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Trafic humain : il faut mieux servir les victimes autochtones, selon des intervenants

Photo de Jessica Desmond-Solomon.

Jessica Desmond-Solomon espère aider les autres en racontant son histoire.

Photo : CBC/Warren Schlote

Radio-Canada

Quelques organismes autochtones ont fait équipe avec le Service de police du Grand Sudbury (SPGS) afin d’offrir une conférence éducative vendredi au sujet de la traite des personnes.

Attention : ce texte pourrait choquer certains lecteurs

Jessica Desmond-Solomon, une survivante d'un réseau de trafic humain en Ontario, y a participé afin de donner aux policiers et aux travailleurs de première ligne quelques outils pour reconnaître les signes d’abus et pour parler de leurs effets.

Elle raconte avoir été déplacée comme du bétail d’un bout à l’autre de la province pendant plus de six ans. C’est finalement en 2015, après avoir appris que son trafiquant continuait d'abuser des femmes, qu’elle a porté plainte à la justice.

« Je n’en pouvais plus. J’en ai eu assez. Je ne pouvais pas le laisser en liberté, il devait payer. »

— Une citation de  Jessica Desmond-Solomon, survivante de trafic humain

Il lui aura fallu quelque temps, avec l’appui de sa famille, pour s’en remettre physiquement et émotionnellement.

Violence, abus et manipulation

C’est à l’âge de 19 ans que Mme Desmond-Solomon a rencontré son trafiquant, par l’entremise de sa compagne de cellule lors d’un bref séjour en prison à Penetanguishene.

Durant les six années qui ont suivi, elle a été victime de violences, d’agressions sexuelles et de manipulation émotionnelle.

En plus d'offrir des soins pour les blessures physiques, il est nécessaire de proposer un mélange de services de santé mentale et de services spirituels dans le but de bien appuyer les victimes autochtones, d’après Marcia Manitowabi, conseillère en santé mentale au centre de santé Shkagamik-kwe.

Les femmes touchées ne se sentent pas suffisamment protégées pour se rendre à une station de police, estime-t-elle. C’est même difficile pour nous en tant que fournisseur de services de faire entendre nos opinions.

Selon la survivante, c’est ce qui l’a empêchée de s’enfuir pendant longtemps, d’où l’importance d’éduquer des intervenants clés.

C’est du terrorisme psychologique, le syndrome de Stockholm. Vous tombez amoureux de votre trafiquant et vous ne pouvez plus le quitter, dit-elle.

Le SPGS indique que, souvent, un trafiquant posera comme un copain avant de démontrer un comportement plus abusif et contrôlant.

L’environnement parfait

Selon le SPGS, les victimes de la traite de personnes voyagent constamment et peuvent montrer des signes d’isolement, un comportement timide et désorienté, une incapacité de dire où elles restent ou encore elles peuvent paraître contrôlées ou maltraitées physiquement.

Le détective Mauro Gianfrancesco qualifie le Grand Sudbury d’environnement parfait pour les trafiquants souhaitant déplacer des victimes avant même que les autorités s’en rendent compte.

« Nous sommes le noyau central du Nord de l’Ontario. Il y a plusieurs points d’entrée et de sortie qui vous permettent d’aller à l’est, à l’ouest et vers le nord. »

— Une citation de  Mauro Gianfrancesco, détective du SPGS
Photo de Darrell Rivers devant une table.

L'agent de liaison du SPGS Darrell Rivers estime qu'il est important pour les policiers de bien connaître les agences de soutien de la communauté.

Photo : CBC/Warren Schlote

Nous trouvons que beaucoup de fournisseurs de services de première ligne, des agences de protection de l’enfance, des services sociaux et même les écoles, n’ont pas beaucoup de connaissances en matière de trafic humain, indique Darrell Rivers, agent de liaison autochtone pour le corps policier.

C’est pourquoi le SPGS trouvait important d’offrir la conférence autant aux agents, vétérans et recrues, qu’aux agences d’aide aux victimes.

Avec les informations de Warren Schlote, de CBC

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