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Maison allumette du secteur de Hull : Gatineau entend les arguments des deux parties

Une maison allumette à Gatineau.

L'entreprise Gestion NDI Champlain souhaite raser le 207 Notre-Dame-de-l'Île, une maison allumette, ainsi que six autres bâtiments voisins pour construire 159 nouveaux logements.

Photo : Radio-Canada / Nathalie Tremblay

Le conseil municipal de Gatineau s'est transformé, mardi, en une sorte de tribunal d'appel sur deux demandes de démolition. Les élus ont écouté les témoignages des parties impliquées avant de procéder à un vote indicatif à huis clos concernant le 201 et le 207, Notre-Dame-de-l'Île.

Il a très brièvement été question du 201 Notre-Dame-de l'Île, mais surtout c'est le 207 de la même rue qui a généré le plus d'interventions.

Au cours de la séance spéciale du conseil, les élus ont notamment entendu les arguments du propriétaire du 207 Notre-Dame-de-l'Île, représenté par Me Éric Olivier. Il en appelle de la décision du Comité sur les demandes de démolition (CDD) qui a rejeté sa demande de démolir la maison patrimoniale, l'automne dernier.

L'entreprise Gestion NDI Champlain, le propriétaire, souhaite raser la maison allumette, ainsi que six autres bâtiments voisins pour construire 159 nouveaux logements.

Me Olivier n'a pas remis en question la valeur patrimoniale du bâtiment, mais s'est rangé du côté des experts qui ont conclu que l'entièreté du bâtiment n'est pas rénovable, dans quatre rapports présentés à la Ville.

L'avocat a énuméré une série de défauts structurels qui empêcheraient un entrepreneur de soulever la maison pour la déplacer ou pour en refaire la fondation, par exemple. Ce dernier a aussi indiqué que le bâtiment représentait un risque pour la sécurité publique, compte tenu de l'affaissement de l'annexe, à l'arrière de la maison.

« Cet immeuble tient par la peau des dents. »

— Une citation de  Maître Éric Olivier, avocat de Gestion NDI Champlain

La structure a été endommagée en raison d'un manque d'entretien et de chauffage, a rappelé ce dernier. Le bois de la charpente est humide et le dégel pourrait l'endommager davantage. C’est hautement improbable qu’une personne puisse habiter cette maison-là, a-t-il poursuivi.

Gestion NDI Champlain voudrait reconstruire en neuf la façade de la maison allumette et l'intégrer à son projet immobilier pour préserver le patrimoine.

Claude Royer, membre du conseil d'administration de l’Association des résidents de l'Île de Hull a, quant à lui, réitéré son opposition à la démolition. À son avis, le rapport de NCS Architecture, déposé lundi et présenté lors de la réunion du conseil, contredit les rapports du promoteur sur presque toute la ligne.

« La maison ne représente pas de risque à court terme pour le public, c’est à la page 33 [du rapport de NCS Architecture]. »

— Une citation de  Claude Royer, membre du conseil d'administration de l’Association des résidents de l'Île de Hull

M. Royer a avancé que la fondation pourrait être dans un meilleur état qu'il ne paraît et que d'autres expertises sont nécessaires avant de se prononcer. Il a aussi remis en question la présence de pourriture, d'humidité excessive et d'amiante dans les murs.

Il souhaite qu’un rapport soit produit par un vrai expert en restauration de bâtiments patrimoniaux.

La possibilité d'un projet de conservation virtuelle de la maison allumette, chiffré à environ 230 000 $, a été mentionnée dans le rapport de NCS Architecture, mais les deux parties s'entendent pour dire qu'il ne s'agit pas d'une solution optimale.

Les élus ont délibéré à huis clos et devront voter au conseil municipal du 14 février pour accepter ou rejeter l'appel.

Une formation pour les élus

Pour clarifier leurs rôles et responsabilités lors d'appels sur des décisions du CDD, les élus ont suivi une formation avec un spécialiste. Une rencontre qui s'est déroulée à huis clos, la semaine dernière.

D'ailleurs, le président du conseil municipal Daniel Champagne s'est dit « extrêmement satisfait du déroulement de la séance d'aujourd'hui ». Les conseillers municipaux ont été autorisés à poser des questions aux parties impliquées à la suite de chacun des témoignages.

Mario Aubé en entrevue avec Radio-Canada.

Le conseiller municipal du district de Masson-Angers, Mario Aubé

Photo : Radio-Canada

Essentiellement, ce n’est pas de tomber dans les questions personnelles quand on arrive devant une demande d’appel pour l’ensemble du conseil, c’est de rester juge de deux personnes qui peuvent exprimer leurs raisons, mais toujours se baser sur les critères, explique Mario Aubé, conseiller municipal et président du Comité sur les demandes de démolition.

Si les appels des décisions du Comité sur les demandes de démolition ont été assez rares jusqu'ici, au moins deux autres dossiers pourraient se retrouver devant le conseil municipal au cours des prochains mois.

Avec les informations de Nathalie Tremblay

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