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Des manifestants ciblent l’approche « inacceptable » du sans-abrisme par Toronto

Des personnes son allongées au sol devant l'hôtel de ville de Toronto.

Des manifestants se sont allongés pour symboliser le nombre en hausse des victimes du sans-abrisme à Toronto.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Une manifestation a eu lieu devant l’hôtel de ville de Toronto lundi pour demander une réallocation du budget de la Ville en faveur des programmes pour les sans-abri, quelques jours après une vague de froid extrême.

Plusieurs dizaines de personnes, parfois des proches d’itinérants disparus, se sont notamment allongées au sol pour symboliser les personnes en situation d'itinérance mortes à Toronto et leur rendre hommage.

Des personnes allongées au sol devant l'hôtel de ville de Toronto.

Des manifestants se sont allongés pour symboliser les victimes du sans-abrisme à Toronto.

Photo : Radio-Canada

On parle de probablement plus de 200 personnes sans logement qui sont mortes en 2022, indique Greg Cook, qui travaille auprès des plus démunis.

« C'est plus que tragique, c'est injuste. »

— Une citation de  Greg Cook, travailleur de proximité pour l’organisme Sanctuary et porte-parole du Shelter and Housing Justice Network
Greg Cook.

Greg Cook est travailleur de proximité à l'organisme Sanctuary.

Photo : Radio-Canada

Selon les données de la santé publique de Toronto, 92 personnes en situation d'itinérance ont trouvé la mort dans la ville l’an dernier contre un sommet de 221 en 2021. La Municipalité a recensé 110 décès parmi les résidents des refuges en 2022. Les victimes avaient en moyenne 51 ans.

Le Shelter and Housing Justice Network, le groupe qui a organisé la manifestation, réclame plusieurs mesures pour protéger les sans-abri, alors que l’épisode de froid mordant en fin de semaine passée a montré les limites des centres temporaires de réchauffement.

Selon l'organisme, une solution serait d'utiliser les 50 millions de dollars supplémentaires actuellement prévus pour la police municipale dans la proposition budgétaire.

Nous disons que ce n'est pas le bon endroit où investir de l'argent. Mettez plutôt cet argent dans des choses qui sauveront des vies, assène M. Cook.

Je trouve inacceptable qu'une ville qui a autant de ressources que Toronto ne prenne pas cet argent pour aider les personnes qui sont à risque de mourir chaque nuit dans les rues de la ville, affirme Mason Smart, un manifestant qui dit ressentir de l’anxiété à l’idée que des personnes dorment dehors par grand froid.

Mason Smart.

Mason Smart

Photo : Radio-Canada

Appel à la déclaration d'état d'urgence

Greg Cook appelle également la Ville à déclarer l'état d'urgence et à demander l'aide de la province et du fédéral. Ce n’est pas seulement symbolique. Il se passe des choses quand l’urgence est déclarée, dit-il, prenant l’exemple du relogement des personnes sans-abri dans des hôtels-refuges pendant la pandémie. 

L’élue municipale Alejandra Bravo reconnaît qu'il y a une crise du sans-abrisme. Elle compte déposer mardi une proposition au conseil municipal visant à garder les haltes de réchauffement ouvertes jusqu'au 15 avril. Ça donnera le temps à la Ville d’étudier d’autres solutions, dit-elle.

« On ne peut pas abandonner les gens quand ils se retrouvent à chercher un abri dans les transports en commun ou sans-abri du tout et qu'ils sont exposés aux éléments dans la rue. »

— Une citation de  Alejandra Bravo, conseillère municipale de Toronto

Mme Bravo souhaite également une reconsidération de la proposition budgétaire du maire John Tory pour diriger plus de ressources vers les services d’aide plutôt que d'augmenter le budget de la police, qui s'élevait déjà à plus d’un milliard de dollars en 2022.

Alejandra Bravo.

Alejandra Bravo est conseillère municipale du quartier Davenport.

Photo : Radio-Canada

Le public est de plus en plus conscient du manque d'équilibre dans ce budget, affirme l’élue du quartier Davenport. Il y a certainement une occasion au prochain conseil de suggérer des changements au maire.

Fleur à la main sur la place de l’hôtel de ville lundi, Zahra Ali souhaite que la souffrance éprouvée par les itinérants cesse, lui qui dit avoir enduré la mort de plusieurs d’entre eux.

Angie est morte il y a quelques jours, témoigne-t-il. C'était une personne très sympathique que j'aurais voulu apprendre à connaître davantage.

Avec les informations de Grégory Wilson

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