et Snapchat, sont des lieux propices à ce genre de situation », dit le porte-parole du Centre canadien de protection de l’enfance, René Morin,
Photo : Radio-Canada
Les signalements de leurre informatique à des fins sexuelles envers des enfants au Canada atteignent des sommets « jamais vus », selon le Centre canadien de protection de l’enfance (CCPE).
Le CCPE
indique que le volume de signalements de leurre est passé de 220 en 2018 à 2013 cas à la fin de l’année 2022, soit une augmentation de 815 %.Une combinaison de facteurs pourrait expliquer cette hausse, selon le porte-parole du CCPE les enfants et les parents sont plus vigilants de ce qui se passe sur Internet aujourd’hui qu’il y a 5 ans
.
« Même si les chiffres sont très élevés, la réalité est encore pire que ça. »
Le CCPE
a observé, pendant la pandémie, une augmentation des communications directes entre des personnes malintentionnées, sur Internet, et des enfants.Il y a quelques années, la majorité des cas reçus par notre centre concernait des signalements de pornographie juvénile
, déclare René Morin à l’émission Le 6 à 9.
Ce qui est en train de changer, au fil des années, c’est que les infractions signalées sont des situations où des individus vont communiquer directement avec des enfants, à travers plusieurs plateformes utilisées par ces derniers.
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Il s’agit généralement des réseaux sociaux Instagram et Snapchat, selon Renée Morin. Toutes les plateformes utilisées par les enfants, comme les sites de jeux, sont des lieux propices à ce genre de situation
, dit-il.
Ces individus visent à développer des relations, dans un but sexuel, avec les enfants. Ce sont ces interactions qui nous préoccupent considérablement
, mentionne le porte-parole du CCPE .
Le leurre informatique est une infraction, selon le Code criminel du Canada. Il se fait généralement sous forme de communication électronique, entre un adulte et un enfant, dans le but de commettre plus facilement une infraction sexuelle.
Ces personnes savent comment manipuler des enfants pour arriver à leurs fins. Les enfants ne sont pas à armes égales avec ces individus
, indique René Morin.
Il souligne que son organisme a remarqué dernièrement que des organisations criminelles internationales, basées en sud-est de l’Asie et l’Afrique de l’Ouest, entrent en contact avec les enfants pour les sextorquer
.
La directrice générale du CCPE
, Lianna McDonald, sonne l’alarme face à la hausse des cas signalés.Cette montée fulgurante du leurre informatique à des fins sexuelles devrait inquiéter tout le monde
, dit-elle dans un communiqué de son organisme à l’occasion de la Journée mondiale pour un Internet plus sûr, célébrée le 7 février.
Selon René Morin, c’est important pour les parents d’établir une discussion avec les enfants sur la sécurité en ligne
.
Cela doit faire partie des conversations à avoir régulièrement avec les jeunes.
Le CCPEpublie sur son site web (Nouvelle fenêtre) des ressources pour aider les parents, entre autres, à comprendre et à détecter les abus pédosexuels.
René Morin indique que son organisme a déjà interpellé le gouvernement fédéral pour réglementer les plateformes telles qu’Instagram et Snapchat, pour que les enfants puissent bénéficier de la même protection sur Internet que dans la vraie vie.