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Un propriétaire à Moncton demande à ses locataires de ne pas aider les sans-abris

Trois immeubles de trois étages le long d'une rue.

Les baux de ces trois immeubles d’habitation de la promenade Savoie à Moncton interdisent aux locataires d’aider les sans-abris aux alentours.

Photo : Google Street View

Radio-Canada

Les locataires de trois immeubles d’habitation à Moncton, au Nouveau-Brunswick, ont reçu un document du propriétaire qui leur donne la directive de ne pas aider les sans-abris.

Ce document stipule qu’il est strictement interdit de donner de la nourriture, de l’argent, de l’alcool, des cigarettes, toutes sortes de drogues ou toute autre substance aux personnes qui errent autour de la propriété.

Aider ces personnes peut devenir un problème, peut-on lire dans la lettre de bienvenue de 15 pages produite par l’entreprise A&A Property Management pour les trois immeubles en question, situés le long de la promenade Savoie.

L’entreprise ajoute dans son document que le gouvernement offre aux sans-abris des repas chauds et des endroits où ils peuvent dormir. Elle conseille aux locataires de ne pas ressentir de peine pour eux s’ils choisissent de ne pas respecter leur couvre-feu et de rester volontairement dans la rue.

Le propriétaire recommande aux locataires de communiquer avec l’hôtel de ville pour apprendre comment aider les sans-abris à l’extérieur des lieux.

Des propos jugés décourageants

Le document démontre un manque de connaissance des raisons qui mènent à l’itinérance, selon un coprésident du comité directeur des sans-abris du Grand Moncton, Mike Randall.

Mike Randall donne une conférence.

Le document de l’entreprise A&A Property Management démontre un manque de connaissance au sujet de l’itinérance, selon Mike Randall, coprésident du comité directeur des sans-abris du Grand Moncton. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Maeve McFadden

L'affirmation selon laquelle tous les sans-abris ont choisi de vivre dans la rue est erronée, souligne M. Randall.

Je trouve très décourageant que des gens emploient ce genre de langage pour des ententes de location et d’autres choses, dit-il.

Je les encouragerais fortement à mieux comprendre tous les aspects de l’itinérance et à prendre une décision par la suite.

Mike Randall juge que des entrepreneurs à Moncton ont des préoccupations légitimes en la matière. Il reconnaît que la croissance du phénomène de l’itinérance est problématique et qu’elle entraîne des difficultés en matière de sécurité au centre-ville, y compris des crimes et du vagabondage.

Beaucoup de gens se retrouvent malgré eux dans la rue parce qu’ils ont perdu leur logement ou leur emploi ou parce qu’ils souffrent de problèmes de santé mentale, explique M. Randall.

Il recommande aux gens de mieux s’informer pour comprendre que les sans-abris ne sont pas tous des criminels, des toxicomanes ou des vendeurs de drogues.

L’entreprise ne commente pas

Art Dadson, un agent d’immeubles de Moncton, est copropriétaire de l’entreprise A&A Real Estate Investors.

Il affirme dans un courriel qu’il a déjà parlé à d’autres médias. Il n’a pas répondu à d’autres courriels ni aux appels téléphoniques à ce sujet.

Il n’a pas été possible d’avoir en entrevue la ministre responsable du Logement, Jill Green, mais un porte-parole du gouvernement a indiqué que la loi n’interdit pas le genre de restriction qu'on trouve dans le document de cette entreprise.

D’après un reportage de Jacques Poitras, CBC

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