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Six mois après son agression, Salman Rushdie publie Victory City, un nouveau roman

Salman Rushdie.

L'auteur Salman Rushdie

Photo : Getty Images

Agence France-Presse

Six mois après avoir été poignardé aux États-Unis, l'écrivain britannique Salman Rushdie sort un nouveau roman, Victory City, le « récit épique d'une femme » au 14e siècle qui érigera une ville, en plus de subir l'exil et les menaces dans un monde patriarcal.

Achevé avant que survienne l'agression au couteau, ce roman – sans doute l'un des plus attendus de l'année – de l'auteur d'origine indienne est présenté comme la traduction, à partir du sanskrit, de l'épopée historique de Pampa Kampana. Celle-ci, une jeune orpheline dotée de pouvoirs magiques par une déesse, créera la ville de Bisnaga, littéralement cité de la victoire.

L'écrivain ne fera aucune promotion pour présenter son quinzième roman, qui sort mardi en Amérique du Nord, comme l'a indiqué son agent, Andrew Wylie, dans le quotidien britannique The Guardian, et ce, même si sa guérison progresse depuis l'attaque qui a failli lui coûter la vie, le 12 août dernier.

Un jeune homme s'était jeté sur lui armé d'un couteau alors qu'il s'apprêtait à prendre la parole lors d'une conférence à Chautauqua, dans l’État de New York.

Rushdie, naturalisé américain et vivant à New York depuis 20 ans, a perdu la vue d'un œil et l'usage d'une main, selon ce qu'avait annoncé en octobre son agent.

L'attaque avait choqué les gens dans les pays occidentaux, mais avait été saluée par des extrémistes de pays musulmans, comme l'Iran ou le Pakistan.

Depuis, l'auteur est resté loin des médias, mais a recommencé à s'exprimer sur le réseau social Twitter depuis décembre dernier, le plus souvent pour relayer les critiques de son nouveau roman publiées dans la presse.

Plusieurs événements sont toutefois prévus pour accompagner la sortie de Victory City, comme une conférence diffusée sur Internet avec l’auteur et l’autrice britanniques Neil Gaiman et Margaret Atwood.

Les mots sont les seuls vainqueurs

Icône de la liberté d'expression depuis qu'il vit sous le coup d'une fatwa pour l'écriture du livre Les versets sataniques, paru en 1988, Rushdie défend encore la puissance des mots dans Victory City.

Avec pour mission de donner aux femmes une place égale dans un monde patriarcal, selon le résumé de son éditeur Penguin Random House, son héroïne et poète Pampa Kampana, qui vivra près de 250 ans, sera aussi le témoin de l'orgueil de ceux qui sont au pouvoir, et assistera à l'essor de Bisnaga, puis à la destruction de cette ville.

Son héritage au monde restera toutefois son récit épique, qu'elle enterre en guise de message pour les générations futures. Le roman se conclut par cette phrase : Les mots sont les seuls vainqueurs.

Dans le New York Times, l'écrivain américain Colum McCann, ami de Rushdie, affirme que l'auteur dit quelque chose de très profond dans Victory City. Il dit : "Vous ne pourrez jamais enlever aux gens la faculté fondamentale de raconter des histoires." Confronté au danger, même face à la mort, il réussit à dire que tout ce que nous avons, c'est le pouvoir de raconter des histoires.

Né à Bombay en 1947, Rushdie a publié son premier roman, Grimus, en 1975 et a connu une célébrité mondiale six ans plus tard avec Les enfants de minuit, qui lui a valu le Booker Prize au Royaume-Uni.

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