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En Alberta, le plus important projet de production de méthanol est annulé

Une maquette d'un projet énergétique dans la région de Grande Prairie, en Alberta.

À travers ce projet, Nauticol Energy prévoyait de produire trois millions de tonnes de méthanol par année à partir du gaz naturel.

Photo : Nauticol Energy

L’entreprise Nauticol Energy annule finalement son projet d’usine de transformation de gaz naturel en méthanol à Grande Prairie, dans le nord-ouest de l’Alberta, faute de financement. Le promoteur croit toutefois qu’il pourrait être repensé à condition d’obtenir la participation d'autres partenaires et qu'il soit redimensionné.

Le projet avait été annoncé en 2019 comme la plus grande usine de production de méthanol au Canada et l’un des plus importants au monde. Il prévoyait de transformer du gaz naturel en 3 millions de tonnes de méthanol par année.

Sa construction était censée démarrer en 2020 et sa mise en service était prévue pour 2022. Mais la COVID-19 s’est déclarée entre-temps, et les tractations pour obtenir le financement nécessaire ne se sont pas passées comme prévu, explique en entrevue Mark Tonner, le président-directeur général (PDG) de Nauticol Energy.

Il souligne notamment que des investisseurs étrangers ont fait faux bond au projet, car le contexte de la pandémie les aurait rendus peu enclins à prendre des risques.

Selon lui, le projet est toutefois susceptible d'aller de l'avant sous un nom différent et avec la participation probable d’autres partenaires. Des Premières Nations examinent [cette éventualité] et nous verrons [ce qui adviendra], dit-il.

Mark Tonner a ajouté qu’aucune décision finale n’a été prise au sujet du site du projet : Il est tout à fait possible d’y construire une usine de méthanol de taille réduite.

Le projet, tel qu’il avait été ficelé, aurait pu créer 5000 emplois dans la construction et 200 emplois permanents hautement qualifiés dans la région de Grande Prairie et à Calgary, selon le site web de Nauticol Energy, qui n’est plus accessible.

Mark Tonner.

Mark Tonner explique que des investisseurs censés accompagner le projet ont dû se retirer à cause de l'incertitude créée par la pandémie.

Photo : Radio-Canada

Le NPD interpelle le gouvernement

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) était au pouvoir en Alberta au moment de l’annonce du projet. Dans le cadre de son programme de diversification énergétique, le parti avait décidé d’accorder à Nauticol Energy 80 millions de dollars en crédits de redevance. Une offre valable seulement lorsque le projet serait opérationnel, avait précisé Rachel Notley, alors première ministre de l’Alberta.

En apprenant les difficultés du projet, le NPD, par la voix de Kathleen Ganley, sa porte-parole en matière d’énergie, demande des explications au gouvernement conservateur. « Ce genre d'investissement et ce genre de projet sont assez essentiels pour l'avenir de l'Alberta. Je pense donc que, pour cette raison, le gouvernement doit une explication aux Albertains. »

Le gouvernement a-t-il fait tout ce qu'il pouvait pour s'assurer que le projet aille de l'avant? Ou, au contraire, le ministre [de l’Énergie] était-il trop occupé à faire autre chose au point d’avoir perdu de vue ce dossier?, se demande-t-elle.

Le projet aurait pu recevoir des fonds publics

Contacté à ce sujet, le ministère de l’Énergie a fait valoir que le projet n’ayant jamais été opérationnel, il ne pouvait bénéficier de fonds publics.

Si le projet s'était poursuivi, l'Alberta Petrochemical Incentive Program (APIP), le programme provincial de soutien au développement du secteur pétrochimique, aurait pu lui fournir des centaines de millions de dollars en subventions, indique dans un courriel le bureau du ministre Peter Guthrie.

Le ministère note en ce sens que Nauticol Energy avait postulé via l'APIP et avait reçu une notification préalable lui indiquant que son projet avait été évalué et qu’il remplissait toutes les conditions d’admissibilité.

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