Travail la fin de semaine pour toutes les infirmières de la région : le syndicat est outré

Le CIUSSS MCQ indique que les actions déployées depuis des mois pour tenter de diminuer la pression n'ont pas permis de redresser la situation. (Photo d'archives)
Photo : getty images/istockphoto / NanoStockk
Le syndicat qui représente les infirmières de la Mauricie et du Centre-du-Québec dénonce la nouvelle mesure mise en place par les autorités régionales de la santé. À partir de la fin du mois de février, les infirmières de tous les secteurs devront travailler une fin de semaine sur trois dans les hôpitaux ou centres d'hébergement de soins de longue durée (CHSLD) du territoire.
J’ai été consternée par cette annonce-là. Je suis fâchée et même troublée. Je n’en ai pas dormi de la nuit et je peux vous dire que je ne dois pas être la seule
, a déclaré la présidente intérimaire du Syndicat des professionnelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec, affilié à la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), Patricia Mailhot.
Elle affirme qu’il s’agit d’un coup de barre
pour la rétention et le respect des infirmières de la région. On vient vraiment d’ouvrir les valves aux démissions et aux départs à la retraite anticipés. Pour la rétention, ce n’est pas la solution
, souligne-t-elle.
[L’espoir de] voir la lumière au bout du tunnel quand on a 20 ans d’ancienneté avec un poste qui a des conditions et des horaires agréables vient de tout perdre son sens hier
, ajoute Mme Mailhot.
La représentante syndicale affirme avoir rencontré la haute direction lundi. Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) lui aurait expliqué qu’il manquera 30 % du personnel cet été en raison des vacances.
« L’année prochaine, à l’été, ce n’est pas 30 % [d’effectifs] qu’on va manquer, c’est 40 %, alors ce n’est pas en appliquant des mesures comme cela qu’on va s’en sortir. »
Selon Patricia Mailhot, les problèmes de main-d’oeuvre devraient être traités au cas par cas, c’est-à-dire que les pistes de solutions devraient être examinées par centre d’activités problématique.
Elle croit aussi qu’il existe des solutions de rechange à l’idée de forcer toutes les infirmières à travailler la fin de semaine. Il y a beaucoup d’étudiantes qui reviennent l’été, parce qu’elles font leur baccalauréat pendant l’année, les nouvelles candidates à l'exercice de la profession infirmière (CEPI) qui vont rentrer dans la profession au mois de mai
, explique-t-elle.
La présidente par intérim du syndicat ajoute que des gens qui souhaitent faire des heures supplémentaires ne sont pas toujours appelés pour en faire, ce qui la fait douter au sujet de la gestion des horaires.
Patricia Mailhot croit que le ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec, Christian Dubé, doit s’intéresser à ce qui se passe sur le territoire du CIUSSS MCQ
. Elle est prête à le rencontrer pour lui parler de la situation sur le terrain.Le ministère de la Santé réagit
Le ministère de la Santé et des Services sociaux rappelle que les établissements sont responsables de la gestion des horaires.
Le MSSS a réitéré à maintes reprises aux établissements que le temps supplémentaire obligatoire n’est pas souhaitable dans le réseau. Les établissements doivent s’assurer d’avoir utilisé tous les leviers permis par la convention collective
, peut-on lire dans le courriel qu'il nous a fait parvenir.
Le CIUSSS MCQ
invoque notamment la réduction du temps supplémentaire pour expliquer sa nouvelle mesure.D'après l'entrevue réalisée à l'émission Toujours le matin et avec des informations d'Amélie Desmarais