Une coupe d’arbres dénoncée à Trois-Rivières
Un citoyen du secteur Sainte-Marthe-du-Cap déplore qu'un large boisé ait été rasé près de chez lui afin de laisser place à un développement résidentiel. Certains appellent à un changement dans les façons de développer les nouveaux quartiers à Trois-Rivières afin de mieux protéger les milieux naturels.

Des arbres ont été coupés dans le secteur Sainte-Marthe-du-Cap, à Trois-Rivières, pour faire place à de nouvelles constructions.
Photo : Radio-Canada
Jean-Luc Carle habite le secteur Sainte-Marthe-du-Cap près de la rue des Prairies depuis trois ans. Ce qui était un boisé qu'il fréquentait pour la marche ou la raquette est en voie de devenir un quartier résidentiel. Pour y arriver, des centaines d'arbres ont dû être coupés.
M. Carle regarde le site avec désolation et se questionne sur la façon de développer à Trois-Rivières dans un moment où la protection des milieux naturels est un enjeu d'actualité au conseil municipal. Je ne peux pas comprendre en 2023 qu'on ne va pas laisser la nature en place. Si on regarde l'espace ici où c'était complètement boisé, il n'y a plus un arbre. Alors ce sont tous des terrains qui sont prêts à être développés, mais on n'a rien préservé. Ça va être facile à construire. Je ne comprends pas pourquoi on ne laisse pas quelques arbres
, déplore-t-il.
Cette situation fait réfléchir le conseiller municipal Dany Carpentier qui est aussi président du comité sur la gestion et l'aménagement du territoire à Trois-Rivières. Surtout, dit-il, que la Ville a signé l'engagement de Montréal lors de la COP15; engagement qui vise notamment l'intégration de la biodiversité dans la planification du territoire.
On doit repenser la façon dont on bâtit nos quartiers, c'est évident. On doit aller plus loin dans la protection de nos espaces naturels. Oui, les milieux humides, mais aussi les forêts urbaines
, affirme le conseiller du district de La-Vérendrye.
Des règles existent, assure la Ville. Un promoteur qui souhaite développer un projet domiciliaire doit conserver au minimum 10 % du couvert forestier sur l'ensemble du développement, mais c'est le promoteur qui décide de la façon de configurer l'espace.
Selon le porte-parole de la Ville, Mikaël Morissette, de plus en plus d'acheteurs exigent un couvert forestier plus dense aux promoteurs. On parle du 10 % de couverture minimum, mais il y a beaucoup de secteurs qui se construisent avec du 20, 25 voir du 40 % de conservation. C'est du cas par cas.
La Ville assure qu'un suivi rigoureux est en place pour assurer le renouvellement du couvert forestier. Un règlement municipal demande à ce qu'au minimum un arbre soit planté devant chaque résidence. Mais pour M. Carle, un arbre ne remplacera jamais une forêt entière.
Ça va prendre 10-15 ans avant d'avoir un arbre similaire à ce qui est coupé et les gens vont devoir débourser pour s'en procurer alors qu'ils sont là au départ
, se désole-t-il.

Un citoyen dénonce la coupe d'arbres dans le secteur Sainte-Marthe à Trois-Rivières.
Photo : Radio-Canada / Fanchon Aubry
Des règles à resserrer?
Cette situation fait réfléchir le conseiller municipal Dany Carpentier qui est aussi président du Comité sur la gestion et l'aménagement du territoire à Trois-Rivières. Surtout, dit-il, que la Ville a signé l'Engagement de Montréal lors de la COP15; engagement qui vise notamment l'intégration de la biodiversité dans la planification du territoire.
« On doit repenser la façon dont on bâtit nos quartiers, c'est évident. On doit aller plus loin, je pense, dans la protection de nos espaces naturels. Oui, les milieux humides, mais aussi les forêts urbaines. »
Pour que les choses changent à Trois-Rivières, le conseiller Carpentier interpelle les électeurs. Quand des citoyens sont surpris de ce qui se passe près de chez eux, ça veut probablement dire que le projet devra aller de l'avant et que le permis est déjà délivré. Ça rend les gens cyniques. À l'inverse, impliquons-nous dans notre ville. Soyons au courant de ce qui se passe chez nous
, plaide-t-il.