Des cours de langues autochtones en ligne pour tous, une première à Kiuna

Le reportage d'Etienne Rivard
Photo : Radio-Canada
Kiuna, le seul établissement collégial autochtone au Québec, offre maintenant des cours de langue innue et atikamekw en ligne qui sont ouverts au grand public, donc pas nécessaire d’être un étudiant à temps plein pour s'y inscrire. Il s’agit d’une première dans l’histoire du collège situé à Odanak, au Centre-du-Québec.
Des inscriptions proviennent d’un peu partout au Québec pour ces cours qui débuteront à la mi-février. Autant des gens qui vivent dans les communautés qu’en milieu urbain ont manifesté de l'intérêt.
On a aussi des gens sur le marché du travail qui ont à intervenir avec des personnes autochtones, donc ils veulent, eux aussi, améliorer leur vocabulaire pour pouvoir offrir de meilleur service. On a aussi des gens qui veulent tout simplement réapprendre leur langue, qui n'ont pas eu la chance d’apprendre par les grands-parents, donc on a un peu de tout
, explique la directrice adjointe du collège, Caroline Odjick.
Sandra Tremblay, une étudiante de Kiuna, est intéressée par les nouveaux cours. Elle désire apprendre l’innu-aimun, la langue de ses ancêtres. Comme un grand nombre d’Autochtones au Québec, Sandra Tremblay est incapable de s’exprimer en toute fluidité dans la langue de sa nation. Sa grand-mère est née dans sa communauté, par contre, sa famille a quitté [la communauté] alors qu’elle était encore une enfant.
Kiuna affirme qu’il y avait une demande depuis un bon moment pour avoir des cours non crédités en langues ancestrales. L’objectif serait d’offrir une plus grande variété de cours de langues. On a commencé avec ces deux premières langues-là, l’atikamekw et l’innu, et éventuellement les autres langues seront offertes
, explique Caroline Odjick.
Au Canada, seulement 13 % des Autochtones sont en mesure de parler leurs langues couramment. Souvent, elles sont transmises de génération en génération, mais comme plusieurs ont quitté leurs communautés en bas âge, les langues se sont perdues petit à petit.