Fin d’une époque : la foire alimentaire des Promenades du cuivre fermera ses portes

La Poutinerie du cuivre et Samiyo Sushi ont reçu des avis de résiliation de bail en décembre.
Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir
C’est la fin d’une époque à Rouyn-Noranda : la foire alimentaire des Promenades du cuivre fermera ses portes au printemps.
La Poutinerie du cuivre et Samiyo Sushi, les deux restaurants toujours ouverts à cet endroit, ont reçu un avis de résiliation de bail en décembre dernier.
Selon les documents reçus par les commerçants, la Poutinerie du cuivre doit avoir quitté les lieux pour le 30 avril prochain, alors que l’échéance est fixée au 15 juin pour Samiyo Sushi.
La copropriétaire de la Poutinerie du cuivre, Francine Grenier, mentionne que l'administration des Promenades du cuivre ne lui a pas proposé d’autres locaux afin de déménager le restaurant dans le centre commercial.
Apparemment qu’il n’y aurait pas de place pour qu’on puisse être relocalisés. Ce qu’on nous dit, c'est que ce serait énormément de problèmes au niveau du gaz, de la ventilation et tout. Alors, on n’a pas la possibilité d'avoir aucun autre local à l’intérieur même des Promenades du cuivre
, se désole-t-elle.
Mme Grenier, qui a ouvert la Poutinerie du cuivre en 2002, tient à rassurer sa clientèle : il n’est pas question de mettre fin aux activités de son restaurant.
Notre but n’est pas de fermer la Poutinerie mais bien de continuer nos activités. On est à la recherche d’un nouveau local pour continuer à donner le service et à offrir notre poutine
, souligne-t-elle.
Le copropriétaire du Samiyo Sushi, Brian Laliberté, a également été surpris en recevant l’avis de résiliation de bail. Il s’efforce de voir le bon côté des choses et entrevoit la possibilité de faire connaître son commerce à une plus vaste clientèle.
« C’est sûr qu’au début, on ne s’attend pas à recevoir ça, mais moi, je le vois comme une occasion. Ça permet de se relocaliser à un autre endroit et de faire connaître nos sushis à d’autres personnes. »
Contrairement à Francine Grenier, Brian Laliberté aurait reçu une proposition de la part de l’administration du centre commercial afin d’être réinstallé ailleurs dans les Promenades du cuivre.
On attend toujours une réponse du centre commercial. Eux aimeraient qu’on soit relocalisés peut-être dans un autre de leurs locaux. On attend donc des réponses à ce sujet. Sinon, on pourrait se relocaliser au centre-ville : il y a certains locaux où on pourrait peut-être être plus visibles pour les gens
, affirme-t-il.
C’est désolant pour la clientèle
Pour Francine Grenier, cette nouvelle est d’autant plus difficile à avaler qu’elle s’apprêtait à vendre son commerce. Elle doit dorénavant repousser son projet de retraite de quelques années.
Ça nous a déboussolés. Ce n’est pas un secret : depuis un an, on était à vendre, on était sur le point de vendre, mais ç'a tout été abandonné, vu ces événements-là. Alors, on se retrousse les manches, on continue, on cherche, et on va continuer à offrir le service de la poutine au cours des prochaines années
, assure-t-elle.
Mme Grenier ne peut pas s’empêcher d’avoir une pensée pour sa fidèle clientèle, les habitués
, qui viennent depuis des années prendre un café, manger un morceau et faire un peu de social
.
C’est désolant un peu pour une certaine clientèle qui est habituée de venir faire son social ici. On a des clients qui nous sont fidèles, qui viennent tous les matins depuis 20 ans. Une personne nous a dit récemment que lui, il vient manger son papa burger toutes les semaines et qu’il tient mordicus à avoir son papa. La clientèle est fortement déçue mais nous encourage à continuer nos opérations parce que les gens sont prêts à nous suivre
, exprime-t-elle.
Parmi ces clients fidèles se trouve André Robichaud, qui dit être présent tous les jours à la foire alimentaire afin de boire son café et de socialiser.
On va aller où, après ça? On va devoir se séparer. Il y en a qui vont aller au Tim [Horton], d’autres, c’est le McDo, et d’autres vont aller ailleurs. On se tenait tous ici, mais là, on ne pourra plus
, laisse-t-il tomber, dépité.
La direction des Promenades du cuivre a refusé de nous accorder une entrevue pour ce reportage.